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Economie

  • 1er Mai 2015 : pour que les travailleurs se retrouvent ensemble et parlent des solutions

    Le 1er Mai, ce n'est pas un jour de Fête pour laisser entendre une voix martiale, qui veut voir des divisions partout et créer des conflits entre tous. Il y a bien une division fondamentale dans notre monde : entre les travailleurs, les retraités, les étudiants, qui ont tous des revenus modestes et ceux qui, sans travailler, ont des revenus/rentes immenses, ceux qui ont des revenus très élevés. Et ces derniers vivent dans le mépris des premiers. Le monde du travail doit faire face à ses défis, historiques et nouveaux. Partout, le dialogue, l'imagination et la raison doivent être au pouvoir.

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  • Pierre Joxe : à propos du droit du travail en France (par comparaison avec d'autres pays), de la dangereuse Loi Macron


    Pierre Joxe : « La gauche n’a pas été élue pour... by Mediapart

  • Agricol Perdiguier : "Plus de salaires, plus de consommation de la part du plus grand nombre, et partant, plus d'échange, plus de commerce"

     

     

     

    "Plus de salaires, plus de consommation de la part du plus grand nombre, et partant, plus d'échange, plus de commerce. Si l'ouvrier reçoit un salaire équitable, s'il touche un argent qu'il a gagné à la sueur de son front, cet argent, il ne le cache pas dans la terre, il le dépense il se nourrit alors un peu mieux, il se vêt, il se meuble, il se procure des livres, il envoie ses enfants à l'école, il leur donne les soins qu'ils méritent. L'argent gagné et dépensé par les ouvriers fait travailler les aubergistes, les tailleurs, les cordonniers les chapeliers, les fabricants de meubles, les marchands de toiles et d'étoffés, les instituteurs, les imprimeurs, les libraires, les boutiquiers de toutes sortes. Ceux-ci se font encore travailler les uns les autres, font travailler d'autres travailleurs. 'l'outes les industries, toutes les sciences, tous les arts en profitent, et je n'excepte ni les théâtres ni les autres lieux de divertissement. Comme chacun mange et boit, le cultivateur vend ses denrées pour se procurer ensuite les produits des villes qui consomment les siens. Chacun paye alors son loyer ou son fermage, l'Etat perçoit les impôts directs et indirects, riches et pauvres s'en trouvent bien, et la vie circule dans la société."

  • Croissance "nulle" : augmenter les moyens/revenus de la population qui dépense en France la plus grande partie de ceux-ci, des solutions

     

     

     

     

    Ce jour, une presse et des médias, "unanimes", puisqu'ils répètent tous les mêmes "évidences", nous serinent sur un constat macro-économique : la croissance économique attendue n'est pas au rendez-vous. La même presse et les mêmes médias qui nous bombardent chaque jour, chaque semaine, chaque mois, avec leurs solutions, les mêmes, dont tout ou partie de celles-ci est déjà à l'oeuvre, avec les résulats que nous connaissons, vont donc d'ici septembre continuer cette propagande en faveur des croyances et mensonges "libéraux" : diminuons encore le périmètre de l'Etat et des collectivités publiques, privatisons à tour de bras, baissons les salaires, etc. Une partie de l'Europe connaît cette médecine assassine - et des centaines de milliers, ou des millions, de citoyens, en meurent, rapidement ou non. Mais, pendant ce temps, les plus fortunés, des cadres supérieurs aux actionnaires, ne connaissent pas "la crise". La "crise", répétons-le, ce n'est ni partout ni pour tout le monde, mais uniquement pour celles et ceux qui subissent son instrumentalisation, idéologique, économique. Evidemment, l'économie générale en subit les effets. Les dépenses, même "dynamiques", sont faibles, au regard de ce qu'elles pourraient et devraient être. Et les conséquences pour l'Etat fiscaliste en sont multiples. Il faut donc trouver des moyens pour que la majorité civique puisse, dans les prochaines semaines, voir ses moyens augmenter, afin qu'une partie substantielle, soit dépensée, et contribue au redressement économique. Comment faire ? Il ne faut pas généraliser : ne pas imposer aux entreprises qui ne le peuvent pas, qui sont moribondes, des mesures, qu'elles ne pourront pas supporter - et inversement ! Il faut, en effet, que celles et ceux dont la trésorerie générale est excellente, dont les bénéfices 2013 ont été conséquents, en hausse, dont les dividendes ont été massifs au profit des actionnaires, qu'une part de ces moyens financiers soit utilisée pour des augmentations, pour des embauches - et ce, obligatoirement ! Parce que les entreprises, en France, sont sous la coupe du MEDEF, et que ce "syndicat patronal" n'a qu'une politique : tout pour nous, et le pire pour tous. Or les membres de ce syndicat patronal ne sont qu'une toute petite minorité. Le pays ne peut pas subir le terrorisme économique de cette minorité. Un impôt exceptionnel sur les plus grandes fortunes devrait pouvoir servir à financer un plan national de développement des infrastructures, une prime exceptionnelle en fin d'année pour les plus modestes et précaires. Certaines règles des SCOP devraient être étendues aux entreprises privées, de statut SARL, SA - comme la règle du 1/3 des profits partagés entre les salariés. Et puisque le privé est aux mains de propriétaires qui parient sur l'échec de ce gouvernement dont les rares mesures sociales et économiques ne leur conviennent pas, il faut que l'Etat joue son rôle dans la relance économique, par un plan de développement, qui passe par des embauches et non par des suppressions d'emplois. Il ne faut pas attendre que, dans l'UE où là également, les libéraux et ultra-libéraux paralysent les possibilités à grande échelle de relance, la solution vienne, puisqu'elle ne viendra pas, à cause de ses amis du MEDEF. Au niveau de l'AOCDTF, c'est ce que la CGT défend, avec des mesures qui seront détaillées à la rentrée, pour la négociation sur l'accord d'entreprise.

