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Le fondateur de l'AOCDTF, Jean Bernard, a t-il été pétainiste, collaborationniste ? puisqu'il a reçu comme 10 autres "compagnons" la Francisque, et quelles conséquences ?

 

 

Cette note inaugure une série de publications historiques, mais aussi politiques et philosophiques. C'est qu'il en va, avec l'Histoire du compagnonnage, d'une partie de l'Histoire du monde ouvrier, du monde productif - avec la présence, l'action, l'influence du monde patronal, et du sens même du Compagnonnage. Dès lors que, comme nous, nous travaillons pour l'AOCDTF, mais au-delà que nous nous intéressons au Compagnonnage du passé et vivant, les dates de création et de reconnaissance d'utilité publique de l'Association Ouvrière des Compagnons du Devoir du Tour de France interpellent : 1941 pour la première, 1943 pour la seconde, c'est-à-dire en pleine période de guerre, d'occupation, avec tout ce que cela signifie.

Qui donc a fondé l'association, pourquoi et comment ? Les pages officielles consacrées à l'Histoire du Compagnonnage font référence à "Jean Bernard", fils d'un sculpteur. Il est présenté ainsi sur une telle page :  "C'est la plus importante. Elle est issue de l'oeuvre de Jean Bernard (1908-1994), dit La Fidélité d'Argenteuil. Ce tailleur de pierre animé d'une foi catholique profonde a essayé, en 1941, de rénover le compagnonnage et d'unifier, mais en vain, les diverses sociétés compagnonniques françaises alors en voie de disparition"  Une autre ajoute que Jean Bernard n'était pas un "Compagnon" : "En 1937, Jean Bernard dont le grand père et les oncles étaient compagnons, rédige un article dans la revue "Le Mausolée" qui évoque les trois fondateurs du compagnonnage. Joseph Magret, Compagnon tailleur de pierre de Bordeaux, lui écrit alors, surpris qu'un non compagnon puisse s'exprimer à ce sujet". Alors que la France a perdu la guerre de 1940 face à l'envahisseur nazi, que le régime pétainiste adopte ses premiers principes et ses premières lois, Jean Bernard demande à rencontrer M. Pétain afin d'obtenir de lui une protection, pour que les Compagnons ne soient pas intégrés aux "Sociétés Secrètes", que ce régime avait décidé de lister (selon ses critères) et d'interdire, mais aussi d'obtenir qu'il parraine la création d'une association nationale des Compagnons, à savoir l'Association Ouvrière des Compagnons du Devoir du Tour de France - et deux ans après, la reconnaissance de l'utilité publique de l'association. Or le régime pétainiste ne s'est pas contenté de "saluer" les Compagnons mais a décidé de faire de ces "ouvriers chevaleresques" un modèle, à la fois d'effort et de discipline, et a décidé de les reconnaître activement, à la fois par la création d'une Charte du compagnonnage, adossée à la Charte du Travail, et par l'attribution de la légion d'honneur pétainiste, la francisque. Une historienne, Madame Lacroix-Riz, a même trouvé qu'une telle décoration a été attribuée à un certain "Jean Philippart", de Lyon (cf la fin de la note). Or, pour obtenir une telle décoration, le candidat devait être parrainé, et il l'a été par le docteur Ménétrel, un des plus proches conseillers de Pétain, et par M. Jean Bernard, qui pour cela devait donc être lui-même décoré. Le document final sur cette page prouve que, parmi 11 autres "Compagnons", Jean Bernard a été décoré par la Francisque.

Nous publions ci-dessous divers documents, issus du fonds de la BNF (Gallica). Les sources sont diverses : elles proviennent soit du régime pétainiste de Pétain à Vichy, avec ce que nous pouvons appeler le journal, hebdomadaire, qui faisait la synthèse des activités (officielles) du régime, de certains organes de presse, le Figaro, Ouest Eclair, le Petit Parisien. Ces documents prouvent que des Compagnons (et nous insistons là dessus, DES et non LES), certains "Compagnons" ont été des admirateurs du régime. Il reste à éclaircir les modalités de cette admiration, à la fois scandaleuse, étant donné ce que fut ce régime, ses activités criminelles, son action permanente contre la France, et étant donné ce que fut, ce qu'est le Compagnonnage (et c'est pourquoi nous ferons paraître dans les prochains jours des extraits de l'oeuvre d'Agricol Perdiguier, pour rappeler ce qu'est le vrai Compagnonnage, source partielle du syndicalisme). Cette admiration a t-elle conduit certains d'entre eux à être membres de la Cagoule (cette organisation de type fasciste qui a tenté de faire tomber la République entre 1936 et 1937) ? à être des collaborateurs actifs (qui auraient dénoncé, etc), à soutenir la Milice, etc.

