Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Prenons à coeur les vies et les faits, face à ceux qui nous jouent des comédies

La lettre que vous pouvez lire ci-dessous est une réponse à l'expression "à coeur ouvert" d'une salariée de l'AOCDTF, candidate de la CFDT, laquelle a adressé, sans que cela soit prévu et autorisé par le protocole d'accord préélectoral, un mail, à 300 salariés environ, pendant le processus électoral en cours au sein de l'AOCDTF, sans que la direction ne la désapprouve et sans qu'elle nous autorise à en faire de même.

-----------------------------------------

En cette période d’élections du personnel, certains salariés, triés sur le volet, ont eu la «joie» de recevoir de la part d’une candidate, un mail dans lequel elle dit se livrer « à cœur ouvert ». Nous voulons immédiatement lui souhaiter un bon rétablissement, tant cette opération paraît avoir été difficile. Ce cœur se serait ouvert, tellement il n’en pouvait plus de retenir un cri, et ce sentiment, il devait impérativement s’exprimer. Elle doit donc être soulagée. Nous l’avons entendu, puisque nous sommes concernés par ses propos.

Comment ne pas s’étonner que cette langue se délie uniquement à l’occasion des élections ? Mais cette voix, l’avez-vous déjà entendu s’élever pour défendre les salariés, ou de nouveaux droits pour eux? Nous, nous connaissons ce que sont les nombreuses difficultés que rencontrent les salariés de l’AOCDTF, nous en faisons partie. Nous sommes à votre écoute. Il y a beaucoup de souffrances dans notre cadre de travail, tant nous ne sommes pas reconnus pour nos compétences professionnelles, pour le travail que nous faisons. Dans l’AOCDTF, les salariés sont considérés par la direction comme des exécutants, et nous n’avons aucune place dans la gestion de l’association. Nos organisations syndicales sont méprisées par des membres de la direction. Nous en avons des preuves multiples. Pour ces élections, nous avons tenté de négocier un bon accord préélectoral, pour nous assurer que vous pourriez voter, en toute sérénité, anonymat, avec des résultats indubitables. La DRH a rejeté une de nos demandes, incontournable (que vous receviez par courrier suivi le matériel électoral), et a donc décidé d’imposer son propre protocole, comme toujours, à minima. La CFDT, elle, comme d’habitude, a signé ce document. Il ne prévoit pas que des organisations syndicales puissent adresser un mail aux salariés, et encore moins à une liste partielle et partiale.

Cette personne vient s’immiscer dans vos boîtes mails pour clamer qu’il faut bien choisir (en sa faveur bien sûr !). Cette dame dit faire appel à votre «intelligence», pour voter – sous-entendu, pour elle. Qu’est-ce que cela signifie ? Elle considère que si vous votez pour la CGT, c’est que vous n’êtes pas intelligents ?! Et si nous, nous disions de telles choses sur celles et ceux qui votent pour la CFDT ? Cela nous serait évidemment reproché.

Nous (...)

avons interpellé la direction sur ce fait. La première réponse, de la DRH, est, comme d’habitude, superficielle et indigne. Nous nous sommes donc adressés au secrétaire général de l’association. Nous avons demandé à ce que ce droit acquis par la CFDT de s’adresser à certains salariés soit aussi notre droit. Cette égalité de droit est fondamentale. Cette personne, qui prétend être exemplaire, continue son propos, en définissant ce qu’est selon elle, un bon représentant du personnel. Elle déclare qu’un DP doit être un salarié objectif, irréprochable, qui doit montrer l’exemple, par sa rigueur, son travail, son honnêteté, son sens de l’écoute. Il ne doit pas influencer les autres. Le Dp se met au service des salariés, afin d’aplanir des divergences entre sa direction et lui-même. On peut donc penser que cette personne s'appuie sur une expérience, une pratique, dans la "représentation" du personnel. Révélation ! Le dit représentant du personnel a, aurait, des divergences, entre lui et la direction, mais, mécontent de ceci, il entend les aplanir. Bref, il y avait des divergences - et puis hop, il n'y en a plus. Comment ? Y a-t-il eu des négociations ? Loyales ? Partagées ? Quel représentant du personnel va être capable de réussir cet "aplanissement" ? ! Ce sera forcément un salarié objectif, irréprochable, un salarié qui en tout point et toute circonstance, montre l'exemple ! Il ne doit pas viser son intérêt personnel.

