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Compagnonnage - Page 5

  • 2013, année de la médiation ? La médiation avec la direction de l'AOCDTF, via la DIRECCTE Aquitaine

     

     

     

    La section CGT remercie M. Thierry Repentin d'avoir répondu à notre demande de médiation avec la direction de l'AOCDTF. Le Cabinet du Ministère de la Formation Professionnelle et de l'Apprentissage a confié à la DIRECCTE Aquitaine (Inspection du Travail) cette médiation. Le délégué régional Aquitaine, M. De Lima, en a été informé. Pour la section, cette médiation est l'ultime étape de notre processus de dialogue entamée depuis deux ans, et dont nous avons dit ici à quel point il est en échec. Nous attendons donc qu'une date soit fixée pour une première rencontre. Comme nous venons de vous l'indiquer dans nos voeux, nous vous tiendrons informés de l'ensemble des éléments de notre démarche : nos propositions et nos demandes, les réponses de la direction, les éléments mis en avant par la DIRECCTE. 

    Il se trouve que certains nous expliquent tout le bien qu'ils pensent de la médiation. Vous pouvez lire ici une Tribune publiée par le quotidien Libération, rédigée par Jean Badillet et Jean-Pierre Langlais

  • 20 Décembre 2012 à Angers, une rencontre ratée avec M. Guisembert

     

     

     

    Le 20 décembre dernier s'est tenu à Angers la dernière réunion du Comité d'Entreprise de l'année. A la fin de la réunion, M. Grellety a constaté que des Compagnons se réunissaient au sein de ce site, en présence du Premier Conseiller, M. Guisembert. Depuis deux ans, la section n'a pas pu ni rencontré ni à fortiori dialogué avec M. Guisembert, malgré les courriers envoyés en ce sens. M. Grellety a rencontré M. Guisembert, l'a salué, et a assisté à une présentation du très beau Centre de la Mémoire (et nous invitons tous les salariés de passage dans cette ville à aller le visiter pour découvrir les objets et les documents de très grande valeur appartenant à l'Histoire du Compagnonnage). Après cette visite, votre délégué syndical pensait pouvoir parler brièvement avec                 M. Guisembert, mais la réunion des Compagnons, M. Jean-Claude Bellanger a refusé que M. Guisembert s'absente deux minutes pour lui parler (M. Denier, délégué syndical de la CGTFC, était à ses côtés). Cette "petite histoire" fait et fera donc partie de la grande Histoire (celle du Compagnonnage), en apprenant aux générations futures l'état d'esprit dominant des Compagnons dirigeants de l'AOCDTF. La section syndicale CGT le dit à M. Bellanger : non, on ne refuse pas une brève rencontre parce qu'une réunion a commencé. Elle aurait été et elle sera l'occasion de parler de notre courrier aux membres du Conseil d'Administration de l'organisation Olympiade des Métiers, et de parler surtout des échecs dans le dialogue direction/salariés depuis deux ans, de ce que les salariés subissent.

  • Olympiade des Métiers par Worldskills, un courrier à des membres du Conseil d'Administration

     

     

    Vous avez sans doute entendu parler de cette organisation qui chaque année, en France, organise des évènements afin de sélectionner des jeunes travailleurs afin qu'ils représentent la France dans son comité, dans le cadre d'une "compétition internationale". Or M. Michel Guisembert, premier conseiller, est devenu le Président de cette organisation cette année. Celle-ci est pilotée par un Conseil d'Administration dans lequel des organisations publiques, des Ministères et des Régions, sont représentées, aux côtés d'organisations patronales, exclusivement. La section syndicale CGT s'est adressée à certains membres de ce Conseil d'Administration afin de leur faire connaître la situation des salariés au sein de l'AOCDTF au regard d'une direction nationale qui depuis deux ans nie de toutes les manières possibles et notre existence et notre expression. M. Michel Guisembert, outre qu'il est le premier conseiller de l'association AOCDTF, s'exprime publiquement sur le Compagnonnage, son Histoire, ses valeurs. La CGT ne laissera pas faire une instrumentalisation de cette Histoire et de ses valeurs pour des comportements et des propos qui sont à leurs antipodes. C'est pourquoi nous avons fait connaître par ce courrier la situation générale des salariés, de notre section, ce refus global du dialogue social, en les interpellant sur cette situation et ces faits, afin qu'ils interrogent M. Guisembert sur tout ceci. Car depuis deux ans, si nous recevons des courriers de réponse de M. Jean-Claude Bellanger, secrétaire général, et de M. Patrick Gillet, DRH, M. Guisembert n'a pas répondu aux courriers de la CGT, et nous ne savons donc pas ce qu'il pense de ce qui se passe. Nous voulons bien croire à priori à sa bienveillance mais comme nous n'en savons rien, la CGT interpelle donc les membres de ce Conseil d'Administration. Etant donné sa fonction au sein de l'AOCDTF, premier conseiller, ce qui est égal à "Président", nous lui demandons un rendez-vous à la rentrée de janvier 2013.

