Le travail historique que nous avons commencé il y a quelques semaines rencontre un écho important. Des personnes qui disposent de documents originaux de grande valeur nous écrivent et nous adressent des informations importantes, des documents inédits. C'est le cas de ce document ci-après. "Maître Jacques", alias Jean Bernard, publie ce texte à la fin de l'année 1941. C'est un moment charnière de la Seconde Guerre Mondiale et de l'Occupation. Ceux qui travaillent à une victoire des Nazis et des fascistes espèrent encore dans celle-ci, même si l'attaque éclair et massive contre l'URSS s'est enlisée, même si l'attaque japonaise à Pearl Harbor autorise les USA à convertir leurs industries pour la production militaire. En France, les sociétés secrètes (comme la Franc-Maçonnerie) et les syndicats ont été interdits par le Pétainisme. Dans ce texte, Jean Bernard entend faire le contraste entre l'Histoire d'un Compagnonnage, réel et "pur", avec une imitation, un ersatz de "Compagnonnage", la Franc-Maçonnerie, dont il justifie le fait qu'elle soit "traquée" - ce qui revient à dire qu'il partage totalement ce que le gouvernement pétainiste a décidé sur et contre ces "sociétés secrètes", et par la protection qu'il a accordé aux "Compagnons" et à l'association naissante.
Nous rappelons une fois de plus que :
- nous ne mettons pas tout le monde dans le même sac, y compris parmi les fondateurs et les sympathisants de l'association naissante. Il y a d'un côté les fanatiques zélés, et ils sont en général peu nombreux; les collaborateurs réguliers; les collaborateurs occasionnels; et les non-collaborateurs, ceux qui font semblant, ou même pas. C'est pourquoi cette "vérité historique" est si importante. Les Compagnons qui n'ont pas trahi la France ne méritent pas d'être amalgamés et assimilés à ceux qui l'ont trahi. Ces documents ont pour objet de permettre à chacun et chacune de se faire un point de vue argumenté.
Nous remercions donc ici encore ceux qui nous écrivent et qui nous partagent de tels documents.
Commentaires
Cet article démontre une chose très grave : c'est que Jean Bernard adhère totalement aux idées du régime ! Ecrire dans une telle revue n'est pas un simple moyen de protéger les Compagnons des poursuites du régime de Vichy comme certains l'ont prétendu. La preuve en est que J. Bernard dénonce les Compagnons alliées des Francs-Macs: l'UC et les sociétés du Devoir de Liberté (les Gavots et les Indiens). Cela revient à désigner collectivement à la police de Vichy et aux Allemands les personnes à suspecter et à arrêter !!! C'est tout simplement abject !
Il faut rappeler que la plupart des noms qui figurent dans le sommaire et à la rédaction sont ceux de collaborateurs actifs qui seront poursuivis et emprisonnés à la libération, voire condamnés à mort. Regardez les dates : c'est non seulement en rapport avec la création de l'AOCDTF, c'est aussi directement lié à la remise de la francisque à la fin du mois d'octobre 1941 !!!
La "vérité historique" n'existe que dans la totalité des éléments possibles. L'addition des perspectives permet d'obtenir une image réelle, complète, de ce qu'un homme a été, de ce qu'il a fait. Ce document est, en effet, problématique, eu égard à la "bonne réputation" de M. Bernard. S'est-il rattrapé après ? A t-il reconnu ses erreurs, ses fautes ? Ou, comme certaines personnes qui ont fait de tels choix dans cette période, a t-il vécu en restant "fidèle" à de telles "convictions", en honorant la mémoire du "Maréchal", comme en parle cette émission ? http://pluzz.francetv.fr/videos/un_jour_une_histoire_,93267358.html Par rapport à ceux que vous signalez, M. Muschio, qui ont été poursuivis, emprisonnés, ou condamnés à mort à la Libération, on sait que M. Bernard a "fourni des explications" qui ont été considérées (par qui et pourquoi ?) suffisantes pour lui éviter des ennuis et des poursuites durables. Mais on sait aussi que dans cette période, des personnes influentes ayant des soutiens au plus haut niveau ont réussi à passer entre les mailles du filet peu resserré de "l'épuration". Il faut donc continuer à travailler sur cette période (guerre et après-guerre), en publiant d'autres documents, en obtenant que des historiens travaillent et nous apportent leurs éclairages.
A propos des personnes qui ont dirigé ces "Cahiers maçonniques" et qui y ont contribué :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Documents_Ma%C3%A7onniques
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Fa%C3%BF
http://fr.wikipedia.org/wiki/Henry_Coston
http://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Vallery-Radot
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Marqu%C3%A8s-Rivi%C3%A8re
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Ploncard_d%27Assac