  • "L'ère du travail contributif" - au sein de l'AOCDTF ?

     

     

    "Les bureaux de Bernard Stiegler font face au Centre Pompidou, sous les toits de Paris. C’est pour son célèbre voisin que le philosophe a fondé l’Institut de recherche et d’innovation (IRI), afin d’« anticiper les mutations de l’offre et de la consommation culturelle permises par les nouvelles technologies numériques ».

    Mais dans l’esprit de l’enseignant-auteur-chef d’entreprise, tout est lié : culture, consommation, technique, travail, politique. Pour lui, le modèle consumériste se meurt, comme celui du progrès permanent. Tout s’automatise. L’intérêt économique ne peut plus être le seul poursuivi. Il faut réhabiliter le savoir, la connaissance, la créativité. Comment ? En développant une « économie de la contribution », qui révolutionne la manière de travailler. Entretien.

    Rue89 : Qu’est ce qui vous amené à vous intéresser au monde du travail ?

    Bernard Stiegler : J’ai été manœuvre, je suis passé par le syndicalisme. Mais j’ai été aussi aux manettes de grosses boutiques comme l’INA, l’Ircam, l’Institut de recherche et coordination acoustique/musique, et maintenant l’IRI, l’Insitut de recherche et d’innovation du Centre Pompidou.

    Plus fondamentalement, je m’intéresse à la technique et la technique conduit au travail. Le monde du travail, c’est toujours plus ou moins technique, un monde technique qui peut être plus ou moins pauvre, ou plus ou moins riche.

    Et qu’est-ce qui vous frappe aujourd’hui dans ce monde du travail ?

    J’ai observé les gens dans ces différentes boutiques. Et ce qui m’a frappé, au bout d’un moment, c’est de découvrir qu’ils étaient de fervents adeptes du logiciel libre.

    Au point de préférer travailler chez soi, quitte à être moins payé que dans de grandes entreprises, mais des entreprises qui travaillent sur du logiciel propriétaire. Ils m’ont l’air plus motivés par leur travail que par leur salaire. J’ai découvert cette économie-là.

    L’utilisation du logiciel libre induit des relations de travail différentes ?

    Ça dépend vraiment des modèles. Prenons l’exemple de l’Ircam. A l’époque où je dirigeais l’Institut, celui-ci développait huit logiciels diffusés dans le monde entier. Nous faisions évoluer ces logiciels en réunissant tous les ans des communautés de contributeurs qui venaient du monde entier.

    Ça pouvait être des développeurs, des compositeurs, des monteurs son de cinéma, etc. Ils apportaient des propositions, des moulinettes logicielles, qu’ils développaient en « open source ». L’open source, ça veut dire que tout le monde peut les utiliser, venir les récupérer, les améliorer. C’est un dynamisme inouï.

    Avec ce fonctionnement contributif, la hiérarchie tend à disparaître ?

    Non, non. Le « bottom up » pur n’existe pas. Ce qu’on appelle le bottom up consiste à faire venir toutes les informations et les décisions du terrain, des participants, plutôt que d’avoir quelques décideurs qui imposent des organisations. Je pense que ce n’est pas possible. Il faut toujours quequ’un qui décide.

    De très grandes entreprises qui recourent au contributif, aux Etats-Unis et en Allemagne, sont organisées sur ce modèle-là. Je pense aux entreprises de logiciels libres, comme Redhat, mais également à des modèles hybrides, comme Google, qui se situe entre le consumérisme et le contributif, ou comme Facebook, voire Wikipédia. Chacune de ces entreprises a son organisation. Mais il y a toujours un chef, et une hiérarchie.

    C’est le mécanisme de prise de décision qui est différent. Le décideur, c’est celui qui juge le mieux, c’est celui qui anime aussi le mieux des communautés de sachants.

    Mais il n’y a pas de gens qui aient un rôle d’exécutants. Tout le monde a voix au chapitre sur tout ce qui concerne les contenus, tout le monde est impliqué dans cette prise de décision. Les clients eux-mêmes peuvent participer.

    Des travailleurs free lance et des clients peuvent participer ? Expliquez-moi.

    La Fnac, tout à fait à ses débuts, fonctionnait sur un modèle contributif. Tous les vendeurs de la Fnac étaient des amateurs : des musiciens, des photographes, etc. La Fnac en quelque sorte les sponsorisait, en les faisant bosser.

    Tous les amateurs allaient à la Fnac. Pour échanger avec les vendeurs. J’y allais, j’étais fan de jazz. Et il m’arrivait, le soir, de jouer avec des vendeurs.

    La Fnac a détruit ça il y a 25 ans. C’est une très grave erreur. C’est ça le modèle aujourd’hui que cherchent les gens. Salariés, clients, amateurs, tout le monde apporte ses idées. Salariés, free lance, clients, tous deviendront des contributeurs de l’entreprise

    Il n’y a donc plus de consommateurs ?