Evidemment, il s'agit de SAVOIR. SAVOIR permet d'éviter les généralités et les amalgames. Les Compagnons qui, eux, ont soutenu, ont été membres de, la Résistance, n'ont pas à être mélangés dans un grand tout informe, avec des "Compagnons"...anti-Compagnons ! Car, il faut le dire clairement : ceux qui ont été des admirateurs du Pétainisme, ET DONC de la collaboration avec un pays qui travaillait à faire disparaître la France, ceux qui auraient collaboré, ont aussi oeuvre contre le Compagnonnage, et n'étaient pas dignes de s'y référer, comme aujourd'hui il en irait pour ceux qui auraient des valeurs et des comportements contraires au sens de la fraternité entre travailleurs. Ce travail historique s'inscrit dans une démarche qui a plusieurs objets : disposer d'une Histoire de plus en plus précise du Compagnonnage, des organisations et des personnes qui ont prétendu, à juste titre ou non, en être des représentants; faire le point sur les principes du Compagnonnage, et notamment hors rituels (en effet, à l'instar des "religions", des Tartuffe prétendent réduire le Compagnonnage aux rituels "secrets" entre "initiés"); faire le point sur les liens historiques et philosophiques entre le Compagnonnage et le Syndicalisme. C'est pourquoi, s'il s'avère que, malgré de possibles mérites personnels, Jean Bernard ait tenté de réaliser, par la création d'une association fédérante, une OPA sur le Compagnonnage pour l'orienter sur des chemins contraires à celui-ci, et notamment dans le cadre d'une adhésion au Pétainisme, qui revient à un soutien indirect ou direct au Nazisme, il est important de le savoir et de le dire. Il faudra que les dirigeants de l'AOCDTF ET les Compagnons (de l'AOCDTF et hors de l'AOCDTF) s'expriment sur ce sujet et sur les sujets connexes. Nous, nous le faisons ici, afin de clairement indiquer que "le Compagnonnage" ne peut nous être systématiquement "opposé" dans des débats et des sujets sociaux et salariaux pour en fait nous imposer le contraire du Compagnonnage. Et c'est pourquoi nous allons à la fois continuer à approfondir, creuser ce sujet (les Compagnons anti-compagnons, les Compagnons pétainistes ET les Compagnons membres et soutiens de la Résistance, sachant que lors de la Libération il a été décidé de qualifier les "héros" de celle-ci par le beau terme de "Compagnons de la Libération", même si la liste de ceux-ci a été restrictive). En aucun cas, l'association, ses membres actuels, ne peuvent être "salis" par ces informations, par cette publication, puisqu'ils ne sont pas responsables des choix et des actes de ceux qui ont fondé l'association à ce moment-là. Mais ils doivent eux aussi faire un choix face à ces choix et actes fondateurs. Si certains maintiennent qu'une telle parution "salit" l'association et le Compagnonnage, nous leur disons clairement : c'est le soutien actif au Pétainisme et par voie de conséquence au Nazisme qui a sali ceux qui s'en sont rendus responsables et coupables. Les autres, "Compagnons", nous le répétons, n'ont pas à subir par une telle proximité avec ceux-ci un déshonneur. Il y a Compagnons et Compagnons. 

Les documents ci-après proviennent du régime pétainiste donne une définition de ce qu'est le Compagnonnage pour celui-ci. 

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 "e) « LE COMPAGNONNAGE DUDEVOIR ET DU TOUR DE FRANCE».

Le « Compagnonnage du Devoir et du Tour de France» constitue

la plus vieille société traditionnelle qu'on connaisse.

C'était à l'origine, une sorte de corporation itinérante, formée

d'ouvriers qualifiés, dont,le rôle était d'encadrer les populations qui

travaillaient à l'édification des cathédrales.

Après l'apparition des communes, le compagnonnage fixa bientôt

ses noyaux sédentaires, prémices des corporations. Mais celles-ci

provoquèrent, par leurs déviations, une opposition ouvrière, qui se

cristallisa autour du compagnonnage. Ainsi, pendant des siècles, il

fut l'unique société ouvrière existante. Il résista aux lois de la Révolution

sur les corporations et fut plus fort que jamais, au XIXe siècle.

Mais l'évolution sociale, l'essor syndical et la création de l'enseignement

technique lui portèrent de rudes coups. Aucun organisme,

pourtant, ne parvint à lui ravir le précieux dépôt traditionnel, fruit

des vertus cultivées sur le tour de France où l'ouvrier s'en va travailler

de ville en ville, logeant chez la « Mère », se perfectionnant

sans cesse et exécutant son chef-d'oeuvre.

Aujourd'hui encore, le compagnonnage réunit des artisans, ou

 

 

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 vriers ou patrons, dans une proportion indifférente. Chaque membre,

quel qu'il soit, est admis à certaines conditions, par ses pairs. Le

compagnonnage groupe les seuls métiers qui permettent aux hommes

de façonner, de leurs mains, un objet complet, dans une matière et

par l'application d'un art mécanique. Ses instruments sont le Tour

de France et le Chef-d'oeuvre.