Oh que oui ! Nous travaillons à défendre l’intérêt collectif. Nos représentants, eux, sont confrontés à bien des difficultés dans le cadre de leur travail jusqu’à subir parfois un licenciement abusif. Les représentants CGT ont des carrières compliquées, plus difficiles que d’autres. Ces difficultés, ces licenciements sont ignorés, il faut bien le constater, de cette «gentille» représentante du personnel. Elle apprécie tellement la direction et réciproquement, que les problèmes que rencontrent les salariés sont occultés. Pour elle, une carrière tranquille, des évolutions de carrière/salaire, sans doute! Soyez assurés, salariés qu’avec ce genre de représentant du personnel, il n’y aura pas de conflit, ou de désaccord, avec la direction. Jamais ! Cette personne met en cause, à mots couverts, le «méchant » salarié qui ne cherche que son intérêt personnel. Si nous sommes «en conflit» avec la direction ce n’est ni par goût, plaisir ou intérêts personnels, notre engagement vise à défendre vos droits. Nous pourrions éviter les conflits si la direction acceptait le principe de la vraie négociation loyale. Mais hélas, comme nous le connaissons trop bien, ce principe est nié, bafoué.

Dans l’association, il devrait y avoir un dialogue entre la direction et nous. Certains vrais/faux représentants du personnel aiment le dialogue avec le «gentil» patron et vont toujours dans le sens de la direction. C’est pratique : ils n’ont du coup rien à dire et se taisent. C’est le monologue, avec la comédie d’un dialogue. Belle preuve de défense des salariés, alors inutile d’essayer de donner des leçons lorsque qu’on a montré autant d’inaction !


Nous, nous sommes ici, sur le terrain ; nous nous exprimons, publiquement ici et ailleurs. Nous sommes aux cotés des salariés dans le besoin, qu’ils soient menacés de licenciement ou non. Nous sommes près d’eux, dans des dossiers aux Prud’hommes, de plus en plus nombreux… Nous prenons des engagements clairs, comme en atteste nos deux professions de foi, en faisant cela, nous défendons des droits et intérêts collectifs, et ce n’est pas simple. Enfin, nous ne pensons pas et n’agissons pas avec cette caricature infantile : le méchant patron et le gentil salarié. Les salariés, nous les connaissons, nous vous connaissons. Ils et elles sont respectueux des uns et des autres. De la direction, nous ne pouvons pas en dire autant, en raison des faits produits ces dernières années, ces derniers mois. La direction peut changer : d’elle-même, ou de dirigeants. Si elle peut changer d’elle-même, nous nous en réjouirons. Sinon, nous continuerons à demander que des membres dirigeants quittent l’association. Lorsqu’ un membre de la direction sévit aussi fièrement contre les salariés, il peut aller le faire ailleurs ! L’AOCDTF est une grande association, par le nombre et la qualité des salariés, par son appartenance à la grande Histoire du Compagnonnage. Ce qui s’y passe dans sa gestion nationale et régionale est inadapté, et c’est aussi parfois un euphémisme. Nous, nous le constatons et avons le courage de le dire et de l’écrire. Ce n’est pas agréable et facile. Vous pourrez toujours attendre de cette personne qu’elle exprime une critique sincère à l’égard de la direction. Elle a tellement tout «aplani» que «tout va bien». Nous aimerions dire cela. Nous sommes lucides. Hélas, non, tout ne va pas bien.

Les commentaires sont fermés.