    Un article à lire en entier ici 

     

     

  • En France et notamment en Aquitaine, les inégalités de salaire et de revenus s'accroissent

     

     

    C'est ce que cet article de Sud-Ouest explique :

    "On voit dans les infographies ci-contre que la situation dans le Sud-Ouest illustre en partie cette évolution. Les villes avec les plus hauts revenus moyens par ménage (salaires, pensions, bénéfices, hors aide sociale) sont en général les plus grandes, dans les zones les plus peuplées, ou près du littoral où se concentrent des populations de retraités aisés. Les départements dont le revenu médian par ménage (qui se situe à la moitié des revenus) est le plus haut sont ceux qui concentrent aussi le plus de population, alors que les ruraux se trouvent en queue de peloton de ces revenus.

    Pourtant, l'augmentation moyenne de ces revenus des ménages est à peu près semblable partout, autour de 2 %. Idem si l'on se contente de regarder seulement le principal revenu des Français qui est le salaire. Une hausse honorable qui tranche avec les baisses des pays voisins. « Les salaires sont repartis assez vigoureusement en 2011. Ce qui est surprenant en période de crise, et cela n'a pas été le cas dans les autres pays européens », souligne Marion Cochard, économiste à l'OFCE. Elle précise cependant que cette augmentation moyenne cache en réalité des disparités. « En fait, ce sont les salariés qui ont des positions stables, protégés par des CDI, qui en profitent le plus. »

    Pour les 15 % de salariés qui gagnent moins de 1 200 euros par mois, les salaires sont restés pratiquement stables depuis 2010. Les petits salaires sont plus pénalisés que les autres par la crise. Plus simplement, la moitié des Français qui touche moins de 1 700 euros net par mois a plutôt vu son niveau de vie baisser puisque les rémunérations n'ont pas suivi. La seule bouée de sauvetage française de tous ces petits revenus est l'aide sociale. Par exemple pour une femme seule qui élève deux enfants, avec un revenu de 1 500 euros net par mois, les allocations cumulées (famille, logement) lui permettent d'avoir 250 euros de plus par mois.

    « Au total, (...)

  • Augmenter les salaires : pourquoi, comment ? - AOCDTF

     

     

     

    Nous avons publié il y a quelques jours notre document de synthèse sur les NAO, les négociations annuelles obligatoires sur le temps de travail et les salaires (cf. la note consacrée aux demandes du SNPEFP-CGT à la direction de l'AOCDTF).

     

    Pourquoi ? : 

    • Parce que la production des biens et de la richesse monétaire est notre oeuvre commune
    • Parce que les finances d'une association comme l'AOCDTF prouvent qu'il est possible de très bien rémunérer les salariés (cf. le revenu annuel moyen des cadres)
    • Parce que le salaire est la source du vivre, du mieux et du bien vivre, au présent ET parce qu'il est la base de calcul de nos retraites futures

    Comment ? : 

    • en faisant des choix nouveaux et cohérents dans la gestion globale
    • en procédant à des économies dans des domaines importants (dépenses énergétiques, impressions inutiles de documents, etc)

     

    Le communiqué de la CGT : 

    Alors que se développent partout des conflits sociaux unitaires, pugnaces sur les revendications salariales à l’occasion des négociations annuelles obligatoires, le gouvernement et le président de la République mènent une offensive médiatique et multiplient les effets d’annonce autour d’une prime. Une nouvelle "usine à gaz" qui ne devrait au final concerner que très peu de salariés, mais qui ne répond surtout pas à latrès forte attente des salariés : 
    de voir augmenter tous les salaires ; 
    de corriger les inégalités femmes/hommes ; 
    de négocier des accords salariaux dans toutes les branches ; 
    de reconnaître et payer les qualifications.
     
    La crise continue à servir de prétexte à une offensive du patronat et des gouvernements contre le coût du travail en France et dans les autres pays européens. 
    Or, cette crise s’explique avant tout par une rémunération du capital disproportionnée et une rémunération du travail toujours plus faible. Le résultat c’est la baisse du pouvoir d’achat des salariés et par conséquent cela devient leur première préoccupation. La CGT réaffirme qu’il n’y aura pas de solution à la crise par l’augmentation de la pauvreté et de la précarité. Pour éviter une récession, il faut une augmentation générale des salaires, traitements, pensions, allocations chômage mais aussi la création d’un revenu d’insertion pour la jeunesse durement touchée par les choix économiques actuels. 
    D’autres choix sont possibles, de nombreux salariés sont mobilisés depuis plusieurs mois pour des augmentations de salaires et ont gagné.

  • A l'image de la France de 2011 : le creusement des inégalités - AOCDTF

     

     

     

    "Alors que la refonte de la fiscalité s’annonce comme un des grands sujets de la présidentielle, le rapport de l’Insee paru hier sur «les revenus et le patrimoine des ménages» vient à point nommé nourrir le débat (lire aussi pages 12-13). Les inégalités de revenus se sont-elles accrues ces dernières années en France ? La concentration du patrimoine a-t-elle retrouvé son niveau de la Belle Epoque, au début du XXe siècle, comme l’écrit l’économiste Thomas Piketty (chroniqueur àLibération) dans son dernier livre ? A ces questions, le toujours prudent Institut national de la statistique et des études économiques apporte une réponse mitigée. Oui, les inégalités se sont creusées «par le haut» depuis 2004 en raison d’une forte hausse des revenus du patrimoine, +11% par an en moyenne chez les 10% les plus riches. Mais pour le reste, non, les inégalités n’ont pas beaucoup évolué sur la période étudiée, 1996-2008.

    En 2008, juste avant la crise, le niveau de vie médian s’élevait à 19 000 euros par an ou 1 580 euros par mois. Les 10% les plus modestes ne dépassaient pas 10 520 euros annuels, tandis que les 10% les plus aisés surpassaient 35 550 euros par an.

