Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Direction AOCDTF - Page 12

  • L'affiche du SNCA-CGT au siège national de l'AOCDTF

     

     

     

    Pourquoi en parler ? C'est une première. Cette affiche doit pouvoir être visible sur le panneau syndical de chaque CFA de l'AOCDTF. Si cette affiche n'était pas visible sur le panneau syndical de votre CFA début 2014, vous pouvez nous écrire pour nous la demander, pour nous indiquer l'adresse du CFA concerné.

    affichage affiche SNCA siège Paris AOCDTF.jpg

  • Une famille qui voulait placer leur fille en Prépa Métier au sein de l'AOCDTF interpelle la direction sur l'échec - comme nous

  • Financement de l'apprentissage : Servitaxe au sein de l'AOCDTF

     

     

     

    img001 (1).jpg

     

    img001 (2) (1).jpg

  • Un accord d'entreprise : oui, mais une négociation à partir de mars 2014, pour un contenu pas encore déterminé, etc

     

     

     

     

    La réunion du mercredi 20 Novembre 2013 au siège de l'association à Paris a permis de fixer un premier calendrier. Une première réunion de négociation interviendra fin mars. Pour le périmètre de la négociation, c'est-à-dire la liste des thèmes, il faut encore attendre un mois avant de connaître ce que la direction de l'AOCDTF accepte - ou non, de négocier. Il s'agit là de ce que le délégué syndical a pu noter - puisque, hélas, aucun moyen d'enregistrement des échanges n'a été utilisé, et aucun PV contresigné et remis aux organisations syndicales n'a été élaboré. Il s'agit là d'une habitude que la CGT conteste constamment. 

     

     

     

     

  • La direction de l'AOCDTF va t-elle commettre un délit d'entrave et une discrimination contre le délégué syndical CGT ?

     

     

     

     

    C'est que, mercredi 20, jeudi 21, à Paris, se tiennent : la première réunion pour la préparation d'un nouvel accord d'entreprise, la réunion mensuelle du CE. La direction a refusé jusqu'à aujourd'hui la réservation de l'aller-retour, au motif de l'absence au précédent CE de l'élu CGT, en exigeant le remboursement de cet aller-retour. La CGT s'est adressée à la direction, en rappelant qu'il y aurait là un délit d'entrave (libre circulation des élus) et une discrimination (les autres élus ont leur billet aller/retour pris en charge). Les dossiers "Entraves" et "Discrimination" ne cessent d'augmenter. Le nouveau Premier Conseiller, M. Nauleau, est interpellé sur cette situation, dont il "hérite" sans en être jusqu'ici responsable, étant donné que de telles décisions sont effectuées principalement par la DRH. 

  • Agricol Perdiguier, "Le discours contre les 12 heures" et contre les salaires trop bas, une science économique abstraite, l'instrumentalisation de la concurrence, etc

    Agricol Perdiguier est né en 1805, le 3 décembre, lendemain de la bataille d'Austerlitz, à Morières. Son père était menuisier, et sa mère couturière. Il est né au sein d'une famille nombreuse. D'une famille à la fois républicaine et favorable au 1er Empire, le retour des Bourbons et de la noblesse, avec la seconde terreur blanche (ignorée comme la première par les livres d'Histoire), son père est emprisonné. C'est en 1820 qu'il débute son Tour de France. Il est élu premier compagnon en 1927, alors qu'il vit et travaille à Lyon. Il s'instruit beaucoup et travaille déjà au rapprochement entre Compagnons, qui, à l'époque, s'opposent, et se battent parfois. C'est en 1839 qu'il publie le Livre du Compagnonnage, dont nous parlerons dans une prochaine note. Lorsque la Révolution de 1848 fait tomber Louis Philippe, il s'engage dans la représentation politique, puisqu'il est élu représentant du peuple, dans le Vaucluse et dans la Seine (qu'il choisit). A l'Assemblée Nationale, le 8 septembre 1948, il prononce un discours, dit "contre les 12 heures de travail". Vous le trouvez ci-après. C'est un texte remarquable. Au-delà de ce que dit Agricol Perdiguier, nous ne pouvons qu'être stupéfaits de constater que en plus de 160 ans, les problèmes économiques fondamentaux de la France restent les mêmes, et qu'aujourd'hui encore, une frange active du patronat et des rentiers soutient ce que Agricol Perdiguier dénonce dans son discours, les bas salaires, la baisse des salaires, une augmentation du temps de travail sans salaire. Voici ce qu'il écrit : 