Le Tour de France est valable par ses règles et sa discipline,

par les rapports humains qu'on y trouve, nés de l'exercice du métier,

au sein de la profession, et par la qualité culturelle qui dégage son

caractère itinérant. Le Chef-d'oeuvre clôt le cycle professionnel et fait

entrer l'homme, désormais achevé dans un stade supérieur de compréhension

sociale, qui loi permettra de consacrer toutes ses forces acquises

au maintien, à la progression et au rayonnement des vertus du

compagnonnage.

Le compagnonnage conduit le jeune homme jusqu'à cet achèvement

que donne l'entière possession d'un métier, Il le fait accéder

à une culture adaptée à son milieu. Par là, il lui permet de se dépasser

par un sens bien compris de labeur et de l'oeuvre.

Par la conscience du métier, il mène à celle de l'homme et par

la conscience de l'homme, à celle de la cité.

Du Chef-d'oeuvre, il atteint la notion d'élite, et de la notion

d'élite celle de l'ordre civique.

Le compagnonnage est donc un ordre civique de travailleurs,

où tous les artisans, comme tous les métiers ne sont pas acceptés, car

son rôle est de cultiver les facultés humaines dans la création d'une

oeuvre manuelle réalisant l'unité de conception et d'exécution. Sa

mission est toute d'éducation, de perfectionnement, d'accomplissement

de l'individu.

Le Compagnonnage du Devoir et du Tour de France, la plus

ancienne des sociétés ouvrières, est également la seule expression populaire

qui n'ait rien d'artificiel, véritable chevalerie du peuple, émanation

originale et profondément personnelle. Le côté pittoresque et

l'apparence  légendaire du compagnonnage frappent davantage les esprits

superficiels que l'étonnante source de vertus populaires qui en découle,

faite de l'amour du travail, d'un sentiment de l'oeuvre conduisant au

chef-d'oeuvre, et à une plénitude humaine. Le Tour de France est une

sorte d'école pleine de vie, où se cultivent les humanités ouvrières.

Les efforts de rénovation, actuellement couronnés de succès, ne

sont donc pas l'essai d'une restauration d'usage périmés et de coutumes

désuètes, mais le développement d'un instrument générateur de

facultés humaines, appliquées à un milieu bien défini.

C'est à ces hommes, qui seront l'élite de la classe ouvrière que le 

 

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 Maréchal accorde sa confiance et ne ménage pas ses encouragements,

comme il l'a montré à Commentry, en remettant solennellement à

l'hôtel de ville, la Charte du Compagnonnage aux délégués qui

l'avaient accueilli.

 

Les pages suivantes présentent une rencontre entre M. Pétain et des Compagnons. 

 

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Le Maréchal Pétain a reçu dans l'après-midi du 25 octobre,

une délégation de onze compagnons du devoir du Tour de France

à l'occasion de la nomination du Conseil du compagnonnage, association

qui, selon les termes mêmes du Chef de l'Etat, entretient

« les traditionnelles et séculaires vertus de la chevalerie ouvrière issue

du peuple ».

 

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L'entrevue terminée, les compagnons eurent la fierté de se retirer

avec la Francisque à la boutonnière et leur diplôme de conseiller du

compagnonnage.

 

Le  document suivant annonce "les assises nationales de compagnonnages", du 27 juin 1941, par le "Journal des Débats Politiques et Littéraires".

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Le document suivant est une présentation par la presse de la rencontre entre M. Pétain et "onze compagnons". Il date du 27 octobre 1941, du Figaro. C'est lui qui nous apprend que 11 Compagnons, dont Jean Bernard, ont rencontré et quitté M. Pétain, dûment décoré de la Francisque.

 

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Il est écrit que : 

"Le maréchal Pétain a reçu cet après-midi une délégation de onze Compagnons du devoir du tour de France, à l'occasion de la nomination du Conseil du compagnonnage, association qui, selon les termes mêmes du chef de l'Etat, entretient les traditionnelles et séculaires vertus de la chevalerie ouvrière issue du peuple». C'est le ter mai, à Commentry, que le Maréchal a remis la Charte du compagnonnage à une délégation. Elle renferme les bases de l'artisanat, cher au chef de l'Etat. Il y a trois mille membres dans le mouvement renaissant, trois mille maîtres ouvriers ayant fait leur tour de France et leur chef-d'oeuvre. La délégation qui a eu l'honneur d'être reçue par le Maréchal comprenait onze compagnons. Après un déjeuner au pavillon Sévigné, un petit cortège gagna, un peu avant 10 heures, l'Hôtel du Parc. Il y avait là, représentant tous les compagnons de. la zone libre, MM. Despierre, Philippar, Bernard, Oapspegelle, Lafaisse, de la région de Lyon-Marseille: M. Marigand (Béziers-Montpelller); MM. Carrosse, Gayral, Liabastres (Toulouse-Albi), Montauban, Briquet (Périgueux-Limoges) Mauhourat (Bordeaux). C'est M. Bernard qut présenta les compagnons au chef de l'Etat. Celui-ci eut pour chacun un mot aimable. Puis, avec sa manière habituelle, sachant mettre tout de suite à l'aise son interlocuteur, il les interrogea sur leur métier. Des dialogues s'échangèrent. Comme M. Despierre, président des charpentiers, lui était présenté, le Maréchal remarqua qu'il y avait beaucoup de oharpentiers dans la délégation. C'est en effet, un vieux métier de chez nous. La charpente est vivace sur la terre de France, constata le Maréchal. Et à M. Phllippar, charpentier également et classé le meilleur ouvrier de France, qui travaille à Lyon sur le chantier du tunnel de Vaise, perçant la colline le chef de l'Etat donna ce conseil, où l'on sent l'amour du travail bien fait  «Faites en sorte que ça soit bien solide et que ça ne s'écroule pas». L'entrevue terminée les Compagnons eurent la fierté de se retirer avec la francisque à la boutonnière et leur diplôme de conseiller du compagnonnage, tandis que le Marechal allait reprendre sa lourde tâche, « heureux, comme il le dit, d'avoir reçu ces braves gens». (OFI).