    L’année 2004 marque une rupture. Jusqu’à cette date..."

    Au sein de l'AOCDTF, des salariés ont un revenu annuel inférieur ou égal à 10 520 euros, et d'autres ont un revenu égal ou supérieur à 35 550 par an. 

    Une véritable politique salariale devrait, doit avoir pour objectif de sortir de cette situation si défavorable aux uns et si favorables à d'autres.

  • "Après la crise, le retour des conflits pour les salaires" - un article Médiapart

     

     

     

    "La faute au climat interne, détestable. Mais surtout à des «salaires de misère»: salarié depuis 15 ans, Franck Delbarre touche «1.072 euros net par mois». Tous les autres gagnent aux alentours du Smic. Cette année, la direction avait proposé 1% de hausse. Inacceptable: «Les collègues disent qu'ils n'y arrivent plus. Tout augmente mais les salaires ne bougent pas.» 

     

     

     

     

     

    Les premiers mois de l'année sont traditionnellement tendus dans les entreprises, lancement des négociations annuelles sur les salaires (les “NAO”) oblige. Sauf qu'avec la crise, nombre de salariés, d'abord focalisés sur l'emploi, avaient mis en 2009 et en 2010 leurs revendications salariales en sourdine, alors même que la progression des salaires a été historiquement faible l'an dernier. En ce début d'année, le changement de ton est perceptible. «Indiscutablement, il y a de la conflictualité, et elle se porte en majorité sur les salaires», explique Jean Bessière, directeur adjoint de la Direction générale du travail (DGT). «On n'avait pas vu autant de conflits salariaux depuis plusieurs années», note Mohamed Oussedik, secrétaire confédéral de la CGT.

     

    Souvent, le scénario se répète: la direction propose entre 1 et 2%, quand les salariés ou leurs représentants demandent au moins le double. «Dans un contexte de sortie de crise, les attentes sont fortes, à la mesure des efforts salariaux consentis depuis deux ans, admet Jean-Christophe Sciberras, président de l'Association nationale des directeurs de ressources humaines (ANDRH). Les résultats médiatisés de certains grands groupes créent aussi un certain nombre d'attentes.» Un cocktail auquel se rajoute la hausse des tarifs de l'électricité, du gaz et de l'essencel'augmentation constante des dépenses de logement, la décélération sensible du pouvoir d'achatl'absence depuis 5 ans de revalorisation du Smic au-delà de l'inflation... «La pression autour des salaires va s'accentuer tout au long de l'année, surtout si l'emploi s'améliore un peu», prédit Pierre Ferracci, PDG du groupe de conseil aux comités d'entreprise Alpha«Pendant la crise, une grande distanciation est apparue entre le management et les salariés, estime Olivier Labarre, directeur général du cabinet de conseil BPI. Quand vous avez le sentiment de ne pas être entendus, c'est logiquement la question des salaires qui revient. Pour les prochains mois, c'est une situation potentiellement

     

    (...) 

     


     

     

     

    Les grands groupes, où la capacité de mobilisation est plus forte, et le dialogue social institutionnalisé, ont bien évidemment connu des mouvements (Alcatel, Thalès, DCNS, Decaux, Keolis, etc.). Mais les revendications sont aussi très fortes dans des secteurs d'habitude moins revendicatifs, comme la distribution – CarrefourButIkeaCamaïeu,Système UIntermarché, ou encore le bâtiment: les salariés d'Eiffage Construction réclament par exemple 3% de hausse, notamment sur le chantier du Grand Stade de Lille.

     

    «Ces secteurs cumulent flexibilité, précarité et importance du temps partiel, surtout féminin, dans la distribution, note Jean-Michel Denis, sociologue à l'Université de Marne-la-Vallée. Quand ils se mobilisent, c'est incontestablement le signe de tensions.» «C'est très tendu en ce moment,confirme Christophe Le Comte, secrétaire général adjoint du commerce de la fédération FO employés et cadres. Les salariés ont des exigences, ils sont fermes et déterminés. Mais les employeurs aussi: bien souvent, ils arrivent à la table de discussion avec des propositions d'augmentation faibles, de moins de 2%, sans aucune marge de négociations.»

     

    Un peu partout en France, des conflits parfois longs pour les salaires fleurissent, dans des entreprises qui, longtemps, n'ont pas fait parlé d'elles.

     

     


    Chez Ferrero, à Rouen, la production de la pâte à tartiner Nutella était stoppée mardi et mercredi

     

     


     

    (...) http://www.mediapart.fr/journal/economie/140411/apres-la-crise-le-retour-des-conflits-pour-les-salaires

     


     

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  • Que propose la CGT en matière de salaire ?

     

     

     

     

    Ci-dessous, vous trouvez un texte de la CGT. Nous vous ferons connaître ici prochainement notre analyse des situations contractuelles et salariales au sein de l'AOCDTF, nos propositions, demandes, à l'attention de la direction. 

     

     

     

    Augmenter les salaires pour sortir de la crise

    La CGT revendique l’ouverture immédiate de négociations salariales dans les entreprises et les branches professionnelles. Les augmentations des salaires doivent être générales, de l’ouvrier à l’ingénieur, car elles sont indispensables pour : 
    - la suppression des inégalités et la lutte contre la paupérisation de la société ; 
    - reconnaître et améliorer le niveau de qualification ; 
    - améliorer le pouvoir d’achat ; 
    - accroître la consommation et accélérer la croissance économique, génératrice d’emplois et de ressources financières pour la protection sociale.

