Le patronat, principal propriétaire d'une presse française non-indépendante, peut compter sur ses serviteurs. Quand le MEDEF tient son estivale réunion pour continuer à duper, travailleurs, citoyens, élus, en prétendant se soucier du "chômage" et de l'activité économique atone, alors que la situation actuelle, de maxi profits d'un côté et d'appauvrissement massif de l'autre, avec un chômage élevé qui lui sert de parfait moyen de chantage contre les élus et contre les travailleurs, les colporteurs de la propagande patronale constante ressortent leur "maronnier", sur le "droit du travail" français qui serait... C'est ce que fait Capital-MEDEF dans un article de Pierre Erlanger. La logique tendancielle de cette propagande est qu'en amont et en aval de notre "droit du travail", il y a l'Esclavage : situation si souple et si parfaite pour les maîtres-employeurs. Nous n'en sommes pas si loin. Et si nous n'y sommes pas tout à fait, c'est parce que les travailleurs ont des "droits", affaiblis, limités, voire détruits, année après année. Mais pour ce patronat et ce pseudo journalisme ploutocrates, ce n'est jamais assez. La rhétorique est toujours la même : le Code du Travail, ce sont des "rigidités" - vous vous rendez compte, pour licencier, il faut se justifier, alors que virer des gens d'un claquement de doigt est si agréable. Les "rigidités" patronales n'existent pas ? Le dogmatisme MEDEF, cela n'existe pas ? Pour cette propagande patronale, non : les "patrons" sont des modèles de souplesse, qui en désirent encore plus (d'où les heures de yoga zen offertes dans certaines entreprises), confrontés à des syndicalistes qui, eux, seraient raides comme la Justice !
Et dire que de telles pitreries sont imprimées et diffusées à des milliers d'exemplaires, et que des cadres supérieurs en déplacement les répètent, telles quelles ! Et dans cet article, l'auteur prétend que, grâce à de la "souplesse" (traduisez : licenciements massifs sans possibilité de contestation), des pays, comme l'Espagne, iraient mieux, alors que le taux de chômage reste très élevé, que l'économie est encore plus atone qu'en France, et que l'explosion de la pauvreté, des exclusions, y est confirmée et aggravée comme jamais. Mais voilà : dans les beaux quartiers où résident les plumes du "Capital"-MEDEF, on ne connaît pas ces problèmes, puisqu'on vit avec des sources de financement sécurisées (les rentes !), avec des contrats de travail bétonnés assortis de salaires indécents, et en outre, que certains ne se gênent pas pour commettre des abus de biens sociaux en se payant des repas de famille dans des restaurants chers sur les finances de l'entreprise.