    Enfin, puisque nous avons constaté que cette organisation est exclusivement dirigée par ces organisations publiques et par des organisations patronales, nous avons demandé, pour la CGT, que les syndicats de salariés, dont la CGT, soient accueillis au sein de ce Conseil d'Administration

    Pour celles et ceux qui ne connaissent pas M. Michel Guisembert, vous pouvez le voir et l'entendre dans la vidéo ci-dessous.

  • Les membres du Conseil d'Orientation des Compagnons sont...

     

     

    Cette question a été posée à la direction de l'AOCDTF.

    Elle vient de refuser la communication du nom et du prénom de chaque membre du Conseil

    Ceux-ci sont :

    • M. Michel Guisembert, Premier Conseiller, Président, 
    • M. Marc Jarousseau, Conseiller au Tour de France, 
    • M. Luc Allemand, Conseiller à la Trésorerie, 
    • M. Bertrand Nauleau, Conseiller au secrétariat, 
    • M. Olivier Candotti-Besson, Conseiller au Collège des Métiers.

    Nous remercions la Préfecture de Paris qui a accepté de nous adresser un document et ses informations, introuvable ailleurs. 

  • Dans "Compagnon du Devoir" de Novembre 2012, l'éloge du dialogue social à l'allemande par André Malicot - et au sein de l'AOCDTF ?

    Suite à un voyage en Allemagne d'un groupe représentant l'association "Les Compagnons du Devoir du Tour de France", André Malicot, directeur de la formation et de la recherche au sein de l'association, a rédigé pour le journal "Compagnon du Devoir" de ce mois une "postface". Dans cet article, son auteur écrit :  " (...) Ensuite, une relation sociale exigeante et permanente. (1) En France, nous avons une vision conflictuelle de la relation sociale, la logique de la confrontation domine. Nous allons au conflit, puis ouvrons les négociations (2). (...) En Allemagne, (...) il y a d'abord la recherche du consensus; ce n'est que lorsque celui-ci n'aboutit pas qu'il peut y avoir durcissement et conflit avec arrêt d'activité et manifestations sociales. L'intérêt général prime dans le dialogue social, il y a une culture forte du collectif. (3)"


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    Cette vision déséquilibrée (2), très critique envers ce qui se fait en France et très élogieuse envers ce qui se fait en Allemagne, part d'un mauvais pied : non, en France, nous n'allons pas au conflit, et après nous ouvrons... Salariés et organisations syndicales commencent toujours par solliciter une négociation. Hélas, une partie du patronat français (une partie) est caricaturale : toute demande, toute proposition, salariale et syndicale est, à ses yeux, injustifiée, intolérable. Il y a des entreprises, des associations, qui ont une culture de la négociation, même parfois difficile. Il est très curieux de lire un tel texte (1) de la part d'un cadre de l'AOCDTF alors que depuis un an la direction nationale comme les directions régionales, nient : dans un premier temps, la légitimité et la représentativité d'organisations syndicales; dans un deuxième temps, refusent précisément de négocier l'accord d'entreprise alors que celui qui est en vigueur, signé par une organisation syndicale qui n'existe plus dans l'association et qui, à fortiori, n'est plus représentative selon la loi de 2008, a été dénoncé par la CGT. Les deux organisations syndicales présentes dans l'association, CGT et CFTC, demandent à ce que ce dialogue social existe : condition sine qua non pour que l'intérêt général puisse primer. Quant à la "culture forte du collectif" (3), il ne faut pas oublier que cet "esprit allemand" a rendu possible la folie criminelle du nazisme, qui s'est appuyé sur une certaine docilité des citoyens. La CGT, elle, a toujours rendu hommage à celles et ceux qui, avant et pendant, au sein même de l'Allemagne, ont résisté face à ce régime, souvent au prix de leur vie. Même si nous entendons bien que M. Malicot a sans doute voulu signifier autre chose, il faut rappeler que la "culture du collectif" signifie souvent que celles et ceux qui sont "en dessous dans la hiérarchie", obéissent toujours sans poser de questions à celles et ceux qui sont "au dessus". Et ce n'est pas là l'Histoire d'un "dialogue social", mais du rapport classique entre des maîtres qui se font obéir de leurs esclaves. Grâce à cette "culture du dialogue social", les salaires de nos amis et camarades allemands sont, deux, trois fois plus importants que ceux qui sont pratiqués en France (à l'exception de ce qu'a rendu possible la Loi Hartz IV), et les droits peuvent être aussi plus importants. Et c'est aussi à cause de cette Histoire tragique de l'Allemagne que les droits syndicaux et le dialogue social ont été considérés avec plus de respect qu'en France, car pour les Allemands il s'agissait précisément de s'opposer à ce qui a caractérisé cette période dans ce domaine, l'esclavagisme des travailleurs au profit des entreprises, des grandes entreprises et de leurs dirigeants.