    Enfin, la hausse des salaires doivent tenir compte de : 
    - l’inflation et de la productivité au travail. La France fait partie des pays où la productivité horaire est la plus élevée au monde ; 
    - la construction de grilles de salaires de l’ouvrier à l’ingénieur permettant une véritable évolution de carrière et de reconnaissance des qualifications.

    Pour la CGT, la notion de salaire doit primer sur celle de rémunération :

    - le Smic à 1600 euros brut, base 35h, comme point de départ de la construction des grilles de salaire ; Â tous les salariés, y compris les cadres et techniciens, doivent bénéficier d’augmentations générales au moins équivalentes à l’évolution du coût de la vie ; 
    - les parts variables doivent diminuer et leurs critères d’attribution doivent être transparents et négociés collectivement  ; 
    - tous les éléments de la rémunération doivent être soumis à cotisations sociales ;

     

    AP/BEP Smic x 1,2
    BAC Smic x 1,4
    BTS/DUT  : Smic x 1,6
    Licence/Maîtrise Smic x 1,8
    BAC + 5 Smic x 2,0
    Doctorat Smic x 2,3

     

    - les augmentations individuelles doivent correspondre à une rémunération de l’accroissement de qualification avec des règles précises de déroulement de carrière.

    Les niveaux de salaire des cadres et des techniciens dans le privé et du traitement des cadres A et B de la fonction publique sont historiquement bas et indécents.

    Les cadres et les techniciens, comme les autres salariés, connaissent une baisse significative de leur pouvoir d’achat.

    L’individualisation de la rémunération, l’introduction de plus en plus massive des augmentations au mérite, ne garantissent aucune véritable progression de la rémunération des cadres. Malgré l’intensification du travail, malgré l’accroissement des responsabilités imposé à l’encadrement, malgré la hausse des qualifications, la reconnaissance individuelle et collective est rarement au rendez-vous.

    Les jeunes diplômés connaissent un véritable déclassement, tandis que dans leur ensemble, les cadres et les techniciens subissent un tassement des grilles de salaires et les femmes, quant à elles, supportent des inégalités inacceptables. Les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes s’élèvent en moyenne à 25 %.

    Aujourd’hui, plus de 20 % des cadres perçoivent un salaire inférieur au plafond de la Sécurité sociale. Le salaire mensuel moyen des techniciens et professions intermédiaires est tombé à 1 500 euros. Ce tassement de la hiérarchie des salaires pour l’encadrement s’est répercuté sur toutes les catégories.

  • Salaires, pouvoir d'achat

     

     

     

     

    La crise sert de prétexte à une nouvelle offensive du patronat et des gouvernements contre le coût du travail en France et dans les autres pays européens. 
    Or, cette crise s’explique avant tout par une rémunération du capital disproportionnée et une rémunération du travail toujours plus faible. Le résultat c’est la baisse du pouvoir d’achat des salariés et par conséquent cela devient leur première préoccupation. 
    En effet, le nombre de travailleurs pauvres augmente, les qualifications sont de moins en moins reconnues et les augmentations de salaires, lorsqu’elles existent, sont non seulement souvent individualisées mais à un niveau tel que c’est un véritable mépris pour les salariés. 
    Mais devant des attitudes dictées par une idéologie au service de la finance, les salariés se rassemblent, s’organisent et revendiquent le droit à un salaire garantissant les moyens nécessaires à leur existence. 
    Il n’y aura pas de solution à la crise par l’augmentation de la pauvreté et de la précarité. Pour éviter une récession, il faut une augmentation générale des salaires, traitements, pensions, allocations chômage mais aussi la création d’un revenu d’insertion pour la jeunesse durement touchée par les choix économiques actuels. 
    D’autres choix sont possibles, de nombreux salariés sont mobilisés depuis plusieurs mois pour des augmentations de salaires et ont gagné.

  • Deux résolutions de la CGT

     

     

     

     

    Suite à la réflexion des organisations de la CGT, dont le débat de sa réunion du 3 février a témoigné, le CCN décide d’accélérer la mise en œuvre des résolutions du 49ème Congrès portant sur notre organisation et sa nécessaire évolution. Il porte une appréciation positive de la progression régulière du nombre de syndiqués qui cotisent à la CGT depuis 2006 à un rythme d’environ 4% pour 2010. Pour autant, le CCN estime que la situation sociale et l’implantation globale des syndicats dans notre pays est largement insuffisante pour créer les conditions de conquête sociale, dans un contexte où l’affrontement avec le patronat et le gouvernement s’aiguise. De nombreux salariés sont aujourd’hui disponibles pour s’engager dans l’action collective et témoignent de leur confiance dans les syndicats, notamment la CGT. Le CCN a témoigné d’une confiance des organisations de la CGT et d’une volonté unanimement partagée de passer à la concrétisation et à l’accélération des dispositions décidées par les syndicats au 49ème Congrès : • Offrir le cadre de syndicalisation nécessaire au salariat d’aujourd’hui, notamment en direction des jeunes salariés, • Mobiliser toutes les ressources de la CGT pour viser cet objectif et une amélioration significative de la vie syndicale dans notre organisation (presse, formation syndicale, contribution des élus et mandatés).