    "Le décret du 2 mars était une conquête des ouvriers; ils croyaient que le travail serait dorénavant pour eux moins meurtrier et le salaire assez élevé pour qu'il leur fût possible de vivre en travaillant Cependant ce décret, qui leur donnait espoir, va être abrogé. "(...) Il cite la parabole de Lammenais : Voyant, dit-il, que les hommes s'étaient partout multipliés, et que leur multitude était innombrable, un homme se dit : Je pourrais bien peut-être en enchainer quelques-uns, et les forcer à travailler pour moi mais il les faudrait nourrir, et cela diminuerait mon gain. Faisons mieux! Ils mourront, à la vérité; mais, comme leur nombre est grand, j'amasserai des richesses avant qu'ils aient diminué beaucoup, et il en restera toujours assez. Or toute cette multitude vivait de ce qu'elle recevait en échange de son travail. Ayant donc parlé de la sorte, il s'adressa en particulier a quelques-uns et leur dit: Vous travaillez pendant six heures, et l'on vous donne une pièce de monnaie pour voire travail. Travaillez pendant douze heures, et vous gagnerez deux pièces de monnaie, et vous vivrez bien mieux, vous, vos femmes et vos enfants, et ils le crurent. Il leur dit ensuite Vous ne travaillez que la moitié des jours de l'année; travaillez tous les jours de l'année, et votre gain sera double, et ils le crurent encore. Or, il arriva de là que la quantité de travail étant devenue trop grande de moitié, sans que le besoin de travail fût plus grand, la moitié de ceux qui vivaient auparavant de leur labeur ne trouvèrent plus personne qui les employât. Alors, l'homme méchant qu'ils avaient cru leur dit. Je vous donnerai du travail à tous, à la condition que vous travaillerez le même temps, et que je ne vous payerai que la moitié de ce que je vous payais; car je veux bien vous rendre service, mais je ne veux pas me ruiner. Et comme ils avaient faim, eux, leurs femmes et leurs enfants, ils acceptèrent les propositions de l'homme méchant, et ils le bénirent car, disaient-ils, il nous donne la vie. Et, continuant de les tromper de la même manière, l'homme méchant augmenta toujours plus leur travail, et diminua toujours plus leur salaire. Et ils mouraient faute du nécessaire, et d'autres s'empressaient de les remplacer car l'indigence était devenue si profonde dans ce pays, que les familles entières se vendaient pour un morceau de pain. Et l'homme méchant, qui avait menti à ses frères, amassa plus de richesses que l'homme méchant qui les avait enchaînés.." Il ajoute : "Le fond de la question est la, messieurs, là tout entier. Plus l'ouvrier travaille, moins il gagne moins il gagne, moins il consomme, moins il consomme, plus il souffre, et plus il souffre, plus nous approchons des révolutions. il ne faut pas dire que la République est la cause du mal il est plus vrai de dire que la République est venue, parce que le mal était intolérable pour le grand nombre."

    Agricol Perdiguier défend clairement l'inverse : il faut travailler moins et gagner plus, avec une meilleure répartition du "numéraire"

    Son constat, pour 1848, est toujours valable : "Le prix du travail, de la main d'oeuvre n'étant dus en rapport avec le prix de tout ce qui est nécessaire à vie du travailleur, it y a en déplacement de 'a richesse les uns se sont ruines en publique, travaillant, les autres sont devenus les maîtres de tout en ne travaillant pas.

    Il a parfaitement compris que le dirigeant renversé par la Révolution a écouté les conseils de ce qu'il appelle une "économie politique" : L'économie po!itique qui a, pendant dix-sept ans, fait la cour a Louis-Philippe" porte une grande responsabilité dans la situation dramatique des travailleurs. Il ajoute, mettant en cause le cynisme des dirigeants qui s'appuient sur les concurrences internationales : "le mal qu'elle a fait (l'économie politique), elle est impropre à le réparer; elle ne peut que l'aggraver encore. On ne veut pas que dix heures de travail, qui met ta journée à douze heures, en y comprenant le temps de manger, soit assez longue pour le travailleur; on ne veut pas que le salaire de l'ouvrier soit relevé; on pense que cela nuirait à notre commerce et nous mettrait dans t'impossibilité de soutenir la concurrence avec les étrangers. Ainsi maintenons, excitons la concurrence. Les fabricants anglais disent à leurs ouvriers les Français livrent la marchandise à plus bas prix que nous, ils vendent et nous ne vendons pas il faut donc vous résoudre à voir baisser votre salaire, faute de quoi, plus de travail, et partant, plus de pain et l'ouvrier cède. Les fabricants français disent à leurs ouvriers Les ouvriers anglais viennent de consentir à une baisse de salaire il faut vous résoudre à travailler à meilleur marché qu'eux si vous voûtez que nous puissions vendre. Consentez, ou sinon plus d'ouvrage; et l'ouvrier consent.Les mêmes arguments sont tour à tour en ployés en Angleterre et en France" ! 

    Il constate que cette loi de la concurrence vaut pour certains métiers, quand d'autres sont protégés, et il en appelle, dans l'esprit de la République, à une égalité de traitement. Si certains doivent accepter une concurrence dans le travail, il demande à ce qu'il en soit ainsi pour certains métiers socialement réservés. "Enfin, ceux qui veulent conserver, exciter la concurrence criminelle de nos jours, sont-ils vraiment sincères? Ceux qui veulent mettre en concurrence les travailleurs avec les travailleurs, ceux qui veulent mettre les tournées au rabais et les adjudications au rabais, sont-ils vraiment conséquents avec leurs principes? S'il en est ainsi, introduisons la concurrence partout. Mettons à l'adjudication les places de procureurs, d'avocats pro- généraux, de résidents de cours criminelles, celles de professeurs et de tous les employés de l'Etat choisissons, en toute chose, ceux qui voudront travailler au plus bas prix, et exigeons d'eux le bon marché et des travaux de quelque valeur. Faisons en sorte que le gouvernement soit a bon marché, que les denrées soient à bon marché, et alors les ouvriers pourront travailler à bon marché et soutenir la concurrence sons être réduits à pâtir ou a mourir de faim." Evidemment, il prend au jeu de leur rhétorique ceux qui veulent toujours plus d'avantages et de sécurités juridiques et économiques, en imposant aux autres précisément le contraire. 

    Il ajoute, et c'est remarquable : "Et pourquoi? Parce le le salaire a été trop bas; parce quête numéraire s'est retiré dans un petit nombre de mains parce q je les moyens ont d'échange manqué aux populations, et partant, tous les producteurs ont souffert, ont pâti et pâtissent, faute de pouvoir s'aider les uns les autres. La France est riche, plus riche que jamais le peuple souffre, il souffre plus que jamais, et son avenir est effrayant. Pourquoi cela, messieurs? en serait-il ainsi si nous étions justes, si nous étions humains et fraternels? Non, il n'en serait pas ainsi." En 1848 ! 

    Il met en cause une science économique partielle et partiale, et nous entendons aujourd'hui encore dans les médias la même parole, plus de 160 ans après ! 