    Le site Rue89 vient de publier un article passionnant sur les illusions de ce "philogermanisme" : "Steffi, 65 ans, travailleuse précaire brisée par le modèle allemand".

    Cet extrait est édifiant :

    "

    « L’Allemagne qui résiste à la crise ? Un mythe»

    Arsène Schmitt, syndicaliste et président du CDTFM, affirme que la crise a engendré des situations dramatiques dans la région frontalière Moselle-Sarre :

    « Nous nous battons, nous dénonçons cette Europe du capital, cette machine de guerre contre les travailleurs. C’est un carnage social en ce moment, on est en train de détruire nos acquis, nos droits, nos retraites. »

    Et ces difficultés ne sont pas propres aux travailleurs français. Les Allemands aussi sont durement touchés, regrette Arsène Schmitt dans un rire désabusé :

    « L’Allemagne va bien ? Pas du tout ! Les médias relaient des informations qui ne tiennent pas debout. Cinq à six millions de personnes travaillent pour des mini-salaires de 400 euros. On parle de pauvreté dans la vieillesse, de retraités qui doivent chercher des jobs pour survivre, de travail précaire.

    L’Allemagne qui résiste à la crise ? C’est un mythe. En tout cas pour les travailleurs. »

    Outre-Rhin, on a fait face à la crise avec plus de réussite, certes. Mais les classes moyennes et les ouvriers ont assumé les conséquences d’une politique sévère. Près de 7 millions de personnes ont un salaire inférieur à 8,50 euros de l’heure. Et 20% des salariés des PME allemandes se débrouillent avec moins de 10,36 euros horaires.


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    Dans l'association, pour qu'il y ait un tel dialogue, outre celui que nous réclamons à l'égard de la direction nationale, il faudrait aussi qu'il existe entre les représentants syndicaux ET LES COMPAGNONS DU CONSEIL D ORIENTATION. OR LA AUSSI malgré les courriers et les demandes, il n'y a même pas eu une trace d'une réponse. Pour l'heure, les membres actifs de l'association vivent dans le grand écart entre leurs "valeurs" prétendues, leurs discours et les pratiques qui vont dans le sens inverse. 

     

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  • Un livre sur le Compagnonnage, les Compagnons, et leur rapport avec le Syndicalisme

     

     

     

     

    Nous avons le plaisir de vous informer que, dès les prochaines semaines et dans les prochains mois, le blog accueillera des pages d'un ouvrage en cours de rédaction sur ceux dont Marx parle dès la première page du célèbre "Manifeste du Parti Communiste" : "Homme libre et esclave, patricien et plébéien, baron et serf, maître de jurande et compagnon, en un mot oppresseurs et opprimés, ont...".

  • La Direction de l'AOCDTF, les Compagnons du Devoir du Tour de France, met à pied le formateur (Délégué Syndical et Elu CE CGT)

     

     

     

    La section syndicale de la CGT au sein de l'AOCDTF/Compagnons du Devoir du Tour de France a pris corps depuis janvier 2011. M. Grellety, formateur-professeur en Aquitaine, a été désigné Délégué Syndical. En Juin, il est devenu membre du Comité d'Entreprise. En une année, il a été confronté à un esprit et des propos antisyndicalistes. Selon le responsable des ressources humaines de l'association, le délégué syndical de la CGT ne serait pas dans les "valeurs" - sous-entendu "les valeurs du Compagnonnage". Etant donné ce qu'est notre connaissance de l'Histoire du Compagnonnage, les salariés qui deviennent membres d'une organisation syndicale s'inscrivent parfaitement dans cette Histoire, puisque le Compagnonnage est aussi une fraternité entre travailleurs. L'interprétation spéciale que la direction de l'AOCDTF donne du Compagnonnage considère que les Compagnons seraient des frères travailleurs mais que les salariés de l'association, eux, non compagnons, seraient là seulement pour "servir" et non pas "se servir". Mais les salariés de l'association travaillent, en faisant leur métier, selon leurs obligations, leurs compétences, et ils ne se "servent pas" de. Ils ont les salaires les plus bas de France si on compare ceux-ci avec les salaires pratiqués dans d'autres organismes de formation. Dans leur Histoire, les Compagnons ont été des travailleurs qui ont cherché à bien travailler et à lutter pour améliorer leurs conditions de vie. Les salariés syndiqués en sont les héritiers. Nous sommes bien dans les "valeurs". Par contre, nos "valeurs" nous empêchent d'accepter que le Droit du Travail soit ignoré : alors qu'elle comptait 1400 salariés en 2011, l'association n'avait jamais organisé de NAO avant que la section CGT le demande. Les conseils de perfectionnement, obligatoires, ou n'existent pas, ou ont été réunis dans des conditions qui là encore ne respectent pas les obligations légales.

