C'est l'agence Carré Final, qui diffuse cette information :
"Les Compagnons du Devoir organisent mercredi 18 juin, dans 10 Maisons de Compagnons à travers toute la France, une session exceptionnelle d'information à destination des TPE, PME et PMI françaises. Objectif de cette matinée : sensibiliser les chefs d'entreprises aux conséquences du récent vote de la réforme du 4 mars 2014 sur la formation professionnelle et continue.
Cette dernière soulève en effet de nombreuses interrogations en donnant une nouvelle place à la formation professionnelle au sein des entreprises. Afin de comprendre et d'anticiper au mieux les modifications de cette réforme, l'AOCDTF (Association Ouvrière des Compagnons du Devoir et du Tour de France) en relation avec des experts juridiques, économiques et sociaux, présente en toute impartialité ses différents volets :
- les évolutions des responsabilités juridiques et sociales,
- le parcours professionnel individualisé,
- les entretiens professionnels et individuels,
- le financement du parcours de formation
Ce texte est accompagné d'un communiqué de presse de l'AOCDTF, avec des propos de M. Jean-Claude Bellanger.
La loi en question est présentée ici (cf ci-dessous le document de presse du Ministère du Travail). Pour son élaboration, le gouvernement, la majorité, n'ont nullement écouté les organisations syndicales, mais par contre, ont largement écouté les organisations patronales, à quelques exceptions. En effet, par exemple, ils ont décidé de limiter l'ex "indemnité compensatrice formation", aux entreprises TPE, et ils s'en sont expliqué ici. Mais une région comme Poitou-Charentes a annoncé qu'elle maintenait une subvention, et ce pour les entreprises jusqu'à 50 salariés ! La possibilité de commencer l'apprentissage à partir de 15 ans existe, et elle est aisément accordée. Est-il possible et bon de pouvoir faire commencer plus tôt ? Le monde du travail est intense, difficile, rude, parfois dangereux. Les législateurs ont ménagé la chèvre et le chou en excluant ceux qu'ils considèrent être des enfants et ceux qu'ils considèrent être des jeunes adultes, et cette limite est en France actuellement à 15 ans. Le communiqué de presse de l'AOCDTF est donc étrange : il salue la nouvelle loi qui prouverait que "l'apprentissage" est une "priorité" mais que les mesures adoptées iraient à l'encontre de l'apprentissage ! On peut entendre dans le propos de M. Jean-Claude Bellanger des répétitions des discours et volontés du patronat, comme notamment "l'initiative aux entreprises dans la définition des diplômes", et ce parce que c'est notamment ce qui se fait en Allemagne. Les entreprises ont déjà des pouvoirs considérables et exagérés sur les travailleurs et aussi sur les apprentis, et la CGT est radicalement opposée à permettre aux entreprises de s'avancer dans ce champ, qui outrepasserait leurs prérogatives et ferait qu'elles seraient juges et parties. Enfin, nous n'appelons pas à privilégier l'apprentissage au détriment des formations scolaires et estudiantines, ni l'inverse, parce que ses voies sont complémentaires, nécessaires. Et ces dernières années, l'apprentissage a bénéficié d'un soutien constant, au moins déclaratif, des élus, et les préconisations patronales ont été la plupart du temps entendues et mises en oeuvre, alors que les propositions syndicales ont été ignorées. Si M. Bellanger peut dire que "sans entreprise, pas d'apprenti", on peut également dire : sans les Régions, sans l'Etat, et sans les autres travailleurs, pas d'apprentis, parce que les apprentis sont des travailleurs très intéressants pour les employeurs qui bénéficient d'une multitude d'avantages lorsqu'ils les emploient. Nous aussi, comme le dit M. Bellanger, nous souhaitons que l'AOCDTF soit capable de "former les professionnels dont l'économie aura besoin demain", et c'est pour cela que nous demandons depuis trois ans à connaître le détail du projet de "la grande école du compagnonnage", que nous avons demandé à l'AOCDTF et aux régions, que les formations CAP en deux ans ne soient pas les unes après les autres fermées au profit de formations continues, et que nous avons été partiellement entendus, que nous souhaitons enfin que la logique de concertation au sein des régions permette de faire des choix pertinents et ambitieux, pour le développement de tous les CFA de l'AOCDTF, des autres CFA dans toutes les régions, parce que les besoins sont immenses.