Jusqu'à cette année, et ce alors que l'Association des Compagnons du Devoir du Tour de France a 70 ans en 2011, l'activité syndicale n'existait pas, les NAO, Négociations Annuelles Obligatoires n'étaient pas réalisées, et donc la direction nationale et les directions régionales et les Prévôts s'étaient habitués à décider sans avoir à présenter, expliquer, discuter, ou à se voir adresser des demandes, justifiées. Une petite affaire récente a illustré cette situation, et la nécessaire évolution que les salariés attendent. Dans un domaine que nous n'énoncerons pas explicitement, des apprentis en un an ont exprimé des insatisfactions, et ont décidé de les faire connaître par une lettre au Délégué Régional de la région où ils suivent leur formation. Dans un premier temps, le délégué régional a retourné la lettre vers le prévôt de la maison concernée. Celui-ci a décidé de se rendre dans un cours de leur classe. Il leur a expliqué que leur courrier et leurs demandes étaient illégitimes. Etonné de cette "réponse" qui niait leurs perceptions communes, ils se sont à nouveau adressés au Délégué Régional, qui a décidé de se déplacer pour les rencontrer. A contrario de la réponse du Prévôt, le Délégué Régional a considéré que ces apprentis en un an (des adultes) avaient le droit de s'exprimer et que des réponses, diverses, pouvaient être apportées à leurs demandes, lorsqu'elles étaient légitimes, fondées. Pourtant, dans un premier temps, la Direction des Ressources Humaines a fait savoir que, comme le Prévôt l'avait expliqué aux apprentis, il n'y avait pas de problème. Cette petite affaire a révélé deux attitudes totalement opposées : un dialogue à priori nié, refusé ("il n'y a pas de problèmes"), et au contraire, un dialogue incarné, posé, précis. Nous remercions le Délégué Régional qui a bien voulu se déplacer et répondre à ces jeunes.
Le dialogue est toujours possible, est toujours très simple. C'est la volonté qui est en jeu.