    Les organisations du CCN s’engagent : • A favoriser, ensemble, l’organisation des assemblées générales ou congrès de syndicats d’ici la fin de l’année et à susciter l’examen de leurs missions et de leurs périmètres de syndicalisation, • A contribuer à la mise en place du dispositif d’accueil des adhérents, • A mettre en place, avec les fédérations, les espaces de travail sur les enjeux revendicatifs communs. A cette fin, il mandate la Commission exécutive confédérale pour impulser et proposer une lisibilité de ceux-ci d’ici le prochain CCN, • A poursuivre le débat sur les enjeux territoriaux et créer les conditions pour que le CCN de juin 2011 décide des contours et des modalités d’organisation de conférences territoriales interprofessionnelles de syndicats, • Mettre en place au mois de juin sa commission affiliation, Le CCN a convenu de faire un point d’étape régulier sur la mise en œuvre des résolutions et des résultats obtenus dans la campagne de syndicalisation.

    Résolution adoptée à l’unanimité

    Résolution du CCN de la CGT

    Le Comité confédéral national de la CGT réuni les 3 et 4 février a procédé à un large tour d’horizon des défis à relever par le mouvement syndical dans un contexte politique et social lourd d’enjeux en France comme au plan international. L’ensemble des organisations de la CGT réaffirme sa pleine solidarité à l’égard des peuples et des syndicats engagés dans des luttes de libération pour la promotion de la démocratie, des libertés, de la laïcité et la justice sociale, comme c’est notamment le cas en Tunisie et en Egypte. Face à la gravité des événements de ces derniers jours, la CGT exige du gouvernement français qu’il use de tous les moyens de pression, y compris des sanctions à l’égard des régimes corrompus pour exiger la liberté de manifestation et d’expression syndicale. La CGT appelle à une large participation à la journée de solidarité syndicale internationale à l’égard de l’Egypte le 8 février. En Europe, ce qui domine, c’est la poursuite des plans de rigueur, la multiplication des remises en cause des droits sociaux, la réduction des budgets et des moyens à disposition des services publics et des systèmes de protection sociale. Pour s’y opposer, la CGT s’affirme disponible pour une action coordonnée des syndicats européens comme envisagée le 9 avril par la CES. Le CCN constate un foisonnement d’actions souvent unitaires dans le public et le privé portant des revendications sur les salaires, l’emploi, le temps et les conditions de travail, la défense des services publics ... Loin d’être marqué par la résignation, le climat social est à l’exaspération après une réforme des retraites imposée malgré l’hostilité d’une très large majorité de salariés. la CGT réaffirme que l’action syndicale unitaire est en mesure d’avancer sur des revendications fondamentales en matière de répartition des richesses, d’augmentation des salaires, de développement de l’emploi, de conditions de travail et de protection sociale, de reconnaissance des métiers pénibles. C’est pourquoi la CGT propose que l’ensemble des organisations syndicales se réunisse très prochainement pour définir des revendications communes et les mobilisations nécessaires à leur satisfaction. D’ores et déjà, la CGT a adopté son agenda des luttes sociales interprofessionnelles : 
    - elle participe aux initiatives du 15 février pour la défense des moyens de la prud’homie, 
    - elle appelle à des rassemblements le 24 février devant les chambres patronales pour l’avenir des retraites complémentaires, 
    - elle invite ses organisations à faire du 8 mars une journée d’action dans les entreprises pour l’égalité salariale entre les femmes et les hommes, 
    - elle est partie prenante des initiatives unitaires du 21 février pour le fret ferroviaire, du 12 mars sur les besoins de logements sociaux et contre la hausse des loyers et du 2 avril pour la défense de l’hôpital public et des moyens pour la santé, 
    - elle retient la date du 28 avril (journée internationale de l’OIT pour la reconnaissance des accidentés du travail et des maladies professionnelles) pour agir sur la reconnaissance des métiers pénibles par des départs anticipés en retraite. Le CCN réaffirme l’engagement de la CGT dans des campagnes de reconquête de la protection sociale et des services publics.

    Résolution adoptée à l’unanimité

  • Faire progresser les droits et les moyens des salaries, un besoin d'idées nouvelles

     

     

     

     

    Dans un an, des échéances électorales décisives vont convier les citoyens à faire des choix pour des personnes et des programmes. La situation économique générale (chômage élevé, finances dégradées, dette publique importante) nécessite des changements rapides et profonds. Des économistes proposent une révolution fiscale.

     

    Des candidats proposent des changements économiques, dans le soutien à la production, dans les droits des salaries

     

    La gravité de la situation générale exige une participation massive des salaries, des choix bénéfiques pour les classes moyennes et populaires

     

    Voici l'interview donnée par Thomas Piketty à propos de la "révolution fiscale" : 

     

    "Comment est née l’idée de vendre une réforme de la fiscalité française clés en main aux politiques?

     

    C’est d’abord le parcours politique d’un chercheur et d’un citoyen déprimé par l’incapacité de la gauche française depuis dix ans à se doter d’une base programmatique solide lui permettant de gagner des élections. Un citoyen également déprimé par l’injustice fiscale qui caractérise ce gouvernement. Or ce sujet me semble être une grandes questions que pose le sarkozysme. Car si notre système fiscal n’a jamais été juste, la majorité élue en 2007 l’a aggravé en rajoutant des couches de privilèges pour les plus riches. Notre livre vise à forcer les politiques à s’emparer du sujet et à dire ce qu’ils feront s’ils sont élus. Il est clair que nous nous situons dans la perspective de 2012.

     

    Pourquoi ce site Internet de simulation des réformes fiscales?