    "Des statistiques nous en faisons, nous aussi, et voici comment :  Nous disons Il y a quinze ans, on payait la façon de cet ouvrage tant; aujourd'hui, on le paye tant; il y a baisse. II y a quinze ans, on payait la viande, le bois, les loyers, tant; aujourd'hui, on les paye tant; il y a hausse. Ainsi l'ouvrier reçoit moins d'argent pour son travail, il faut qu'il en débourse davantage pour se nourrit et se loger, donc il est de plus en plus malheureux." Et concernant ce décalage entre des salaires qui stagnent ou régressent et des prix qui augmentent, on croirait lire un texte de nos jours ! 

    Il constate et dénonce la stupidité d'une non répartition de la possibilité d'acheter les biens produits : "Oui, et je le veux bien, il y a quatre fois plus d'objets qui sont, ou qui devraient être utiles à tout le monde; oui, les riches ne peuvent agrandir ni leurs corps, ni leurs estomacs, et ils ne peuvent tout consommer eux seuls. Et que résulte-t-il de cela? C'est que les riches, qui ne peuvent agrandir ni leurs corps, ni leurs estomacs, ne peuvent consommer qu'une partie des produits; c est que les pauvres, malgré qu'ils aient un corps et un estomac, ne peuvent, vu leur pauvreté,vu leurs salaires toujours plus insuffisants, user la partie des produits qui devraient leur être attribués, ainsi les magasins s'emplissent, et ne peuvent désemplir, parce que le grand nombre ne peut plus consommer." Et comme nous pouvons le lire, Agricol Perdiguier ne fait pas de métaphores : il nomme les "riches" "les riches", parce qu'ils accumulent, numéraires, actifs, valeurs. 

    A l'inverse, il explique les bénéfices nationaux de cette distribution de la richesse produite : 

    "Plus de salaires, plus de consommation de la part du plus grand nombre, et partant, plus d'échange, plus de commerce. Si l'ouvrier reçoit un salaire équitable, s'il touche un argent qu'il a gagné à la sueur de son front, cet argent, il ne le cache pas dans la terre, il le dépense il se nourrit alors un peu mieux, il se vêt, il se meuble, il se procure des livres, il envoie ses enfants à l'école, il leur donne les soins qu'ils méritent. L'argent gagné et dépensé par les ouvriers fait travailler les aubergistes, les tailleurs, les cordonniers les chapeliers, les fabricants de meubles, les marchands de toiles et d'étoffés, les instituteurs, les imprimeurs, les libraires, les boutiquiers de toutes sortes. Ceux-ci se font encore travailler les uns les autres, font travailler d'autres travailleurs. 'l'outes les industries, toutes les sciences, tous les arts en profitent, et je n'excepte ni les théâtres ni les autres lieux de divertissement. Comme chacun mange et boit, le cultivateur vend ses denrées pour se procurer ensuite les produits des villes qui consomment les siens. Chacun paye alors son loyer ou son fermage, l'Etat perçoit les impôts directs et indirects, riches et pauvres s'en trouvent bien, et la vie circule dans la société."

    Il confirme sa critique des "économistes" et défend une durée raisonnable du travail quotidien : 

    "A entendre les économistes, on dirait que la France ne peut exister que sur la ruine de ses ouvriers et la mort de son peuple. (...) Une trop longue journée énerve l'ouvrier, et nuit à tous ses intérêts et à tous ses besoins; "

    Il conclut : "Citoyens représentants, je suis ouvrier, moi, un ouvrier véritable, et si M. Charles Dupin et M. Buffet pouvaient en douter, je suis prêt à leur donner des preuves de ma capacité dans ma partie. Cependant, je suis pour la diminution de la longueur de la journée (...)"

    D'autres notes seront prochainement publiées à son sujet, que ce soit sur ses ouvrages, discours, sa vie, puisqu'il faut rappeler que, en raison de son échec dans ses projets politiques (échec partagé avec des millions de travailleurs et de citoyens engagés), il a terminé sa vie dans la misère la plus profonde. Sa dépouille sera accompagnée par des milliers d'hommes et de femmes jusqu'au Père Lachaise où il est enterré. 

    Voici donc ce qu'a pensé et écrit un des plus importants représentants du Compagnonnage à l'époque moderne concernant le travail, le temps de travail, le salaire, l'économie en tant que réalité et en tant que "science".

     

     



     

  • Le fondateur de l'AOCDTF, Jean Bernard, a t-il été pétainiste, collaborationniste ? puisqu'il a reçu comme 10 autres "compagnons" la Francisque, et quelles conséquences ?

     

     

    Cette note inaugure une série de publications historiques, mais aussi politiques et philosophiques. C'est qu'il en va, avec l'Histoire du compagnonnage, d'une partie de l'Histoire du monde ouvrier, du monde productif - avec la présence, l'action, l'influence du monde patronal, et du sens même du Compagnonnage. Dès lors que, comme nous, nous travaillons pour l'AOCDTF, mais au-delà que nous nous intéressons au Compagnonnage du passé et vivant, les dates de création et de reconnaissance d'utilité publique de l'Association Ouvrière des Compagnons du Devoir du Tour de France interpellent : 1941 pour la première, 1943 pour la seconde, c'est-à-dire en pleine période de guerre, d'occupation, avec tout ce que cela signifie.