 

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Ces documents posent des questions. Jean Bernard fait donc partie des 2626 personnes (au bas mot) qui ont été décorées de l'ordre de la Francisque. Lui et les autres "Compagnons" ont-ils laissé des témoignages, des propos, des textes, pour parler de ce qui s'est passé, et ont-ils exprimé des regrets ? ou au contraire, ont-ils confirmé leur attachement à la personne et aux "idées" de M. Pétain et de ses amis ? Pourquoi des "Compagnons" (et nous écrivons bien, DES et non pas LES) de 2013 (minoritaires, nous le pensons et voulons le croire), reprennent-ils à leur compte les sentiments et les principes généraux du Pétainisme, et notamment cet anti-syndicalisme ? Que répondra M. Nauleau lorsqu'il sera interpellé sur le sujet ? 

Nous remercions Madame Lacroix-Riz, historienne spécialisée dans les années 30 et l'occupation, pour cette information sur cette archive concernant l'attribution de la francisque. Madame Lacroix-Riz vient de publier une nouvelle édition de son ouvrage, "Industriels et Banquiers sous l'Occupation". Voici le texte de cette archive : 

Philippart Jean, n° 468 Né 26 mars 11 dans Eure,

ancienne adresse « en Seine Inférieure, ou (sic) sont mes parentes »,

Adresse actuelle 76, rue Saint Pierre de Vaise, Lyon

« Conducteur de travaux », fils de Victor et Gabrielle Thierré,

Marié 4 juillet 39 à Rose Réveillés, 1 enfant

Parrain 1, Jean Bernard; 2 « Docteur Ménétrel »

« Demande acceptée au Conseil du 25.10.41 »

Lyon, 6 novembre 41

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Commentaires

  • Bonjour
    C'est avec intérêt que je prends connaissance de vos recherches concernant cette période sombre pour la France. Agé d'une quarantaine d'année, moi même Compagnon du Devoir, j'ai pu, comme beaucoup de Compagnons m’intéresser à cette période et à ses protagonistes. Je n'ai aucun talent d'historien, cependant je vous invite à élargir vos sources pour bien comprendre la genèse de l'AO. Vous lirez sans doute avec intérêt certaines publications liées à cette époque: "Le compagnonnage à la recherche de sa vocation" de Marcel Bris, "COLLABORATION/PETAIN/LA RENOVATION DU COMPAGNONNAGE SOUS VICHY" sur ebay (je n'ai pas l'auteur de ce mémoire de 1992 sous la main). Si la personnalité et les convictions de Jean Bernard sont sans aucun doute contestables sur certains points, il ne faut pas oublier qu'à cette époque les Compagnons étaient assimilés aux Francs-maçons et poursuivis en tant que tels. Les relations de Jean Bernard ont permis de lever cette interdiction pour TOUTES les sociétés Compagnonniques de l'époque. Il sera dédouané des accusations de collaboration lors d'un congrès général en 1946, notamment par ses plus violents détracteurs comme le C. Raoul VERGEZ, futur créateur de la FCMB. Bon courage dans vos recherches, cordialement.

  • Juste un petit bémol!!!
    Jean Bernard n'a pas permis aux organisations compagnonniques de pouvoir être libre. Il a juste permis à l'AO d'être libre. Un rapprochement avec les différentes sociétés avait été tenté mais en vain. Donc pour les autres sociétés la clandestinité. Les cahiers maçonniques (bulletin pétainiste anti- maçonnique)a connu la plume de Jean Bernard accusant l'Union Compagnonnique de son influence maçonnique. Évoqué cette allusion durant l'occupation mettait automatiquement UC en sommeil ou dans la clandestinité.