     

    L’idée est de tout mettre sur la table et de permettre à chaque citoyen de se faire une idée. Et de faire vivre le débat. Même les parlementaires n’ont pas accès à des données leur permettant d’expertiser certains de leurs dispositifs fiscaux. Ils doivent en référer aux services de Bercy, qui la plupart du temps enterrent leurs demandes. Ce site est, à ma connaissance, une première mondiale. Il est inséparable du livre, mais il aura une durée de vie bien plus importante.

     

    Votre diagnostic sur l’évolution de notre système fiscal est accablant.

     

    Il est tellement illisible, tellement peu transparent, et suscite tellement la défiance des Français qu’à terme cela pourrait déboucher sur des révoltes fiscales. Son degré de complexité est incompatible avec le fonctionnement d’un Etat démocratique moderne. Cette opacité du système, des millions de personnes la subissent. Prenez un salarié rémunéré au smic : c’est pour lui un parcours du combattant de connaître son pouvoir d’achat de l’année. On commence par lui prélever un mois de salaire au titre de la CSG (Contribution sociale généralisée), un an plus tard on lui reverse un demi-mois de salaire au titre de la PPE (Prime pour l’emploi) ou du RSA (Revenu de solidarité active). Sans crier au complot, on peut y voir une volonté idéologique de faire passer les classes populaires et les travailleurs à bas salaires pour des assistés, ce qu’ils ne sont absolument pas!

     

    Vous ne grossissez pas le trait?

     

    Notre livre le démontre sans ambiguïté : en France les plus riches se retrouvent au final avec des taux d’imposition bien plus faibles que ceux des gens modestes. Ces derniers sont soumis à un taux d’imposition moyen de l’ordre de 45% alors qu’au sommet de la pyramide, les 1% les plus riches sont taxés à moins de 35%. C’est la première fois que des économistes font apparaître aussi clairement cette régressivité de l’impôt des plus riches. Cela m’a étonné moi-même. Je précise que nous avons pris des hypothèses très prudentes et que la vérité est sans doute bien pire. On a pu s’en faire une idée cet été lors de l’affaire Bettencourt.

     

    On peut vous répondre qu’il s’agit d’une minorité de très fortunés.

     

    Cette inégalité des Français devant l’impôt va au-delà de quelques centaines de privilégiés. Les 5% des Français les plus riches, ça fait 2,5 millions de personnes, et les 1% des revenus les plus élevés pour lesquels le phénomène de régressivité s’amplifie fortement représentetnt 500 000 personnes. On ne parle plus de 200 familles. J’entends des gens dire «1% ou 2% de la population, c’est marginal». Je leur rappellerai que l’aristocratie en 1789, c’était, d’après les historiens, entre 1 et 2% de la population et déjà à l’époque on cherchait à relativiser leur importance. Comment voulez-vous demander des sacrifices dans un pays où les plus aisés bénéficient de tels avantages?

     

    Pourquoi écrivez-vous que notre impôt sur le revenu est à l’agonie?

     

    Il est tellement mité, troué de toutes parts, qu’il n’est plus réformable. Devant une telle accumulation de complexités et d’exonérations, il faut le supprimer purement et simplement. Depuis trente ans, tous les gouvernements l’ont réduit (la dernière hausse date de 1981) et son produit a été divisé par deux en vingt ans en proportion de l’évolution de la richesse nationale. Si le législateur voulait aujourd’hui augmenter les taux supérieurs avec le barème actuel, comme le suggèrent certains, cela ne servirait pratiquement à rien. Les contribuables les plus fortunés se débrouilleraient pour échapper légalement à ces nouveaux taux d’imposition, comme ils le font déjà aujourd’hui.

     

    En quoi le prélèvement à la source est-il un élément central de votre réforme?

     

    Déjà, cela permet de simplifier la vie des gens. Par ailleurs, l’absence de prélèvement à la source fournit une bonne partie de l’explication de la mort de l’impôt sur le revenu. Elle a encouragé la prolifération de niches fiscales et de réductions de toutes sortes. Le prélèvement à la source a le mérite de la stabilité, il oblige à de la discipline et modère les velléités du législateur avec un principe très simple : à revenu égal, impôt égal.

     

    Avec la fusion de la CSG et de l’impôt sur le revenu, vous assurez que l’on peut faire baisser les impôts de 97% des Français, en augmentant fortement celui des plus riches. Et les risques d’évasion fiscale?

     

    Vous partez de l’hypothèse selon laquelle la situation serait ailleurs encore plus favorable aux riches. Nous pensons au contraire que leur situation en France est plutôt enviable. Notre pays affiche certes des taux faciaux d’imposition souvent élevés, que ce soit pour les entreprises ou les particuliers, mais on a une telle accumulation de niches fiscales que les taux effectifs sont relativement faibles. Une étude récente du Crédit Suisse révéle que notre territoire est le leader européen en nombre de résidents millionnaires. Au final, je pense que les contribuables aisés préféreront la simplicité et la transparence de notre système à l’éternel et usant jeu du chat et de la souris avec le fisc.

     

    Vous choisissez aussi de supprimer tous les dispositifs qui ont engendré la multiplication de niches fiscales. C’est politiquement suicidaire…

     

    Aujourd’hui, chacun suspecte son voisin de mieux utiliser les niches fiscales que lui, de moins payer d’impôts et ça finit par ruiner le consentement à l’impôt. C’est le statu quo qui est suicidaire! Notre réforme propose en quelque sorte d’inverser la charge de la preuve. Nous pensons qu’avec une réforme qui va baisser l’imposition directe de 97% des Français, et donc leur redonner du pouvoir d’achat, cela justifie d’être très ferme sur l’arrêt total des centaines de dispositifs «d’évasion fiscale légale» qui ont tué l’impôt sur le revenu. Si au terme de cette période les défenseurs de telle ou telle niche sont capables d’apporter la preuve, par des évaluations rigoureuses, que le rapport coût/bénéfice de leur dispositif est satisfaisant pour la société - ce qu’ils n’ont pas été aptes à prouver jusqu’à aujourd’hui - alors on pourra envisager de les réintroduire. Mais il faudra alors compenser le manque à gagner par une hausse du barème.

