Comme annoncé depuis le début, nous continuons à publier les documents concernant ce licenciement. Nous ne revenons pas ici sur les explications déjà données dans de précédentes notes, sur les événéments, les propos, le contexte, les causes et conséquences. Ci-après, vous trouvez un 3 mail, envoyé en août 2014, à 3 représentants de l'AOCDTF Aquitaine : le délégué régional, le responsable pour la pédagogie, le Prévôt.
"Messieurs,
L'année dernière, j'ai eu l'occasion de faire connaître à M. Untel (Prévôt de Lamothe-Landerron jusqu'en juillet de cette année) l'apparition et la multiplication de propos racistes et homophobes, exprimés par certains apprentis. Je tiens à, immédiatement, donner cette précision ("certains"), parce qu'il est hors de question de généraliser. Toutefois, avec les Maçons 2ème année, la nature, la proportion et la fréquence de ces propos, se sont aggravées. Ce n'était pas acceptable il y a quelques mois, et M. Untel avait recommandé à M. Untel une intervention, qui avait été faite et qui avait provoqué une baisse importante de ces propos, sans qu'ils disparaissent vraiment; cela est encore plus inacceptable, puisqu'ils continuent en étant plus nombreux et plus graves. Dans ces propos, tenus par certains apprentis, il s'agit ou d'expulser "les noirs et les arabes" ou de "les tuer". Nous en sommes là. J'avais alerté les responsables de l'association, je veux parler de la direction et des élus CE, considérant qu'il est de la responsabilité de l'association d'informer et d'alerter les jeunes sur les dangers du racisme, à la fois dans les relations humaines et en raison de la législation. Les autres généralités concernant (...)
des groupes de personnes ("les noirs, les arabes, les gitans, les Roms) sont qu'ils sont des assistés et des voleurs. Faut-il aussi passer sur le fait que les mêmes jeunes sont favorables à la peine de mort, et ce pour une large palette de crimes et délits ? Tout cela est lié : ces jeunes font l'apologie de la violence, contre des groupes, des personnes, en raison de leur couleur de peau, de leur vie personnelle, de leurs supposés défauts, attribués à tous les membres de leur "groupe". Mon message a donc pour objet de vous alerter sur une situation que je considère être gravissime.
Je souhaite, en tant que professionnel, enseignant/formateur, pouvoir exercer mon travail, sans avoir à subir les sentiments et les convictions de ces jeunes, et je souhaite que l'association les rappelle à la raison et à la loi, à l'esprit de fraternité et à l'esprit de précision qui fondent le Compagnonnage. Etant donné la gravité de cette situation, puisque nous sommes confrontés à un phénomène qui dure et ne disparaît pas, je suis obligé d'en informer le Ministère de l'Education Nationale. Je pense que si ces jeunes ne sont pas méchants, ils tiennent toutefois des propos d'une extrême violence. On sait, hélas, que les choses commencent avec les mots et que ceux-ci préparent les actes. Je pense qu'il s'agit de trouver les solutions pour les amener à cette raison qui nous fonde et nous lie, plutôt que de chercher à les sanctionner. Par contre, s'ils devaient s'entêter et continuer, il faudrait alors prendre d'autres mesures. Tout cela est à discuter, entre professionnels et adultes responsables.
Je vous remercie de votre attention.