    Qui donc a fondé l'association, pourquoi et comment ? Les pages officielles consacrées à l'Histoire du Compagnonnage font référence à "Jean Bernard", fils d'un sculpteur. Il est présenté ainsi sur une telle page :  "C'est la plus importante. Elle est issue de l'oeuvre de Jean Bernard (1908-1994), dit La Fidélité d'Argenteuil. Ce tailleur de pierre animé d'une foi catholique profonde a essayé, en 1941, de rénover le compagnonnage et d'unifier, mais en vain, les diverses sociétés compagnonniques françaises alors en voie de disparition"  Une autre ajoute que Jean Bernard n'était pas un "Compagnon" : "En 1937, Jean Bernard dont le grand père et les oncles étaient compagnons, rédige un article dans la revue "Le Mausolée" qui évoque les trois fondateurs du compagnonnage. Joseph Magret, Compagnon tailleur de pierre de Bordeaux, lui écrit alors, surpris qu'un non compagnon puisse s'exprimer à ce sujet". Alors que la France a perdu la guerre de 1940 face à l'envahisseur nazi, que le régime pétainiste adopte ses premiers principes et ses premières lois, Jean Bernard demande à rencontrer M. Pétain afin d'obtenir de lui une protection, pour que les Compagnons ne soient pas intégrés aux "Sociétés Secrètes", que ce régime avait décidé de lister (selon ses critères) et d'interdire, mais aussi d'obtenir qu'il parraine la création d'une association nationale des Compagnons, à savoir l'Association Ouvrière des Compagnons du Devoir du Tour de France - et deux ans après, la reconnaissance de l'utilité publique de l'association. Or le régime pétainiste ne s'est pas contenté de "saluer" les Compagnons mais a décidé de faire de ces "ouvriers chevaleresques" un modèle, à la fois d'effort et de discipline, et a décidé de les reconnaître activement, à la fois par la création d'une Charte du compagnonnage, adossée à la Charte du Travail, et par l'attribution de la légion d'honneur pétainiste, la francisque. Une historienne, Madame Lacroix-Riz, a même trouvé qu'une telle décoration a été attribuée à un certain "Jean Philippart", de Lyon (cf la fin de la note). Or, pour obtenir une telle décoration, le candidat devait être parrainé, et il l'a été par le docteur Ménétrel, un des plus proches conseillers de Pétain, et par M. Jean Bernard, qui pour cela devait donc être lui-même décoré. Le document final sur cette page prouve que, parmi 11 autres "Compagnons", Jean Bernard a été décoré par la Francisque.

    Nous publions ci-dessous divers documents, issus du fonds de la BNF (Gallica). Les sources sont diverses : elles proviennent soit du régime pétainiste de Pétain à Vichy, avec ce que nous pouvons appeler le journal, hebdomadaire, qui faisait la synthèse des activités (officielles) du régime, de certains organes de presse, le Figaro, Ouest Eclair, le Petit Parisien. Ces documents prouvent que des Compagnons (et nous insistons là dessus, DES et non LES), certains "Compagnons" ont été des admirateurs du régime. Il reste à éclaircir les modalités de cette admiration, à la fois scandaleuse, étant donné ce que fut ce régime, ses activités criminelles, son action permanente contre la France, et étant donné ce que fut, ce qu'est le Compagnonnage (et c'est pourquoi nous ferons paraître dans les prochains jours des extraits de l'oeuvre d'Agricol Perdiguier, pour rappeler ce qu'est le vrai Compagnonnage, source partielle du syndicalisme). Cette admiration a t-elle conduit certains d'entre eux à être membres de la Cagoule (cette organisation de type fasciste qui a tenté de faire tomber la République entre 1936 et 1937) ? à être des collaborateurs actifs (qui auraient dénoncé, etc), à soutenir la Milice, etc.

    Evidemment, il s'agit de SAVOIR. SAVOIR permet d'éviter les généralités et les amalgames. Les Compagnons qui, eux, ont soutenu, ont été membres de, la Résistance, n'ont pas à être mélangés dans un grand tout informe, avec des "Compagnons"...anti-Compagnons ! Car, il faut le dire clairement : ceux qui ont été des admirateurs du Pétainisme, ET DONC de la collaboration avec un pays qui travaillait à faire disparaître la France, ceux qui auraient collaboré, ont aussi oeuvre contre le Compagnonnage, et n'étaient pas dignes de s'y référer, comme aujourd'hui il en irait pour ceux qui auraient des valeurs et des comportements contraires au sens de la fraternité entre travailleurs. Ce travail historique s'inscrit dans une démarche qui a plusieurs objets : disposer d'une Histoire de plus en plus précise du Compagnonnage, des organisations et des personnes qui ont prétendu, à juste titre ou non, en être des représentants; faire le point sur les principes du Compagnonnage, et notamment hors rituels (en effet, à l'instar des "religions", des Tartuffe prétendent réduire le Compagnonnage aux rituels "secrets" entre "initiés"); faire le point sur les liens historiques et philosophiques entre le Compagnonnage et le Syndicalisme. C'est pourquoi, s'il s'avère que, malgré de possibles mérites personnels, Jean Bernard ait tenté de réaliser, par la création d'une association fédérante, une OPA sur le Compagnonnage pour l'orienter sur des chemins contraires à celui-ci, et notamment dans le cadre d'une adhésion au Pétainisme, qui revient à un soutien indirect ou direct au Nazisme, il est important de le savoir et de le dire. Il faudra que les dirigeants de l'AOCDTF ET les Compagnons (de l'AOCDTF et hors de l'AOCDTF) s'expriment sur ce sujet et sur les sujets connexes. Nous, nous le faisons ici, afin de clairement indiquer que "le Compagnonnage" ne peut nous être systématiquement "opposé" dans des débats et des sujets sociaux et salariaux pour en fait nous imposer le contraire du Compagnonnage. Et c'est pourquoi nous allons à la fois continuer à approfondir, creuser ce sujet (les Compagnons anti-compagnons, les Compagnons pétainistes ET les Compagnons membres et soutiens de la Résistance, sachant que lors de la Libération il a été décidé de qualifier les "héros" de celle-ci par le beau terme de "Compagnons de la Libération", même si la liste de ceux-ci a été restrictive). En aucun cas, l'association, ses membres actuels, ne peuvent être "salis" par ces informations, par cette publication, puisqu'ils ne sont pas responsables des choix et des actes de ceux qui ont fondé l'association à ce moment-là. Mais ils doivent eux aussi faire un choix face à ces choix et actes fondateurs. Si certains maintiennent qu'une telle parution "salit" l'association et le Compagnonnage, nous leur disons clairement : c'est le soutien actif au Pétainisme et par voie de conséquence au Nazisme qui a sali ceux qui s'en sont rendus responsables et coupables. Les autres, "Compagnons", nous le répétons, n'ont pas à subir par une telle proximité avec ceux-ci un déshonneur. Il y a Compagnons et Compagnons. 