     

    Le gouvernement veut réformer l’ISF (impôt sur la fortune) au motif qu’il vaut mieux taxer les revenus du patrimoine que sa possession. Qu’en pensez-vous?

     

    D’abord, on vit dans une période où les patrimoines se portent extrêmement bien. Sur les vingt ou trente dernières années, les revenus du travail ont stagné, augmentant au maximum de 1 à 2% par an, tandis que ceux du patrimoine ont explosé. Aujourd’hui, la valorisation globale des patrimoines a retrouvé son niveau historique de la Belle Epoque. Le problème de la droite, c’est qu’elle semble sincèrement convaincue que les gens riches paient trop d’impôts. Alors que ce n’est absolument pas le problème de la France : ce sont les classes populaires et moyennes qui en paient trop. Si on supprime l’ISF, je pense que ce sera regardé très négativement par l’histoire. Car c’est un de nos seuls impôts moderne et véritablement progressif. En réalité, cette pseudo réforme fiscale du patrimoine n’est qu’un alibi pour tenter de réparer cette colossale erreur qu’a été le bouclier fiscal.

     
    Dans son projet, le PS propose lui aussi la fusion de la CSG et de l’impôt sur le revenu. Pourquoi alors être si sévère vis-à-vis de la gauche?

     

    La gauche fait semblant d’avoir un programme en matière fiscale alors que je pense qu’elle n’en a pas réellement pour l’instant. Dire que l’on va faire un grand impôt progressif, comme la gauche le dit depuis un siècle, ce n’est pas un programme. Quand vous en restez à ce stade de généralités, ce n’est rien. Ce qui m’inquiète à gauche, c’est le consensus mou autour de ces questions. Plusieurs points clés n’ont pas été tranchés. Notamment la question de l’individualisation. Aujourd’hui, l’impôt sur le revenu est calculé au niveau du couple et la CSG au niveau de l’individu. On défend l’idée que c’est la CSG qui absorbe l’impôt sur le revenu et que donc c’est l’ensemble qui devient individuel. On a le droit d’être contre, c’est un choix de société, compliqué, mais c’est une des questions que le parti socialiste devra trancher s’il veut être crédible."

  • "Comment revenir à un plein emploi de qualite ?", un débat organisé par Alternatives Economiques

     

     

     

     

    Le plein emploi n'est pas une utopie. Il a été et il sera la conjonction de plusieurs facteurs : croissance forte impulsée par une capacité retrouvée de dépenses des salariés (donc les salaires sont le nerf de la guerre), départ en retraite avancée, etc. 

  • Selon la majorité des citoyens et les économistes sérieux, des augmentations de salaire seraient bénéfiques pour tous...

     

     

     

     

    "Six Français sur dix n'ont pas vu leurs revenus augmenter depuis 2 ans. C'est ce qui ressort d'un sondage réalisé par  l'institut BVA via Internet, publié mercredi par le mensuel L'Expansion. Plus de 40% des personnes interrogées affirment même n'avoir eu aucune augmentation depuis plus de 5 ans. Le sondage, réalisé auprès d'un échantillon représentatif de 1.086 personnes,  montre que les rares heureux qui ont vu leurs revenus croître sont essentiellement des cadres supérieurs et les jeunes actifs.

    Hausse de 10%

     

    "S'ils pouvaient dépenser plus, les Français consommeraient français! C’est le résultat d’un sondage publié ce mercredi matin par le mensuel L'Expansion. Les Français ne rêvent plus d’une voiture allemande ou japonaise, de l’écran plat dernier cri ou de l’ordinateur made in China. Ces produits technologiques figurent même parmi les dernières priorités des Français. D’une part, parce que beaucoup de ménages sont déjà suréquipés, analyse l’Expansion. Mais aussi parce que les Français aspirent à satisfaire de nouveaux besoins, souvent moins matériels. Ainsi, les quadragénaires souhaitent à 73% rénover leur logement. Les plus jeunes, eux, aimeraient à 73% consacrer plus d’argent à leurs loisirs (restaurant, spectacle, sport). Et 65% des seniors voudraient visiter la France. «Les Français ne souhaitent plus seulement améliorer leur confort matériel, ils veulent maintenant donner un sens à leur vie», conclut Gérard Mermet, le sociologue auteur de Francoscopie. C’est bon pour le bien-être, donc, mais surtout pour la croissance. Car ces dépenses profiteraient à l’économie hexagonale, contrairement à l’achat de biens technologiques. Augmenter les revenus serait aussi bon pour nos bourses que pour l’économie du pays? «C'est une piste sérieuse», assure Eric Heyer, directeur des études économiques à l'OFCE, interrogé par l’Expansion, qui rappelle que «la crise que nous traversons est avant tout une crise de la demande». Malheureusement, ces résultats seront difficiles à confirmer: six Français sur dix n’ont pas eu d’augmentation depuis dix ans."

    Il faut...

    Comment faire pour augmenter les salaires ?

    Cher Capital, pauvre travail

    Questions à M. Attali

    Cf le dossier Pourquoi il faut augmenter les salaires