    Lundi prochain, M. Grellety va être reçu par le Délégué Régional et le DRH de l'association à Bordeaux pour un entretien préalable à cette possibilité de licenciement. Dès qu'il aura connaissance de ce qui lui est reproché, notre blog vous fera connaître le résumé des propos de la direction. M. Grellety n'a connaissance d'aucun fait grave au cours de ces trois derniers mois qui pourrait lui être imputé. Rien ne lui a été notifié auparavant. Etant donné les multiples actions engagées par le délégué syndical en faveur des salariés, cette mise à pied à titre conservatoire est clairement motivée par une volonté d'empêcher la croissance de la section et de l'activité syndicales dans l'association. Par exemple, depuis novembre, il a été demandé à ce que la direction fournisse à la section syndicale les moyens prévus par la loi. Une réponse de la DRH a reconnu que ces moyens devaient être alloués et allaient l'être. Le délégué régional, M. De Lima, a affirmé par deux fois à notre délégué syndical que ces moyens allaient être prochainement installé et mis à disposition sur le CFA de Lamothe-Landerron.Au 21 mars 2012, ces moyens annoncés sont inexistants, à l'instar de ce que la direction a affirmé à l'Inspection du Travail concernant les moyens alloués à la section syndicale de la CFTC en Bretagne, qui, dans une lettre, se voit déjà disposer d'un bureau et d'une ligne téléphonique. Or le délégué syndical de la CFTC n'a rien de tout cela.

    Dans les prochains jours, des précisions et d'autres éléments seront publiés ici. Si vous souhaitez écrire à la section syndicale de la CGT, à apporter votre soutien à M. Grellety, et à travers lui, à tous les salariés, vous pouvez le faire en écrivant à

    snpefpcgtcfa arobase gmail.com   

  • Une lettre à M. Michel Guisembert, premier conseiller de l'AOCDTF, avec l'appel à un dialogue social

     

     

     

    Vous trouvez ci-dessous le début de la lettre, et après, la lettre complète au format PDF : 

     

     

    Dans le magazine mensuel, «Compagnon du Devoir» d'octobre 2011, sous votre signature, de «Normand la Clef des cœurs», Monsieur Guisembert, vous qui êtes l'un des principaux dirigeants de l'AOCDTF, est publié un «Edito», intitulé, «Les âges de la vie, XIII, Relation au travail – relations de travail - travail de relations». Cet éditorial commence par une citation : «La vie est l'adaptation continue de relations internes à des relations externes», d'Herbert Spencer. Citer Herbert Spencer au tout début d'un éditorial de ce magazine peut légitimement étonner. Car qui fut Herbert Spencer ? «Connu comme l'un des principaux défenseurs de la théorie de l'évolution au 19ème siècle, sa réputation à l'époque rivalisait avec celle de Charles Darwin. Spencer est d'ailleurs l'auteur de l'expression « sélection des plus aptes », qu'il mettait en rapport avec la sélection naturelle de Darwin.» (1) Herbert Spencer faisait une lecture erronée de Darwin, qui, de son vivant, a contesté la traduction-trahison de son constat de l'évolution-sélection en apologie des réputés plus forts contre les plus faibles, car Darwin, comme l'a démontré M. Patrick Tort, avait également une connaissance des faits anthropologiques, à commencer par la loi de l'empathie, à savoir la capacité pour un être humain d'avoir des sentiments en fonction de ce qui advient à un autre membre de la communauté. Mais les erreurs et errements de Spencer ne se sont pas arrêtés là. «Son ouvrage le plus connu, Le Droit d'ignorer l'État, publié en 1850, formulation classique du droit de se passer des services de l'État et, donc, du droit de sécession individuelle qu'il légitime lorsque la puissance gouvernante abuse de son pouvoir. Spencer était alors un défenseur de l'État minimal (réduit donc strictement au maintien de la sécurité intérieure et extérieure, ainsi qu'il l'explique dès The Proper Sphere of Government en 1842)». Il s'agit là d'une théorie et d'une ambition ultra-libérales, que nous subissons depuis trente ans, depuis l'apparition des gouvernements Reagan et Thatcher, et dont «la crise» actuelle est l'une des conséquences, puisque ces dirigeants ont sciemment organisé la faillite des États pour pouvoir mieux en privatiser les richesses.