    Les documents ci-après proviennent du régime pétainiste donne une définition de ce qu'est le Compagnonnage pour celui-ci. 

    COMP SELON VICHY 1.jpg

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     "e) « LE COMPAGNONNAGE DUDEVOIR ET DU TOUR DE FRANCE».

    Le « Compagnonnage du Devoir et du Tour de France» constitue

    la plus vieille société traditionnelle qu'on connaisse.

    C'était à l'origine, une sorte de corporation itinérante, formée

    d'ouvriers qualifiés, dont,le rôle était d'encadrer les populations qui

    travaillaient à l'édification des cathédrales.

    Après l'apparition des communes, le compagnonnage fixa bientôt

    ses noyaux sédentaires, prémices des corporations. Mais celles-ci

    provoquèrent, par leurs déviations, une opposition ouvrière, qui se

    cristallisa autour du compagnonnage. Ainsi, pendant des siècles, il

    fut l'unique société ouvrière existante. Il résista aux lois de la Révolution

    sur les corporations et fut plus fort que jamais, au XIXe siècle.

    Mais l'évolution sociale, l'essor syndical et la création de l'enseignement

    technique lui portèrent de rudes coups. Aucun organisme,

    pourtant, ne parvint à lui ravir le précieux dépôt traditionnel, fruit

    des vertus cultivées sur le tour de France où l'ouvrier s'en va travailler

    de ville en ville, logeant chez la « Mère », se perfectionnant

    sans cesse et exécutant son chef-d'oeuvre.

    Aujourd'hui encore, le compagnonnage réunit des artisans, ou

     

     

    COMP SELON VICHY 2.jpg

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     vriers ou patrons, dans une proportion indifférente. Chaque membre,

    quel qu'il soit, est admis à certaines conditions, par ses pairs. Le

    compagnonnage groupe les seuls métiers qui permettent aux hommes

    de façonner, de leurs mains, un objet complet, dans une matière et

    par l'application d'un art mécanique. Ses instruments sont le Tour

    de France et le Chef-d'oeuvre.

    Le Tour de France est valable par ses règles et sa discipline,

    par les rapports humains qu'on y trouve, nés de l'exercice du métier,

    au sein de la profession, et par la qualité culturelle qui dégage son

    caractère itinérant. Le Chef-d'oeuvre clôt le cycle professionnel et fait

    entrer l'homme, désormais achevé dans un stade supérieur de compréhension

    sociale, qui loi permettra de consacrer toutes ses forces acquises

    au maintien, à la progression et au rayonnement des vertus du

    compagnonnage.

    Le compagnonnage conduit le jeune homme jusqu'à cet achèvement

    que donne l'entière possession d'un métier, Il le fait accéder

    à une culture adaptée à son milieu. Par là, il lui permet de se dépasser

    par un sens bien compris de labeur et de l'oeuvre.

    Par la conscience du métier, il mène à celle de l'homme et par

    la conscience de l'homme, à celle de la cité.

    Du Chef-d'oeuvre, il atteint la notion d'élite, et de la notion

    d'élite celle de l'ordre civique.

    Le compagnonnage est donc un ordre civique de travailleurs,

    où tous les artisans, comme tous les métiers ne sont pas acceptés, car

    son rôle est de cultiver les facultés humaines dans la création d'une

    oeuvre manuelle réalisant l'unité de conception et d'exécution. Sa

    mission est toute d'éducation, de perfectionnement, d'accomplissement

    de l'individu.

    Le Compagnonnage du Devoir et du Tour de France, la plus

    ancienne des sociétés ouvrières, est également la seule expression populaire

    qui n'ait rien d'artificiel, véritable chevalerie du peuple, émanation

    originale et profondément personnelle. Le côté pittoresque et

    l'apparence  légendaire du compagnonnage frappent davantage les esprits

    superficiels que l'étonnante source de vertus populaires qui en découle,

    faite de l'amour du travail, d'un sentiment de l'oeuvre conduisant au

    chef-d'oeuvre, et à une plénitude humaine. Le Tour de France est une

    sorte d'école pleine de vie, où se cultivent les humanités ouvrières.

    Les efforts de rénovation, actuellement couronnés de succès, ne

    sont donc pas l'essai d'une restauration d'usage périmés et de coutumes

    désuètes, mais le développement d'un instrument générateur de

    facultés humaines, appliquées à un milieu bien défini.

    C'est à ces hommes, qui seront l'élite de la classe ouvrière que le 

     

    COMP SELON VICHY 3.jpg

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     Maréchal accorde sa confiance et ne ménage pas ses encouragements,

    comme il l'a montré à Commentry, en remettant solennellement à

    l'hôtel de ville, la Charte du Compagnonnage aux délégués qui

    l'avaient accueilli.

     

    Les pages suivantes présentent une rencontre entre M. Pétain et des Compagnons. 

     

    img004.jpg

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Le Maréchal Pétain a reçu dans l'après-midi du 25 octobre,

    une délégation de onze compagnons du devoir du Tour de France

    à l'occasion de la nomination du Conseil du compagnonnage, association

    qui, selon les termes mêmes du Chef de l'Etat, entretient

    « les traditionnelles et séculaires vertus de la chevalerie ouvrière issue

    du peuple ».

     

    img005.jpg

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    L'entrevue terminée, les compagnons eurent la fierté de se retirer

    avec la Francisque à la boutonnière et leur diplôme de conseiller du

    compagnonnage.