  • Compagnon menuisier,

    Nous vous remercions pour ce commentaire. Concernant l'élargissement de nos sources, vous pouvez nous faire confiance : l'éthique d'un travail historique comprend une ouverture à toutes les sources. En effet, nous ne manquerons pas de lire cet ouvrage - et d'autres, ET d'aller chercher dans des sources non validées par les concernés (qui existent indépendamment de la volonté des personnes concernées) pour croiser les éléments, informations. L'argument selon lequel les "relations de Jean Bernard ont permis" de protéger les Compagnons de la vindicte pétainiste contre les "sociétés secrètes" est le principal argument de Jean Bernard et d'autres de ses amis et soutiens. Est-ce sérieux ? Car c'est tout de même un choix singulier que de vouloir être protégé par un pouvoir criminel au motif qu'il y a un risque d'avoir des ennuis à l'instar d'autres organisations associatives et politiques, de la Franc-Maçonnerie au Parti Communiste. Un autre choix pouvait être fait : subir cette inscription dans la liste des "sociétés secrètes", l'assumer, et s'engager uniquement et massivement dans la Résistance. La fondation de l'AOCDTF pouvait attendre la fin de la guerre, la Libération. Cet argument semble surtout masquer une volonté d'adhésion au programme politique et économique du Pétainisme, puisque une charte du Compagnonnage a été adossée à la Charte du Travail. Le fait que, à la fin de la guerre, il ait été "dédouané des accusations de collaboration par un congrès général" n'est pas convaincant. Qui participait à ce congrès ? Qui a voté ce "dédouanement" et sur quelles bases ? On le sait : l'épuration a, en France, été ratée (M. Papon étant le cas le plus célèbre, mais il y en a des milliers d'autres). Nous ne disons pas que Jean Bernard est coupable de collaboration active, mais nous savons qu'il a sollicité et obtenu la Francisque, qu'il a porté, qu'il en a fait obtenir une à un autre "Compagnon" (cité dans la note). Comme il y a eu différentes formes et niveaux de Résistance, il y a eu différentes formes et niveaux dans la collaboration. Notre propos est d'établir les faits et de distinguer entre des Compagnons, acteurs de la Résistance, des Compagnons, acteurs de la collaboration, et même les autres. Les archives nationales nous donneront d'autres éléments. Et, qui que vous soyez, Compagnon, historien de la seconde guerre mondiale, association d'Histoire, organisation publique intéressée par l'Histoire, si vous possédez des documents sur cette époque, sur les problèmes évoqués ici et ceux qui leur sont liés, n'hésitez pas à nous écrire.
    snpefpcgtcfa arobase gmail.com

  • Christophe,

    Merci pour cette contribution. Est-ce que vous avez ou est-ce que vous connaissez quelqu'un qui aurait une copie de l'un de ces cahiers dont vous parlez ? Nous sommes d'accord : un autre choix pouvait être fait.

  • Le livre de F.Icher est assez bien documenté sur le sujet "les compagnonnages au XXe siècle"

    P.M.

  • En effet, M. Icher est connu pour être un spécialiste de l'Histoire du Compagnonnage. Mais pour ceux qui par exemple n'iraient pas voir directement à la source, pouvez-nous résumer ici ce qu'il dit de cette fondation et de cette période ? Merci

  • C'est difficile de résumer tout le chapitre de Icher sur ce sujet. Plus de 50 pages avec des notes et des documents !!! En plus, Icher n'adopte pas souvent un point de vue franc sur ces questions. Il se cache souvent derrière ses documents en laissant chacun se dépétrer pour en comprendre le sens exact. Je me souviens que ça lui avait été reprocher durant sa soutenance de thèse : "Monsieur Icher, soyez clair, est-ce Jean Bernard a collaboré ?" "Ben, euh..., non, on ne peut pas dire les choses comme ça, c'est compliqué, euh..." De mémoire Icher ne parle pas de ces fameux "Documents maçonniques"que vous venez de publier dans un autre article et donc il ne relève pas l'entourloupe magistrale que Jean Bernard fait aux compagnons de l'UC et à ceux du Devoir de Liberté, quant dans le même temps où il les dénonce comme instruments de la FM, il cherche à les faire adhérer à l'AOCDTF. Icher aligne les documents, choisis, et les dates, mais il se garde bien de faire une synthèse. D'ailleurs il semble personnellement assez hostile à la FM, ce qui laisse à penser que la rumeur selon laquelle il serait FM est fausse.

  • Monsieur Icher, nous lui avons écrit il y a un an et demi, il n'a pas répondu.

  • Bonjour,

    Les Compagnons Charpentiers Liabastres et Carrosse quitteront l'AOCD et, suite à la fusion des deux sociétés de Compagnons Charpentiers, "Bons Drilles" et "Indiens", le 25 novembre 1945, qui deviendront et sont toujours les Compagnons Charpentiers des Devoirs, dits les "Chiens-Loups", les rejoindront.

    Quant au Compagnon Despierre(qui figure dans la liste citée ci-dessus des décorés de la Francisque), il déversera sa bile et sa rancoeur, principalement contre lesdits "Chiens-Loups", mais surtout les "Indiens" et la Franc-Maçonnerie, visant plus particulièrement Raoul Vergez, dans une publication sous le titre de "La lanterne du Père Soubise".

    Ceci étant et soit dit en passant, j'ai été enseignant de charpente au CIFAPA (CFA) de la Chambre des Métiers de la Guadeloupe, puis moniteur charpente bois au centre de forpation AFPAG de Petit-Bourg, également en Guadeloupe.