     

    Il est donc extrêmement étonnant que vous placiez votre texte sous l'égide d'une telle référence intellectuelle et historique dont il est bien difficile de comprendre le lien avec l'Histoire des Compagnons. Mais si nous mettons de côté l'auteur pour la seule phrase, nous pouvons dire que, en effet, l'adaptation est dans la vie utile et nécessaire. Avant 2011, il n'y avait pas de section syndicale active, mais depuis janvier 2011, c'est bien le cas, et quelles adaptations pouvons-nous constater de la part de la direction de l'AOCDTF à l'existence et l'expression de notre section syndicale ? Adaptation ne veut rien dire : il y a adaptation et adaptation, positive, négative. Dans le cas de l'existence de notre section, il s'agit d'une adaptation-négation et les faits s'accumulent (cf. liste finale). S'il s'agit d'une adaptation-relation, cela devient l'Arlésienne. Habituelle exagération d'un salarié-syndicaliste qui serait le symbole de la «contestation» et donc du «travail minimum» ? Celles et ceux qui «contestent» sont-ils dans le «travail minimum» pendant que celles et ceux qui jamais ne contestent mais acceptent tout seraient dans le travail maximum ? ! Il faudrait croire alors que dans leur Histoire, les Compagnons, lorsqu'ils ont «contesté», auraient été des adeptes du travail minimum ? ! Voici ce qu'écrit un spécialiste de l'Histoire du Compagnonnage, avec un texte disponible sur Internet (2) : «A la fin du Moyen Age, la puissance des corporations est grandissante et y accéder à la maîtrise est devenu très difficile car le recrutement des maîtres se fait de plus en plus par voie héréditaire. Ainsi en réponse à cette puissance des corps de métiers apparaissent les confréries ouvrières. On parlait plus à cette époque de "corporations de métiers" que l'on décomposait en trois grandes catégories : les maîtres qui devaient faire preuve de compétences techniques et payer des droits d'entrée, les apprentis (destinés à devenir maîtres) et les valets que l'on appellera compagnons à partir du XVe siècle. Les ouvriers qui allaient travailler de province en province ne pouvaient s'enfermer dans le cadre étroit et réduit de la corporation que les maîtres s'appliquaient d'ailleurs à rendre de plus en plus exclusive avec le temps. La "confiscation" des corporations par les patrons s'est faite avec la complicité du régime (octroi des lettres de maîtrise par l'autorité royale). De là le besoin très réel pour les ouvriers de fonder des associations particulières, sortes de confréries qui assuraient leur défense, la solidarité ouvrière et dont la protection les accompagnait dans leurs pérégrinations laborieuses. Ces associations ne servaient pas seulement à assurer du travail à l'ouvrier jeté dans une ville inconnue, elles lui faisaient aussi trouver des mains fraternelles, des visages amis partout où il allait ; elles lui assuraient des secours et du pain dans le besoin, loin de son pays et des siens. Ce fut surtout l'instinct de défense mutuelle qui porta les hommes de même métier à se protéger et à s'unir contre l'arbitraire des patrons.
    A la ligue des bourgeois et artisans établis, il fallait opposer la ligue des travailleurs. L'atelier ayant cessé d'être un asile commun et étant devenu une sorte d'exploitation du plus faible par le plus fort, l'intérêt du maître et celui du compagnon étaient devenus aussi distincts que possible et un fossé profond avait fini par se creuser ; de là l'indispensable association ouvrière avec ses règlements, ses usages et ses mystères.
    » Les premiers compagnons ont CONTESTE la situation que leur imposait les «patrons», et nul n'a jamais considéré que ces premiers compagnons étaient des fainéants. Établir un lien systématique comme cela est fait dans cet éditorial entre contestation et travail minimum est donc très problématique. Ce lien signifie une chose : qu'il faudrait donc, lorsqu'on est ou veut être compagnon, ou lorsqu'on est ou veut être salarié de l'AOCDTF, quelqu'un qui jamais ne conteste dans sa situation de travail. Il faudrait donc transposer ce qui est au cœur de la fraternité compagnonnique jusqu'aux entreprises elles-mêmes. Les premiers compagnons ne l'ont pas fait. Pourquoi aujourd'hui les salariés de l'association, qui, certes, ne sont pas compagnons, mais partagent avec eux, le fait du travail, les valeurs du travail, le sens de la fraternité, à l'intérieur de l'organisation pour les Compagnons, à l'intérieur de la section syndicale pour les salariés qui le veulent, ne devraient-ils pas suivre cet exemple ?

