Il y a un an, des exécuteurs venaient assassiner des artistes et des auteurs. Quand ceux-ci projetaient des images, humoristiques, sarcastiques, et parfois idiotes (mais c'était assumé par la rédaction), ceux qui les vilipendaient, eux, projettent des corps massacrés, et le font. Quels maux auraient provoqué ces artistes et ces auteurs ? Leurs "rageux" comme disent les jeunes aujourd'hui pouvaient tourner la tête ailleurs. Avec la récente Une, on entend encore les mêmes critiques, selon lesquelles cette rédaction flirterait avec le "blasphème" - mais pour cela, il faudrait accepter de considérer que les limites du profane et du sacré sont déterminées par ces croyants qui se disent tolérants et qui tolèrent si peu. Quelques semaines après les événements, un apprenti, chez les Compagnons du Devoir, sollicité par un travail écrit sur "Charlie", déclarait : ils l'ont bien cherché, ils l'ont mérité. Outre les réponses pédagogiques, l'enseignant signalait à sa direction les propos de cet apprenti, qui relèvent d'une apologie de terrorisme. Et que s'est-il passé ? ! Comme le Dieu mauvais de la Une de cette semaine, cet apprenti courre t-il encore ? !