     

    Le  document suivant annonce "les assises nationales de compagnonnages", du 27 juin 1941, par le "Journal des Débats Politiques et Littéraires".

    JOURNAL DES DEBATS POLITIQUES ET LITTERAIRES 1941 1.jpg

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Le document suivant est une présentation par la presse de la rencontre entre M. Pétain et "onze compagnons". Il date du 27 octobre 1941, du Figaro. C'est lui qui nous apprend que 11 Compagnons, dont Jean Bernard, ont rencontré et quitté M. Pétain, dûment décoré de la Francisque.

     

    img0040.jpg

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Il est écrit que : 

    "Le maréchal Pétain a reçu cet après-midi une délégation de onze Compagnons du devoir du tour de France, à l'occasion de la nomination du Conseil du compagnonnage, association qui, selon les termes mêmes du chef de l'Etat, entretient les traditionnelles et séculaires vertus de la chevalerie ouvrière issue du peuple». C'est le ter mai, à Commentry, que le Maréchal a remis la Charte du compagnonnage à une délégation. Elle renferme les bases de l'artisanat, cher au chef de l'Etat. Il y a trois mille membres dans le mouvement renaissant, trois mille maîtres ouvriers ayant fait leur tour de France et leur chef-d'oeuvre. La délégation qui a eu l'honneur d'être reçue par le Maréchal comprenait onze compagnons. Après un déjeuner au pavillon Sévigné, un petit cortège gagna, un peu avant 10 heures, l'Hôtel du Parc. Il y avait là, représentant tous les compagnons de. la zone libre, MM. Despierre, Philippar, Bernard, Oapspegelle, Lafaisse, de la région de Lyon-Marseille: M. Marigand (Béziers-Montpelller); MM. Carrosse, Gayral, Liabastres (Toulouse-Albi), Montauban, Briquet (Périgueux-Limoges) Mauhourat (Bordeaux). C'est M. Bernard qut présenta les compagnons au chef de l'Etat. Celui-ci eut pour chacun un mot aimable. Puis, avec sa manière habituelle, sachant mettre tout de suite à l'aise son interlocuteur, il les interrogea sur leur métier. Des dialogues s'échangèrent. Comme M. Despierre, président des charpentiers, lui était présenté, le Maréchal remarqua qu'il y avait beaucoup de oharpentiers dans la délégation. C'est en effet, un vieux métier de chez nous. La charpente est vivace sur la terre de France, constata le Maréchal. Et à M. Phllippar, charpentier également et classé le meilleur ouvrier de France, qui travaille à Lyon sur le chantier du tunnel de Vaise, perçant la colline le chef de l'Etat donna ce conseil, où l'on sent l'amour du travail bien fait  «Faites en sorte que ça soit bien solide et que ça ne s'écroule pas». L'entrevue terminée les Compagnons eurent la fierté de se retirer avec la francisque à la boutonnière et leur diplôme de conseiller du compagnonnage, tandis que le Marechal allait reprendre sa lourde tâche, « heureux, comme il le dit, d'avoir reçu ces braves gens». (OFI).

     

    --------------------------------------------------------------------------------------------------------

    Ces documents posent des questions. Jean Bernard fait donc partie des 2626 personnes (au bas mot) qui ont été décorées de l'ordre de la Francisque. Lui et les autres "Compagnons" ont-ils laissé des témoignages, des propos, des textes, pour parler de ce qui s'est passé, et ont-ils exprimé des regrets ? ou au contraire, ont-ils confirmé leur attachement à la personne et aux "idées" de M. Pétain et de ses amis ? Pourquoi des "Compagnons" (et nous écrivons bien, DES et non pas LES) de 2013 (minoritaires, nous le pensons et voulons le croire), reprennent-ils à leur compte les sentiments et les principes généraux du Pétainisme, et notamment cet anti-syndicalisme ? Que répondra M. Nauleau lorsqu'il sera interpellé sur le sujet ? 

    Nous remercions Madame Lacroix-Riz, historienne spécialisée dans les années 30 et l'occupation, pour cette information sur cette archive concernant l'attribution de la francisque. Madame Lacroix-Riz vient de publier une nouvelle édition de son ouvrage, "Industriels et Banquiers sous l'Occupation". Voici le texte de cette archive : 

    Philippart Jean, n° 468 Né 26 mars 11 dans Eure,

    ancienne adresse « en Seine Inférieure, ou (sic) sont mes parentes »,

    Adresse actuelle 76, rue Saint Pierre de Vaise, Lyon

    « Conducteur de travaux », fils de Victor et Gabrielle Thierré,

    Marié 4 juillet 39 à Rose Réveillés, 1 enfant

    Parrain 1, Jean Bernard; 2 « Docteur Ménétrel »

    « Demande acceptée au Conseil du 25.10.41 »

    Lyon, 6 novembre 41

    industrielsetbanquiersousloccupation.jpg

  • M. Bertrand Nauleau nous répond : une rencontre début 2014

    La réponse est laconique mais elle existe et elle est claire :

  • Notre compte-rendu du CHSCT de Septembre 2013 à Lyon

    L'entrée rue Nérard 

    20130923_105437.jpg

     

    20130923_135338.jpg

  • Contrat de génération : des modalités AOCDTF (décidées sans négociation avec la CGT)

     

     

  • Comité d'Entreprise du 19 septembre 2013, notre compte-rendu (rentrée 2013/2014, accord d'entreprise, contrat de génération)

     

     

     

     

