Réunis à Marseille, les élus du CE ont écouté le DRH de l'AOCDTF, M. Gillet, leur faire connaître une partie des éléments réunis contre le salarié et délégué syndical CGT, M. Grellety. C'est un dossier à charge, superficiel et manichéen, qui a été présenté.
A savoir : une lettre d'une famille au recteur, qui contient des généralités et des jugements, pour lesquels les parents n'ont aucune preuve ni compétence; des "attestations" de trois salariés de l'AOCDTF, dont un cadre, proche de la direction, le formateur métier qui est lui-même en cause dans cette affaire, et une enseignante en anglais qui s'autorise à juger le travail de son collègue, dans l'absence totale de connaissance de son travail. Il a été reproché à M. Grellety d'avoir eu un ton très dur à l'égard de ce groupe d'apprentis, et des mots également très sévères. A aucun moment, la direction n'a pris en compte les comportements de ces jeunes et à tout moment, elle les a au contraire ou niés, ou minimisés, et donc excusés. Habituellement, l'AOCDTF réclame des apprentis qu'ils soient sérieux et obéissants, mais là, face à des comportements inadmissibles, elle les "autorise" et c'est l'enseignant qui est mis en cause. Des élus du CE, incompétents en matière d'enseignement, parce que ce n'est pas leur métier, se sont crus autorisés à donner des leçons à M. Grellety. Puisque l'élu CGT a voté contre cette procédure, cela signifie que les élus CFDT, l'élu CGC et l'élu CFTC, ont voté pour. A l'exception de deux élues, les autres n'ont posé aucune question. Si de tels citoyens devaient faire partie d'un jury d'une cour judiciaire, un tel comportement ferait froid dans le dos. Ils pouvaient ou refuser la demande ou ne pas voter, ou voter blanc. Ils pouvaient ainsi réclamer une enquête sérieuse avant de s'exprimer. Ils ont préféré soutenir la direction. Il faut dire que ce sont ces mêmes élus qui soutiennent la direction de l'AOCDTF en toute circonstance, depuis qu'ils sont élus. A aucun moment, le fait que des apprentis aient pu tenir des propos racistes, homophobes, haineux en général, n'a été pris en compte. A l'inverse, la direction a pu relayer des accusations ridicules contre M. Grellety : qu'il utiliserait ses cours pour exprimer des opinions politiques et religieuses. Celui-ci a répondu qu'il ne se connaissait pas d'opinions religieuses; quant aux "opinions" politiques, il a expliqué que ces apprentis font une confusion permanente entre une information objective sur tel ou tel parti politique, et une "critique". M. Grellety n'est pas un enseignant, et il en va de même pour tous les enseignants dans cette association, puisqu'elle dépend de l'Education Nationale, qui doit faire son travail en tenant des propos qui fassent plaisir aux apprentis. Ceux-ci doivent "supporter" d'entendre des vérités objectives, même si elles les dérangent. Non il n'y a pas trop d'immigrés en France ? Ils doivent l'entendre, puisque ce sont des arguments qu'ils entendent. Non les musulmans ne sont pas responsables des attentats de janvier 2015 : idem! Enfin, M. Grellety a interrogé le secrétaire général de l'association, M. Bellanger, sur le conseil de perfectionnement des CFA aquitains de décembre 2014, à l'occasion duquel le délégué régional Aquitaine, M. De Lima, a répondu que, en effet, des apprentis de ce groupe de maçons 2ème année ont tenu des propos condamnables, mais pour immédiatement les relativiser, en les qualifiant de "provocations". Or quelle est la compétence d'un délégué régional pour faire une telle analyse, psychologique et intellectuelle ? Comment peut-il avoir la certitude que ces propos ne sont pas fondés par des convictions ?