En attendant que la NVO retrouve un rythme de parution plus important, et ce parce qu'une presse syndicale CGT est absolument indispensable, nous vous invitons à vous procurer et lire le numéro actuel. En effet, des articles (parmi d'autres) devraient retenir votre attention : il y a par exemple ce long sujet justement intitulé "Savez-vous ce qu'est TAFTA ?". Ni plus ni moins qu'un projet d'accord politico-économico-juridique entre les Etats-Unis et l'Europe - lequel, qui, étant donné son importance, mériterait que vous en entendiez parler tous les jours - mais des médias orientés préfèrent jouer sur les peurs et les incompréhensions, avec "les migrants", "l'insécurité", "le terrorisme". Pendant ce temps, ce "pacte sur le commerce et l'investissement" avance, avec une "harmonisation des normes et des règles", évidemment sur un principe du moins disant, autrement dit un principe américain, où là-bas, le Business est encore plus roi que chez nous.
Ce texte est, comme la loi El Khomri, très dangereux : il permettrait aux entreprises et évidemment aux plus puissantes d'entre elles, d'attaquer les Etats lesquels auraient une législation, des décisions de justice, qui porteraient atteinte à leurs profits. C'est la "mafiaisation" du monde, avec la soumission de l'intérêt général aux intérêts particuliers.
Sur la CGT de terrain, il faut lire l'article consacré au syndicat CGT de l'Agglo 2B et à la CGT chez Startpeople, à Frédéric Willemain, délégué syndical, lequel subit une mise à pied à titre conservatoire et menacé par une procédure de licenciement. L'article relate les procédés de cette direction, évidemment très comparables à tant d'autres. Nous adressons ici à Frédéric et aux camarades CGT l'expression de notre soutien. Nous considérons que, étant donné le nombre et la nature des procédures patronales contre des mandatés CGT, notre organisation syndicale a besoin de s'organiser, par une mutualisation de moyens et d'actions, entre la confédération, les fédérations, les syndicats, les UD et les UL, pour contrer ces procédures.
Sur le projet de loi El Khomri, la NVO publie une analyse en trois pages. Il s'agit donc d'une synthèse. Elle est à lire, en complément de la publication par l'Humanité, d'un numéro spécial sur ce texte de loi. Et là encore, pendant que le bruit et la fureur étouffent de leurs sons les autres actions à l'oeuvre, les mêmes médias qui ne parlent pas du TAFTA ne parlent pas de la négociation de l'UNEDIC sur une nouvelle convention pour l'assurance chômage. Or, là encore, le patronat veut attaquer, toujours plus, les maigres droits et les maigres indemnisations du chômage, avec le soutien fidèle du gouvernement.
Enfin, il faut lire l'article consacré à "la presse autrement", autrement dit, l'autre presse, celle qui n'appartient pas aux grands groupes et à 4 milliardaires. La NVO fait elle-même partie de cette presse, comme Fakir, Ravi, Basta. Cette presse résiste, mais difficilement. Et le soutien de l'Etat n'est pas pour elle. François Ruffin évoque un portail commun, ce qui semble pertinent. Cette presse a un boulevard devant elle : une majorité de citoyens ne fait plus confiance à la presse industrielle, qui délivre de l'info de mauvaise qualité. Les moyens numériques leur permettent d'augmenter leur visibilité, leur audience. La conscience existe, les mouvements de convergence également, mais à un rythme français, c'est-à-dire très lent. Ces titres ne sollicitent pas assez, par exemple, les dons, ceux qu'ils peuvent faire pourtant par le site "j'aime l'info".
Ce numéro se termine par un entretien avec Alain Badiou. Que devrait faire - et ne pas faire, la CGT ? Alain Badiou a des idées - à entendre et prendre en compte.