  • Vous parlez de ce livre ? Vous l'avez lu ? Et que dit-il ?

    http://www.amazon.fr/lanterne-p%C3%A8re-soubise-Despierre-Charpentier/dp/B001DAL97Y

  • Merci à "Breton la Fraternité" pour ce commentaire.

    C'est, en effet, une évidence, qu'il existe différents courants dans le Compagnonnage.
    En effet, vous avez raison : le Compagnonnage du fondateur de L'AOCDTF n'a pas été si traditionnel que cela, il ne l'a pas été du tout, puisqu'il en a totalement ignoré ou pire, perverti, le sens, l'esprit, les valeurs même. On ne peut pas prétendre vouloir promouvoir et défendre un mouvement ouvrier, un mouvement d'organisation, de fraternité, de solidarité entre ouvriers et travailleurs, et en même temps défendre un système politique et juridique qui en est sa négation même.

    Comme vous le dites : "Posez-vous la question de ses influences et de ses relations. Quand vous comprendrez à quelle idéologie il se rattachait, vous comprendrez toute l'histoire contemporaine du compagnonnage."

    Vous avez raison : nous nous sommes interrogés, le concernant, et nous avons compris !

    "Moi qui ais bien connu un de sed disciples, je peux vous dire qu'ils avaient une défiance terrible vis à vis des Francd-Maçons."

    Nous l'avons senti, entendu, mesuré, notamment dans le document publié ici !

    "Je suis Compagnon du devoir et Franc-Maçon."

    Ce qui est très original, du coup !

    "Je viens seulement de comprendre mon adoption et ma réception."

    Que voulez-vous dire ?

    "La vie est malheureusement faite de compromis. Il fallait bien donner une nouvelle vie au Compagnonnage. Le fait d'être contre les Francd-Maçons donnait un repère aux différentes corporations de Compagnons. Chacun a sa place et il y a une place pour chacun."

    Sauf que Jean Bernard n'a pas souhaité que les autres aient une place, puisqu'il les a désignés à la police de Pétain, à l'occupant, qu'il a prétendu pouvoir fonder une organisation unique qui ferait disparaître les "opposants", les "déviants" !

    "Les FM n'ont pas envie de s' approprier le Compagnonnage, contrairement à ce que pensent certains orthodoxes du Compagnonnage."

    En effet, il faut sortir de ce fantasme ridicule !

    "Seuls les jeunes du tour de France doivent être au centre des préoccupations du Compagnon, dont la vie doit être tournée vers l'exemplarité et la retransmission. Ne soyez pas naïfs ou angélistes. Mais soyez vous - même. "

    Tout à fait. Merci pour votre commentaire, en attendant de lire votre réponse et vos futures précisions de votre pensée, si vous le souhaitez.

  • Suffit-il que des convictions soient sincères pour qu'elles se défendent ? Ce relativisme n'est pas... convaincant. Des personnes sont convaincues, sincèrement, par des folies, des inepties, des choses dangereuses.

    Comme vous le dites, "C'est la duperie qui est insupportable", et c'est pourquoi nous avons dénoncé depuis longtemps les "Tartuffe", qui singent des convictions, qu'ils instrumentalisent.

    Le "syndicalisme contemporain" existe t-il ? Car, il y a des syndicats, des pratiques différentes, de pays en pays, et au sein d'un même pays. Quel syndicalisme serait "phagocyté et perverti" ? Car je ne vois pas que le syndicalisme de la CGT soit "phagocyté" (on nous reproche assez de ne pas être docile au patronat MEDEF) et "perverti", puisque nous restons fidèles à nos principes et nos engagements. Après, on entend parfois ce genre de discours "syndicalisme ceci et cela" par des personnes qui sont en fait opposées au syndicalisme dans son principe ! C'est comme si, parce que des Compagnons actuels seraient bien peu des "compagnons" au sens historique du terme, on se permettait de décréter que le Compagnonnage n'existe plus, est perverti, etc. On ne peut pas généraliser, et c'est ce que nous avons dit et répété dans le cas de Jean Bernard et de ses amis actifs : ils ne représentaient pas le Compagnonnage lorsqu'ils l'ont trahi par leur soutien à un ennemi mortel de notre pays, d'autres Compagnons ont, à la même époque, fait des choix différents, n'ont pas "trahi".

    "Quand à lui, le Compagnonnage est une belle et noble cause. Il est porteur de valeurs, là ou bien d'autre ont délaissé l'honneur et la probité. Dans une société à la dérive, ou il faudra reconstruire, le Compagnonnage apparaîtra certainement comme l'exemple à suivre. "

    Une société à la dérive ? Dans quel sens ?