     

    Mais là encore, s'agirait-il de «donner une tout autre signification (…) tout en utilisant les mêmes mots selon la disposition que l'on en fait... » ? C'est qu'en effet les généralités sont dangereuses : faire l'apologie de l'adaptation, alors que celle-ci peut signifier par exemple des contraintes économiques nouvelles qui empêcheraient de faire vivre la vie compagnonnique aux compagnons, c'est un problème ; comme critiquer en général la contestation, alors qu'il existe des contestations légitimes, comme l'illustre l'Histoire des Compagnons, comme ceux de la Libération, à travers la Résistance. Il fallait bien contester la force de l'occupant-ennemi. Les professeurs de français peuvent saluer votre éloge de la maîtrise de la langue française, puisqu'il «nous faut, à quelque poste que nous agissions dans la vie familiale, la vie professionnelle ou la vie de la cité, agir pour promouvoir le perfectionnement permanent de ce qui nous permet d'entrer en communication ordonnée avec l'autre». C'est ce «code», la langue française, que nous avons utilisé lorsque nous nous sommes adressés, avec d'autres, à vous, premier conseiller, comme à tous les Compagnons, à travers une lettre de salariés envoyée cet été (toujours disponible sur le blog de notre section). Mais sans doute prenez-vous le temps d'y répondre, puisqu'à ce jour, la réponse ne nous est pas parvenue. Puisque votre texte a pour objet de parler et de penser le rapport entre travail et relation, vous commencez par interroger la «relation au travail». Évoquant l'histoire de chacun, la jeunesse et ses désirs, vous affirmez étrangement que «si pour un très grand nombre de jeunes, l'accès à l'emploi, donc au travail, de préférence avec un contrat à durée indéterminée – ce qui est une donnée très contemporaine, certainement appelée dans les prochaines décennies à se modifier fondamentalement... -, la relation au travail est relative.» Le contrat à durée indéterminée, à savoir un contrat qui est seulement un tout petit peu plus protecteur de tous les salariés qui en bénéficient, mais qui est fragile, car révocable par le licenciement, serait une donnée récente et que l'Histoire prochaine et en cours réviserait – mais pourquoi et quid de celles et ceux qui dirigent ? CDD des dirigeants d'entreprises révocables par les salariés, comme c'est le cas dans les Scop ? Contrat des clients révocables à tout moment ? Il est très curieux d'observer que des citoyens, dirigeants, employeurs, ont organisé et organisent leur sécurité économique permanente et durable, par leurs revenus, la rente, etc, font la promotion de l'insécurité économique des salariés qui devraient renoncer à leur CDI ou CDII (!) pour une précarité permanente. La sécurité-stabilité permanente pour les uns, l'insécurité-précarité permanente pour les autres. Dans de telles conditions, nous retrouvons une vision de Spencer : des forts qui sont forts parce qu'ils vivent des faibles qu'ils ont affaibli. Mais quel compagnon employeur pourrait souhaiter cela à ces salariés et aux salariés de l'association alors que l'Histoire même des compagnons démontre que ceux-ci se sont organisés CONTRE l'insécurité économique ? Je suis (...)


    FINOCTOBRE2011LETTREPUBLIQUEAMICHELGUUISEMBERT.pdf

  • Les Compagnons réunis aux Assises 2011 à Saint-Etienne, leur compréhension et leur décision pour un dialogue social ?

     

     

     

     

    Les Compagnons, membres de l'AOCDTF, sont réunis aux Assises à Saint-Etienne, en cette fin de semaine. Les compagnons dirigeants, dont M. Guisembert, savent ce qui s'est passé cette année au sein de l'association : une mobilisation salariale et syndicale, pour la première fois. Des salariés ont adressé aux Compagnons une lettre qui se trouve sur ce blog. Cette lettre les appelle au dialogue direct et réel avec les salariés. Nous espérons que ces nouvelles Assises leur auront permis d'avoir entre eux des dialogues fructueux et positifs pour les Compagnons ET pour les salariés de l'association.