    En l'absence de M. Duboy, secrétaire du CE, c'est Monsieur Stéphane Denier qui l'a remplacé. Le CE a commencé par la lecture du compte-rendu du dernier CE, de juillet 2013. Le document se trouve ici, pour les salariés de l'AOCDTF qui souhaitent en faire la lecture (si vous ne faites pas partie de celles et ceux qui sont déjà autorisés à lire ce type de document, il faut nous envoyer un mail, avec cette demande, en précisant sur quel site de l'AOCDTF vous travaillez). En deux ans et demi, c'est le premier véritable comité d'entreprise digne de ce nom qui a lieu. Preuve en est : sa durée, deux heures, quand les CE de ces deux dernières années, vidés de leur substance légale, ont eu une durée moyenne d'environ une heure. Puisqu'il y a des progrès, le principe d'honnêteté nous oblige à les reconnaître. Mais ils sont relatifs, parfois très relatifs. En effet, si la direction a, par exemple, présenté un plan d'action pour la mise en oeuvre du contrat de génération, elle a refusé de le négocier en amont avec nous, et a présenté hier un plan dont elle a décidé les engagements et les termes. Aussi, même si nous saluons l'existence d'un tel plan (obligatoire par la loi), et qui prévoit, en 3 ans, l'embauche de 50 jeunes salariés (accompagnés par un référent) et de 30 salariés âgés, la CGT ne peut pas le signer, puisqu'elle n'a pas été consultée dans le cadre d'une négociation. Et concernant la fermeture, provisoire, du CFA de Poitiers, le DRH de l'association, M. Gillet, a prétendu justifier la non-information et des salariés et des organisations syndicales par le fait que, jusque tardivement, "rien n'était décidé" (alors que l'association a obtenu l'accord et un soutien de la Région qui ont pris plusieurs semaines d'études avant d'être adoptés), et que, prévenant une organisation syndicale comme la CGT en amont, celle-ci aurait crié "au feu" (ce qui est évidemment faux, si nous avions été totalement et sérieusement informés), ce qui revient à avouer que la non-information de la CGT sur cette fermeture provisoire a été totalement volontaire.  Pour cette fermeture, une salariée a été licenciée (rupture conventionnelle), parce qu'elle a refusé d'aller travailler à la Rochelle, mais a fait connaître son souhait de retrouver son emploi dans deux ans. La CGT regrette vivement ce qui s'est passé et surtout ce qui ne s'est pas passé cette année concernant cette fermeture (cette absence d'information). La direction oublie que des salariés informés plus tôt peuvent prendre des dispositions. Elle oublie aussi qu'elle avait, là aussi, l'obligation d'en parler en amont au CE. 

    Une salariée de la maison de la Rochelle, proche de la retraite (4 mois), a été déclarée inapte par le médecin du travail. L'AOCDTF a, dans l'impossibilité d'un reclassement, procédé à un licenciement. La cause de ce problème important de santé serait extérieure à l'emploi. Nous saluons cette salariée qui quitte l'association, et espérons que son problème de santé ne sera pas trop grave, comme hélas c'est trop souvent le cas, avec des salariés qui, dès les premiers jours de leur retraite bien mérités, souffrent, et ne peuvent jouir pleinement de leur retraite.

    Concernant la rentrée 2013/2014 au sein de l'AOCDTF, les informations qui devaient être présentées et expliquées aux élus présents sur la situation de chaque CFA ont été reportées au prochain CE, en raison de l'absence de M. Duboy qui devait les présenter. Etant donné que ces informations relèvent habituellement de la direction et de la DRH, on peut donc considérer que ce report est motivé par ou une absence de préparation de cette présentation pour ce CE ou par une volonté d'attendre le prochain CE pour annoncer des nouvelles. D'ores et déjà, M. Bellanger a affirmé que la rentrée était excellente sur le plan du recrutement mais très problématique sur le plan du placement - 1200 apprentis en attente d'un contrat (dont plus de 550 prépa métiers sur toute la France). La CGT constate que, malgré toutes les aides dont elles bénéficient, les entreprises qui le peuvent ne répondent pas nécessairement à la politique nationale en faveur de l'apprentissage, que le fait de lier nécessairement apprentissage et contrat de travail crée des difficultés, que la formation spécifique AOCDTF "Prépa Métiers" rencontre de grandes difficultés, dans le cadre d'une politique d'apprentissage qui n'a pas été discutée avec les salariés et les organisations syndicales. 

    C'est dire que l'annonce de l'ouverture de la négociation d'un accord d'entreprise à partir de novembre 2013 constitue une bonne nouvelle et un enjeu fondamental pour l'association. C'est, dans ce cadre, que la CGT a posé la question de la situation des personnels de service, entretien, restauration, au sein de l'AOCDTF, qui, pour un travail à temps plein, sont tout juste au dessus du SMIC, y compris après 30 ans d'ancienneté. La CGT a demandé à la direction ce qu'elle pense de l'hypothèse d'une démarche auprès des Conseils Régionaux pour que ces personnels rejoignent les agents territoriaux des Conseils Régionaux, à l'instar de celles et ceux qui sont devenus de tels agents en 2006. La direction a répondu qu'elle pensait que la CGT allait présenter des documents (juridiques, économiques) sur le sujet, alors que nous ne pouvons nous engager dans une telle démarche, étude, interrogation, si la direction le refuse à priori. M. Bellanger pense pouvoir considérer, sur la base de ses connaissances des conseils régionaux, qu'une telle perspective ne peut aboutir. Nous rappelons que cette hypothèse a été formulée, dans le constat que ces personnels, que nous saluons, sont bloqués sur des salaires dramatiquement bas et injustifiés - comme les professeurs/formateurs mais pour d'autres raisons. Concernant l'accord d'entreprise, les salariés de l'AOCDTF qui ne consultent pas ce blog, parce qu'ils en ignorent l'existence, découvriront les premiers attendus de cette négociation, une fois qu'elle aura été ouverte, engagée, voire terminée, puisque la direction a refusé d'adresser un courrier spécifique sur le sujet. 

    Enfin, concernant les séjours 2014 (ski, vieux gréement, oenologique), les dates et les conditions seront fixés au prochain CE. 