    "De toute façon il faudra bien remettre de la valeur dans le travail, le voir comme un moyen d'épanouissement et non pas comme une aliénation. L'histoire c'est l'histoire. "

    Mettre de la "valeur" dans le travail, oui, à condition que cela soit aussi de la valeur d'échange, parce qu'il existe un discours pro-travail qui concrètement passe par le refus de bien rémunérer le travail au motif que cela serait secondaire, et ceux qui disent cela par contre sont souvent des hommes qui savent très bien se rémunérer sur le travail et les échanges. Quant au fait que le travail soit un moyen d'épanouissement, vous avez raison : il est un moyen d'épanouissement ET d'aliénation, parce que tout dépend, du "travail", des "conditions". Le Compagnonnage oriente les travailleurs vers la pensée du travail, le projet et le souci de "l'oeuvre", et c'est très important, mais cela ne doit pas conduire à des ignorances et des généralités sur le monde économique et le monde du travail qui ne peuvent pas être composés que de Compagnons, puisqu'il y a bien des métiers qui échappent à ce projet du Compagnonnage. C'est un aspect que certains Compagnons doivent apprendre: le respect à l'égard des travailleurs qui ne sont pas des Compagnons. Le fait d'être soi-même un travailleur remarquable ne doit pas susciter un narcissisme excessif avec valorisation des uns et dévalorisation des autres. Le respect doit être un fondement dans la vie civique, dans la vie productive - et dans la vie "compagnonnique" ? Les Compagnons seront d'autant plus forts et rayonnants qu'ils ne seront pas seulement des artisans remarquables, mais également des consciences qui connaissent le monde du travail dans toutes ses réalités, ses différences, ses subtilités, ses problèmes fondamentaux. Et c'est pourquoi nous avons proposé ici ce dialogue entre syndicalisme et compagnonnage, que nous avons proposé que les Compagnons prennent en considération la situation des salariés de l'AOCDTF qui, pour l'heure, n'ont pas la place qu'ils méritent et à laquelle ils ont droit, sachant qu'il ne s'agit pas pour eux de prendre le contrôle de l'association (ce qui serait un fantasme délirant), mais d'y avoir et prendre une place dynamique, qui leur soit favorable tout comme elle le sera pour les apprentis. La direction de l'association a cru, ou a voulu faire croire, que notre démarche syndicale constituait une mise en cause des principes et des finalités de ce monde compagnonnique, alors qu'il s'agit de permettre la participation et la reconnaissance de tous les salariés au projet, dans le respect de leur situation et de leur apport à ce projet. Le respect doit être le fondement de notre vie en commun.

  • Bonjour,
    Avant toutes choses il faut remettre les choses dans leurs contextes. Les moyens de communications des années 40 n'étaient pas celle de maintenant. 6, 5 millions de postes radio en france, 9 millions en angleterre, 13, 7 millions en allemagne (voir p21 histoire de la resistance d'olivier wieviorka). De plus un internaute parlait du parti communiste, mais le rôle de celui ci, a été ambiguë jusqu'à l'année 1942 car un accord lié Staline et Hitler. Ensuite, évitons de dire : il fallait attendre la libération! Qui pouvait dire à l'époque que le débarquement se ferait le 6 juin 1944 et qu'il serait un succès? PERSONNE! Et pour finir, de grâce, aux âmes bien pensantes, qui pensent avoir une âme de résistant dans leur fauteil bien douillet et le ventre plein, parce que la véritable nature des personnes ne se révèle que dans l'épreuve.
    Je vous conseille de lire le livre que je vous ai mentionné plus haut pour avoir un aperçu du contexte de l'époque.
    Cordialement.

  • Si je comprends bien ses propos, le compagnon maçon qui signe le précédent commentaire soutient le fait que Jean Bernard a fait pour le mieux sous l'Occupation et qu'en résumé, il a collaboré activement parce que personne ne pouvait se douter que la Libération arriverait un jour ? Et que ceux qui pensent et écrivent le contraire sont des âmes bien pensantes, mal documentées sur l'époque et qui digèrent dans un fauteuil confortable ?
    Je suppose que ce monsieur (je n'utiliserai pas le doux nom de coterie) fait partie de ceux qui espèrent en un retour rapide des héritiers du Maréchal Pétain aux rênes de l'Etat Français !
    Certes, il est nécessaire d'avoir du recul vis-à-vis de cette période trouble et troublée de l'Occupation... mais qu'on ne vienne pas essayer de nous faire croire que Jean Bernard était un sauveur ! A-t-il jamais exprimé un seul regret quant à sa dénonciation odieuse des autres sociétés compagnonniques (les Gavots et l'UCDDU) dans les puants "Documents maçonniques" qui ont été publiés dans un autre post ? Non ! Jean Bernard était un opportuniste qui a profité de l'aubaine qu'était l'arrivée de Pétain au pouvoir pour mettre en oeuvre son vieux projet d'une démaçonnisation des Devoirs et de la création d'une élite ouvrière anti-syndicaliste. Jean Bernard était un réactionnaire catholique actif, en clair un militant de ce qu'on appelle aujourd'hui l'extrême-droite ! Jean Bernard était un collabo, pas un sauveur...