  • Compagnons du Devoir, des salariés s'adressent à vous par une lettre

     

     

     

    "Nous, salariés de l'AOCDTF, non compagnons, nous nous adressons à ceux et celles qui, non salariés de l'association, sauf exception, sont néanmoins ceux par qui et pour qui l'association existe. Mais «par qui» l'association existe, il y a nous aussi, salariés non compagnons. Qui sommes-nous ? Des ouvriers-employés, cuisiniers, aides cuisiniers, femmes de service, formateurs-professeurs, comptables, etc. Nos métiers n'ont pas la même ancienne et honorable histoire que celle de vos métiers. Dans notre travail, nous côtoyons des ouvriers-artisans, des «anciens» et des plus jeunes, ceux qui ont fait leurs preuves, continuent, et ceux qui travaillent à les faire, dans les années à venir. , et nous savons qu'il n'est pas banal de travailler auprès de travailleurs exigeants, qui vivent selon une philosophie générale, une «spiritualité» qui donne du sens à toute leur vie. La majorité des salariés ont du respect à l'égard d'une telle démarche." 

    L'ensemble de la lettre est à lire ici

    LETTRECOMMUNEAUXCOMPAGNONSDUDEVOIRDUTOURDEFRANCE.pdf

     

  • Notre lettre complémentaire à la profession de foi - AOCDTF

     

     

     

     

    Nous espérons que vous avez bien reçu votre enveloppe concernant ces élections professionnelles, qui contient la profession de foi du SNPEFP-CGT. La place limitée ne permettait pas de vous apporter des éléments et des informations supplémentaires. C'est pourquoi nous vous avons annoncé cette lettre complémentaire. 

    Y a t-il besoin de justifier une présence et une activité syndicales au sein de l'AOCDTF ? Cette présence et cette activité sont fondées et dans l'exercice libre de la volonté des salariés et dans les principes fondamentaux du Droit. En outre, les Compagnons ont été les premiers à créer un "syndicat", une organisation qui avait pour objet de, légitimement, défendre leurs intérêts. Il n'y a donc aucune opposition entre cette présence, cette activité et l'association, bien au contraire.

    Néanmoins, si cette présence et cette activité sont donc on ne peut plus légitimes, celles et ceux qui ont décidé de s'y engager, salariés-adhérents, délégué syndical, ont été confrontés à des difficultés, un état d'esprit, que nous voulons croire et que nous pensons, restreint, au sein de la direction. Nous avons entendu au sein même d'une réunion du CE des mots inadéquats visant des "salariés incompétents" (personne n'était visé personnellement) dont il faudrait se séparer, et que l'énergie nécessaire y serait mise. Il nous a aussi été déclaré, alors que de tels propos n'ont aucun intérêt dans des échanges entre salariés syndiqués et responsables de l'association, qu'un "homme de droite crée et un homme de gauche ne crée rien". On peut imaginer la surprise pour celles et ceux qui, salariés, compagnons, pensent créer, mais s'ils sont de gauche, ils ne créent rien... Cette remarque, d'apparence anodine et évidemment fausse parce que caricaturale, indique néanmoins une orientation politique marquée au sein de la direction de l'association. Nous nous en étonnons. Car il faudra expliquer aux salariés comment on peut valoriser le travail et les efforts et défendre dans le même temps la philosophie économique des rentiers. Néanmoins, là encore, nous pensons que de tels "idées" et sentiments ne reflètent nullement ceux de la majorité des Compagnons. Pour une association baptisée à sa création par un homme déshonoré, le Maréchal Pétain, il faudra bien finir par parler sérieusement de ces problèmes de principes et d'idées, politiques et économiques. 

    En tant que salariés, vous pourriez penser que de tels faits ne vous concernent et ne vous intéressent pas. Mais si depuis quelques années, vous subissez une extrême modération salariale, si des décisions qui vous ont été, vous sont, et vous seraient défavorables, ont été prises, seront prises, sans que vous en soyez réellement informés, c'est qu'il existe une conception inégalitaire dans l'association :  d'un côté, les compagnons et de l'autre les salariés; et d'un côté des cadres aux revenus annuels conséquents et de l'autre des employés, des formateurs, avec des revenus compris entre 300 et 1100 euros par mois. Au sein du Conseil d'Orientation de l'association, il n'y a pas de salariés. C'est pourquoi nous nous adressons aussi aux Compagnons qui dirigent et animent l'association pour leur demander : 

    - de prendre connaissance des réalités et des faits salariaux dans l'association : pourquoi, jusqu'à ce jour, il n'y a aucune grille d'ancienneté qui permette aux salariés de bénéficier d'une progression salariale au fur et à mesure des années, des décennies ?