  • L'ordre du jour Comité d'Entreprise de l'AOCDTF, du 19 septembre 2013

     

     

    Nous avons adressé les demandes suivantes : 

    - une information complète sur la situation du CFA de Poitiers et le projet de la direction nationale comme de la direction régionale pour la réouverture dans deux ans;

    - une information complète sur la situation en cette rentrée de chaque CFA (formations initiales, formations continues).
     
    Par information complète, la CGT entend des documents complets et actualisés, et non quelques mots énoncés par tel ou tel représentant de la direction. 
     
    - un courrier d'information pour tous les salariés sur l'ouverture d'une négociation concernant l'accord d'entreprise à partir de novembre 2013
    - la mise à l'étude d'une campagne interne à l'association pour 2014 contre le racisme et la xénophobie
    - un vote concernant les chèques destinés aux salariés. La CGT souhaite que, à partir de 2014, il soit conditionné à un revenu mensuel ou annuel maximum.
     
    Voici l'ordre du jour tel qu'il nous a été transmis : 
     
     
     

     

  • Le CHSCT de Lyon du 23 septembre 2013, l'ordre du jour actuel et nos demandes

    Lors de la réunion du CHSCT à Nîmes, la CGT a demandé qu'une enquête indépendante soit menée sur l'état général des salariés. La direction a indiqué vouloir préparer une enquête interne. A l'instar de ce qui a été au printemps 2013 (CHSCT à Strasbourg), nous considérons qu'une enquête interne est sujette à caution, qu'il y a trop de risques de partialités ou pire, de mensonges. Evidemment, à la différence de certains qui jugent sans savoir, nous ne pouvons dire s'il y a eu sur ces sujets partialités ou mensonges, puisque, précisément, nous n'avons pas d'éléments fournis par un tiers indépendant. C'est pourquoi la CGT va demander officiellement à M. Le Secrétaire du CHSCT, M. Denier, par ailleurs délégué syndical de la CFTC, de lancer un appel d'offres pour ces enquêtes indépendantes.

  • Un salaire de professeur/formateur en CFA avec CDII ?

     

    La presse grand public comme la presse professionnelle semble l'avoir intégré : les professionnels de l'éducation, les "instits", les "professeurs", français, ont un salaire moyen annuel faible et bas par rapport aux autres pays européens, et notamment les plus riches, Allemagne, Angleterre, Belgique, pays du Nord. Mais la même presse ignore complètement les professionnels de l'éducation du privé (non confessionnel) : ceux à qui leur employeur prétend pouvoir appliquer la convention collective nationale des organismes de formation, ceux à qui leur employeur refuse de prendre en compte leur expérience professionnelle et leurs diplômes pour les rémunérer très très légèrement plus, dans le cadre de cette même convention. Cet été, cette même presse s'est tantôt émue tantôt extasiée devant le contrat de travail britannique, 0 heure par moi, comme si le CDII n'existait pas ! 

    Voici donc, au sein de l'AOCDTF, la ligne de salaire FFP (face à face pédagogique), et PRAA (préparation recherche et autres activités), sachant que, dans le cadre du CDII, le salaire rémunère les heures effectuées, et que les heures de formation dans les CFA, sauf les grands établissements, relèvent d'un temps partiel très partiel (peu d'heures).

    Voyez et faites le calcul : 

    NIVEAU SALAIRE CFA AOCDTF.jpg

  • La CGT de l'AOCDTF salue les salariés de l'association pour cette rentrée 2013/2014

     

     

     

     

     

    Cette année va t-elle permettre à vous tous de connaître des évolutions intéressantes et justifiées ? Il y a beaucoup d'éléments indéterminés pour répondre avec probabilité ou même certitude à cette question. Le nouveau premier conseiller, M. Nauleau, va t-il impulser un autre état d'esprit à la direction, à l'association ? Les salariés seront-ils considérés comme des membres à part entière de l'association, seront-ils traités avec respect quand ils posent des questions ou formulent des demandes raisonnables ? L'accord d'entreprise va t-il faire l'objet d'un travail profond et d'une évolution comparable ? Ce qui est certain, c'est que l'Inspection du Travail (via l'inspectrice en charge de l'association au niveau national, Mme Rambaud) a décidé de mener une enquête et de mettre en oeuvre cette médiation; ce qui est certain, c'est que le Conseil des Prud'hommes de Bordeaux répondra à des questions importantes, et que ses réponses seront valables pour tous. 

    Il nous appartient, à nous salariés, de nous rencontrer, de discuter, d'être solidaires. Le projet de loi sur les retraites est une occasion. Le projet est habile, mais terrible. L'intégration plus précise de la pénibilité est une des rares satisfactions, même si les conditions de son évaluation sont et seront encore insuffisantes. Par contre, l'allongement de la durée de cotisation pour les travailleurs actuels de 30 à 50 ans est un scandale. Si nous laissons faire ce projet, si le gouvernement et la majorité actuels ne rectifient pas le projet, les jeunes salariés qui deviendront des vieux salariés ou des chômeurs âgés (puisque tant d'hommes et de femmes de plus de 50 ans et 55 ans sont au chômage) devront travailler jusqu'à 67 ans, voire plus. 

    La CGT a des propositions, nombreuses, chiffrées, claires, crédibles. Nous pouvons, avec nos moyens actuels (énormes, la France étant l'un des pays les plus riches du monde) financer une retraite à 60 ans, augmenter les pensions, et notamment celles des plus modestes, etc. Les propositions de la CGT sont à découvrir ici

    1. Garantir la possibilité de prendre sa retraite dès 60 ans 
    2. Des pensions d’au moins 75 % du revenu net d’activité pour une carrière complète 
    3. Justice et réduction des inégalités 
    4. Assurer le financement des retraites 
    5. Faire contribuer tous les revenus 
    6. Une autre politique de l’emploi 
    7. Augmenter et moduler les cotisations patronales