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Economie - Page 2

  • Deux années de "crise", ce qui s'est passé, par Eco89

     

     

     

    Dès novembre 2008, Eco89 lançait un appel aux riverains et autres lecteurs pour établir au jour le jour la carte de la crise. Au fil des semaines, près de 200 sites, où la crise provoquait principalement licenciements, fermetures d'usines ou chômage technique, ont été répertoriés.

    Alors que d'autres entreprises pourraient encore rejoindre cette longue liste,
    que sont devenus ceux qui ont perdu leur emploi ces deux dernières
    années ? Deux ans après, retour sur quelques cas les plus emblématiques.

    1Continental à Clairoix : « Aucun patron ne veut engager des “Conti” »

    Symbole de la défense des emplois, le combat des « Conti » n'est pas vraiment terminé. Un an et demi après l'annonce de la fermeture de l'usine de pneumatiques de Clairoix (Oise), première de cette ampleur dans la crise, rares sont les anciens salariés à s'en sortir.

    Un peu plus de 120 sur les 1 113 ont retrouvé un emploi, dont 14 au sein du groupe allemand. Soit près de 1 000 personnes sans solution. Une situation difficile qui pourraient bientôt concerner d'autres salariés du groupe sur le sol français : la direction a évoqué la supression de 1 000 postes sur ses sites en Midi-Pyrénées, un projet actuellement au coeur d'une querelle entre syndicats et salariés.

    Dès mars 2009, les salariés avaient cessé le travail pour protester. Et étaient entrés dans un conflit dur, dont le sac de la préfecture de Compiègne avait été l'un des épisodes marquants.

    En bout de course, quatre mois plus tard, un accord avait été trouvé sur le montant des indemnités versées aux salariés, prévoyant une prime extralégale de 50 000 euros. Et un plan social avec un accompagnement long, sur vingt-quatre mois. Depuis, le reclassement des salariés est un casse-tête.

    Philippe Biernacki est délégué syndical CFDT :

    « Le cabinet Altedia [chargé du reclassement, ndlr] ne trouve rien. Il s'est engagé à reclasser les salariés dans des emplois rémunérés au moins 80% de leur ancien salaire, ce qui équivaudrait à 1 600 euros brut pour les opérateurs de production, qui représentent la grande majorité.

    Or, selon l'étude du marché de l'emploi dans la région réalisée par Altedia, les salariés ne peuvent espérer gagner plus de 65% de leur ancien salaire, soit 1 300 euros brut. »

     

    Ceux qui bénéficient encore de l'accompagnement social touchent entre 1 500 et 1 800 euros net par mois. Devant la difficulté de reclasser les salariés, la direction a dû réinjecter récemment de l'argent dans le plan social, sous la forme d'une « prime d'incitation dégressive » : plus les salariés tarderont à trouver un emploi, plus cette prime sera faible, passant de 21 200 euros à 4 800 pour le plus petit montant. Un mécanisme censé motiver les anciens de Clairoix à accepter un emploi rapidement, même à un moindre salaire.