    - d'engager avec les salariés un dialogue sérieux et régulier

    - de décider d'accepter la présence de quelques salariés (dans un statut à définir) dans le Conseil d'Orientation

    - de permettre la création d'une assemblée de salariés, réunissant employés, ouvriers, formateurs, qui pourrait se réunir deux fois par an

    - d'autoriser la publication d'un encart, même modeste, dans le magazine "Compagnons du Devoir" par lequel les lecteurs, lectrices, Compagnons, apprentis, pourraient écouter l'expression des salariés et ainsi avoir avec eux un dialogue régulier et raisonné.

    A l'intérieur même de l'association, comme plus généralement à l'intérieur même de la nation, il n'y a pas d'ennemis : il n'y a pas d'un côté les bons dirigeants opposés à des méchants salariés et inversement. Toutefois, nous pouvons tous, dans des circonstances particulières, pour des causes diverses, dériver, nous tromper et par exemple arriver à considérer qu'un salarié syndiqué est un ennemi de l'association. Il faut alors et se reprendre en main, et reprendre les choses en main pour plaçer au coeur de tout, le dialogue raisonné. C'est ce qui anime les membres et les candidats du SNPEFP-CGT et nous savons d'autres salariés aussi. Dans un dialogue raisonné, les caricatures du genre "les salariés qui sont au SMIC sont ceux qui ont connu la plus forte progression du pouvoir d'achat dans l'association ces dernières années" n'ont pas leur place. Les faits, mis dans le contexte économique général, indiquent le contraire. 

    La "bonne volonté" sera peut-être à l'ordre du jour des prochaines semaines. Salariés, si vous souhaitez avoir des représentants qui ne fassent pas de la figuration et ne soient pas des béni oui oui d'une direction qui doit faire ses preuves dans l'état d'esprit (alors que lors de la dernière réunion du CE la présence d'un ou d'une professionnel(le) de la prise de note a été refusé, ce qui conduit à avoir des PV de réunion qui ne reflètent pas les propos et les échanges), il vous appartient de vous exprimer et à l'occasion de ces élections, de voter. 

    Afin de ne pas laisser penser que des salariés qui se reconnaissent dans ces propos ci-dessus sont seulement motivés par des questions d'intérêt, nous tenons à ajouter que de nombreux salariés, formateurs-professeurs, souhaitent participer à des groupes de réflexion sur la construction de cohérences pédagogiques, suivre des formations qui leur permettent, dans leur cours, de faire des passerelles pertinentes et concrètes entre le théorique et le pratique, de participer donc aux évolutions et à la valorisation d'un compagnonnage ouvert. Jusqu'ici, ces salariés ne sont pas entendus. 

  • Un blog pour les salariés des CFA et notamment de l'AOCDTF

     

     

     

    Un premier blog a été animé par des salariés syndiqués du SNPEFP CGT travaillant pour l'AOCDTF. La direction de l'association nous ayant interdit d'utiliser dans le titre du blog et dans l'adresse mail ce nom, nous venons de créer ce blog. Il traite donc principalement de ce qui, depuis septembre 2010, s'est passé au sein de l'association. Salariés de l'association, c'est notre droit de parler de l'association, de nos conditions de travail, des salaires, des élections, EN TANT QUE SALARIES AOCDTF ! 

  • Le compagnonnage, inscrit au "patrimoine immatériel de l'Humanité" de l'Unesco

     

     

     

    C’est en tant que  « réseau de transmission des savoirs et des identités par le métier » que le compagnonnage français a été inscrit sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Selon les termes de l’UNESCO(1), le patrimoine immatériel désigne «  les traditions ou les expressions vivantes héritées de nos ancêtres et transmises à nos descendants, comme les traditions orales, les arts du spectacle, les pratiques sociales, rituels et événements festifs, les connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers ou les connaissances et le savoir-faire nécessaires à l’artisanat traditionnel. » Le compagnonnage est un système développé depuis plusieurs siècles qui permet à  de jeunes artisans de se perfectionner dans la maîtrise de leur métier en effectuant un « Tour de France ». Attention, ce dernier n’a rien avoir avec la célèbre course cycliste qui tous les étés décerne le maillot jaune au cycliste le plus rapide de la grande boucle !

     

    http://www.unesco.org/culture/ich/index.php?lg=fr&pg=...

    http://www.onisep.fr/Toute-l-actualite-nationale/Etudes-a...