  • Bonsoir,
    Vous qui êtes en quête de savoir, un documentaire sur LCP a été diffusé du nom : Petain, un héros si populaire" . Si vous n 'avez pas eu la possibilité de le voir, j'aimerai que vous le regardiez. Vous vous apercevrez que l'histoire et le comportement humain est bien plus compliqué que ce que vous écrivez.
    En ce qui concerne les propos du compagnon sur les syndicats, il veut certainement dire que la majorité des syndicats dépendent soit d'un parti soit d'une mouvence religieuse, de plus vous touchez tous des subventions de l'ETAT pour boucler vos budgets. Quelle crédibilité face à un conflit avec l'Etat? On ne mord pas la main qui nous nourrit...
    Du temps de L'URSS, je vous rappelle que les premiers secrétaire du parti communiste étaient désignés par Moscou et par cascade les dirigeants de la CGT. Belle preuve d'esprit critique!
    Ensuite vous semblez avoir des affinités avec la franc maçonnerie, mais expliquez moi pourquoi ils ont tous été exclus des rangs du parti communiste à partir de 1924?

    Dans l'attente de vous lire.

  • Bonsoir,
    Selon vous, si l'on n'est pas de votre avis on est facho. Donc en gardant votre raisonnement, Staline ayant fait tuer 20 millions de personnes que doit on penser des communistes? Je vous avouerez que je trouve ce raisonnement un peu simpliste. La vraie question est pourquoi jean bernard a voulu disocicier la franc maconnerie du compagnonnage? Vous sembez etre bien documenter et vous pouvez certainement repondre autrement qu' avec des formules acerbes.
    Une question me brûle les lèvres, quelle est la finalité de votre démarche?
    Cordialement.

  • Concernant les deux derniers commentaires, une réponse sera publiée ici dans les prochains jours.

  • En réponse à "Compagnon maçon" : d'abord, pour tout ce qui concerne vos propos sur les communistes et le communisme, ce n'est pas nous qui y répondrons, mais d'autres le feront sans doute. Par contre, quand vous parlez des "syndicats", on constate que de la part d'un "compagnon", ou d'un "prétendu" compagnon, on entend une mise en cause. Et sur quoi ? L'absence d'"indépendance". Est-ce que les syndicats ont des financements 100% de l'Etat ? Non. Les organisations syndicales sont largement auto-financées par les cotisations. Suite à une nouvelle législation, le "préciput" a été supprimé et un fonds spécial va venir contribuer au financement des OS, pour les formations. Est-ce illégitime ? Vous avez le droit de le penser et de le dire. Mais de son côté, l'AOCDTF vit du versement de la TA, gérée par le Trésor Public, mais aussi de subventions publiques, régionales ou parfois étatiques. Est-ce illégitime ? Nous ne le pensons pas. Et vous ? Il faut arrêter les subventions de toute sorte pour l'association au motif que cela lui permettrait d'être "indépendante" ? Les syndicats font ce qu'ils ont à faire avec l'argent qu'ils gèrent : ils ne font pas de profits; ils utilisent ces fonds pour leurs dépenses de fonctionnement, pour la défense des intérêts des salariés. Vous avez un mot à dire sur le sujet ?
    Est-ce que quand on n'est pas de votre avis, on est "facho" ? Non ! Il y a des divergences d'avis, sans que les personnes qui ne sont pas d'accord avec nous puissent être caractérisées comme vous le faites. Par contre, il y a en effet des "fascistes" dans ce pays : connus, affichés, proclamés, et d'autres qui se cachent, mais qui partagent avec les premiers des fondamentaux. L'engagement de la CGT est très clair sur ce sujet. A l'époque de Jean Bernard, est-ce que le Compagnonnage français était menacé d'être récupéré, fusionné, avec la Franc-Maçonnerie ? Ou s'agissait-il d'un "fantasme" ? Et qui, dans les années 30 et au début des années 40, ont pu exprimer et diffuser ce "fantasme" ? Vouloir dissocier le Compagnonnage de la Franc-Maçonnerie est une chose: dénoncer des Compagnons qui n'étaient pas dans sa ligne était une autre chose. Et c'est ce que Jean Bernard a fait. Selon ce que nous savons, il a été un collaborateur du régime pétainiste, comme l'atteste la décoration de l'ordre de la Francisque, qui a été attribuée à peu de personnes. M. Pétain a été, à la fin de la guerre, condamné à mort et finalement a fini sa vie en prison, parce que le Général De Gaulle a fait le choix de le gracier. Mais cette "grâce" n'a pas effacé ses fautes et ses crimes. Il a mis en place un régime de collaboration avec des ennemis qui voulaient détruire la France. Vous êtes Compagnon ? Français ? Et vous pourriez "comprendre" qu'un prétendu "Compagnon" ait ainsi collaboré et trahi ? Si c'est votre sentiment, nous ne pensons pas que cela reflète le sentiment général des Compagnons en France. Quelle est la finalité de quelle démarche ? La démarche générale de la section ? ou la démarche qui, ici, vise à parler du Compagnonnage et de l'histoire singulièrement étrange de Jean Bernard ?

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