"Entre des heures de cours et une immersion durable dans l'entreprise, pourquoi choisir ? Les études en alternance permettent justement de conjuguer les deux, et cette formule n'est pas, comme on le croit souvent, réservée aux élèves en CAP ou en bac pro. Pendant trois ans, Benjamin Leroy a ainsi coupé sa semaine en deux : du lundi au mercredi matin, il officiait dans le groupe de construction ferroviaire Bombardier ; du mercredi après-midi au samedi, il rejoignait l'Ensiame, une école d'ingénieurs en cinq ans dépendant de l'université de Valenciennes (Nord). "C'est une formule géniale parce qu'après le bac j'avais très envie de rejoindre l'industrie, j'étais curieux du monde professionnel, mais sans vouloir renoncer à des études longues", témoigne celui qui est devenu aujourd'hui ingénieur... chez Bombardier.
Formule géniale, oui, mais pas si simple à décrocher. La Conférence des Grandes Ecoles vante volontiers le taux élevé des établissements qui la proposent (75% des écoles d'ingénieurs et pas loin de 90% des écoles de management), mais les heureux élus sont sélectionnés au compte-gouttes et représentent en général moins de 10% d'une promotion. Au total, on recense 110.000 étudiants en apprentissage et 50 000 en contrat de professionnalisation dans l'enseignement supérieur, soit à peine 7% des inscrits. En outre, il faut être vigilant : certains établissements se targuent de proposer de l'alternance quand ils n'ont qu'une politique classique de stage en entreprise.
Or, le principe de l'alternance, c'est que l'étudiant, embauché en CDD par l'entreprise, dispose d'un vrai statut de salarié en formation, avec les avantages qui en découlent : une rémunération, un véritable encadrement et, last but not least,la prise en charge du coût de la formation le temps du contrat, soit deux ans maximum pour le contrat de professionnalisation, et quatre ans pour le contrat d'apprentissage. En école de commerce, c'est loin d'être négligeable, vu le montant parfois astronomique des frais de scolarité.