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Retraites : une négociation est nécessaire, pour faire entendre à Mme Touraine autre chose que...

 

 

 

 

La Ministre des Affaires Sociales, Marisol Touraine, vient de répéter ce que nous entendons sur le sujet, depuis plusieurs semaines : 

"La ministre des Affaires sociales et de la Santé Marisol Touraine confirme que dans le cadre de la réforme des retraites «un effort sera nécessaire, auquel devront participer tous les Français», dans un entretien au journal Le Figaro vendredi.

«Des décisions seront prises d’ici la fin de l’année. Nous avons trois défis: le financement à court terme, la pérennité à long terme de notre système par répartition et des mesures de justice,» indique Marisol Touraine.

«Si on parle de durée de cotisation, qui est le critère le plus juste, vu l’augmentation de la durée de vie, elle doit tenir compte des réalités des carrières. Un effort sera nécessaire, auquel devront participer tous les Français», affirme la ministre."

La retraite, à savoir le temps libre rémunéré, après une longue vie à travailler, constitue une forme de rattrapage pour les travailleurs. Parce que certains auront passer leur vie à ne jamais travailler, rémunérés par les efforts des travailleurs : les plus fortunés ne travaillent pas, ou une partie de leurs familles ne travaillent pas, jamais. L'allongement de la durée de la vie en un siècle, l'augmentation de la durée de cotisation, la baisse de niveau des pensions, le recul de l'âge légal de départ, nous conduisent à une situation générale sidérante et absurde : une majorité aura, aurait passé sa vie à travailler, et, une fois à la retraite, pour ceux qui ont la chance d'atteindre l'âge légal de départ, l'espérance de vie en bonne santé aura été dépassée. Mme Touraine semble en effet ne pas savoir que si l'espérance de vie augmente, il y a déjà des écarts entre les ouvriers et les cadres, qui ont 7 ans d'espérance de vie de plus, et que l'espérance de vie en bonne santé n'est que de 59 ans pour les ouvriers ! Autrement dit, les ouvriers arrivent et vont arriver à l'âge légal (en train de reculer vers 62 ans) en étant certain d'être souffrants ou malades. Certains vont donc cumuler les désavantages : un travail plus dur, une espérance de vie plus courte, des salaires les plus bas, des pensions encore plus basses. Une vraie politique doit compenser, contredire les désavantages et non les confirmer. Car outre la pénibilité construite et subie pendant les années de travail, bien des travailleurs parviennent à leur retraite dans un état  physique dégradé, sans compter les risques élevés de maladies graves, cancers, cardiovasculaires. Donc, contrairement à ce qu'affirme Mme Touraine, on ne peut pas demander des efforts à TOUS les Français, parce que certains en fournissent beaucoup, pendant que d'autres en fournissent peu, voire pas du tout. Les Français ont raison de considérer qu'il faut revoir l'ensemble du système, mais cette refondation doit être faite sur des faits et des principes de justice. 

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