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conditions de travail - Page 7

  • Travail en France : ce qu'en disent les salariés sur leurs perceptions, les salaires, ...

     

     

     

     

    "Les Français sont moins heureux au travail qu’il y a un an. Si deux Français sur trois se disent aujourd’hui heureux «dans leur travail», selon un sondage réalisé par l’institut Opinion Way pour 20Minutes et Canalchat, cette proportion est aujourd’hui en baisse de 4% par rapport au dernier sondage réalisé en mars 2010.

    Près de la moitié des sondés indiquent aujourd’hui qu’ils sont «plutôt heureux», tandis que 17% d’entre eux se disent «très heureux». La  proportion de Français «pas du tout heureux» a par contre elle doublé, pour atteindre 8% des sondés.

    Etre cadre ou signer un CDI ne fait pas le bonheur…

    Ce sont les cadres qui sont en moyenne les plus satisfaits de leur mission, avec un taux de sondés heureux de 76%, soit 13% de plus que les non cadres.  La taille de l’entreprise semble par contre peu influer sur le moral des salariés. Les salariés de PME sont simplement un peu moins nombreux à se dire heureux (63%) que  dans les grandes et dans les très petites entreprises (moins de 20 salariés) (70%).

    De même, la durée du contrat semble peu faire de différence. Le nombre de personne se disant heureuses chez les sondés en CDI n’est que 6% plus important que chez les sondés en CDD. 

    … mais peut assurer une augmentation"

  • "Stress au travail: si l'esprit va mal, le corps aussi"

     

     

     

    "Sciatiques, tendinites, syndrome du canal carpien : les troubles musculo-squelettiques (TMS), qui constituent plus de 80% des maladies professionnelles, ont été un peu occultés par l'émergence des risques psychosociaux, mais ils y sont pourtant liés, selon des experts.

    Lien entre corps et esprit

    Lors d'un congrès cette semaine à Grenoble consacré aux TMS, chercheurs, ergonomes, psychologues du travail ou même historiens ont souligné le lien entre ces troubles physiques du travail et les risques psychosociaux (RPS stress, dépression, violences...) et appelé à ne pas les dissocier.

    «Le découpage qui est en train de s'installer entre RPS et TMS est pour moi factice», a ainsi indiqué Yves Clot, psychologue du travail, évoquant «un Yalta entre le corps et l'esprit (...) extrêmement dangereux pour la santé au travail».

    «La marchandisation du risque va bon train (...) et il est devenu tentant pour certains de s'installer sur un segment de marché RPS qui serait d'une certaine manière l'éloge de l'esprit contre les petites choses du corps», a-t-il souligné devant quelque 500 participants à ce troisième congrès francophone sur les TMS. «Le corps et l'esprit sont affectés ensemble», a-t-il insisté.

    Les TMS augmentent de 20% chaque année Selon Philippe Douillet, membre de l'Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail (Anact), ...

  • Nous voulons rendre hommage à Luc Béal-Rainaldy

     

     

     

    Cet inspecteur du travail s'est suicidé il y a quelques jours. Cet inspecteur, engagé, était apparemment dégoûté par ce qui s'est imposé dans sa vie professionnelle. Il y a très peu d'inspecteurs et d'inspectrices du travail en France (entre 2000 et 3000), pour près de deux millions d'entreprises. Si peu nombreux, ils font ce qu'ils peuvent, confrontés à la démesure des problèmes. La majorité politique tient un discours martial dans de nombreuses circonstances, mais par contre, lorsqu'il s'agit des fautes et des fraudes dans le monde économique, cette majorité a travaillé pendant quatre ans à affaiblir le Code du Travail et l'Inspection du Travail. Même dans ce corps, la souffrance mentale existe, au point qu'un homme s'est suicidé. Le manque de respect à l'égard des citoyens et des travailleurs est un très grave problème. C'est pourquoi nous nous associons à celles et ceux qui ont rendu, rendent et rendront des hommages à Luc Béal-Rainaldy. 

    Un article du quotidien Libération qui lui est consacré : 

    "Mercredi, Luc Béal-Rainaldy, inspecteur du travail, s’est suicidé en se jetant dans une cage d’escalier du ministère du Travail à Paris.

    Hier, ses camarades du Snutefe-FSU, dont il était le secrétaire national, ont dénoncé le «rythme effréné des réformes, qui broient les services de l’Etat et leurs agents et détruisent les valeurs du service public, et l’incessant simulacre de dialogue social [qui] auront conduit Luc à l’épuisement et à une impasse».

    Chasse. Luc Béal-Rainaldy, 52 ans, père de deux enfants, était très engagé aux côtés des salariés étrangers en situation irrégulière. Surtout, il refusait que ses collègues soient transformés en supplétifs de Brice Hortefeux, alors ministre de l’Immigration, dans sa chasse aux sans-papiers.

    En mai 2007, les représentants syndicaux des inspecteurs du travail (CGT, Sud-Travail et Snutefe-FSU) s’étaient émus du décret d’attribution du ministère de l’Immigration, de l’Identité nationale et du Codéveloppement. Son article 4 prévoyait que, «pour l’exercice de ses attributions, le ministre dispose» de différentes directions administratives, dont «la direction générale du travail».

    En juillet 2007, Luc Béal-Rainaldy décryptait pour Libération les arrière-pensées d’Hortefeux :«Les services de police ne peuvent pas pénétrer dans les entreprises sans l’autorisation d’un juge, alors que nous, on peut y entrer à tout moment, de jour comme de nuit. En fait, on leur sert d’ouvre-boîtes.»

    Pour les syndicats, la mission des inspecteurs du travail est de contrôler les employeurs. «La philosophie de notre pratique est de relever les infractions commises par les chefs d’entreprise», confirmait Luc Béal-Rainaldy.

    Amende. Or, l’objectif du gouvernement était de s’en prendre aux salariés. 

  • Deux résolutions de la CGT

     

     

     

     

    Suite à la réflexion des organisations de la CGT, dont le débat de sa réunion du 3 février a témoigné, le CCN décide d’accélérer la mise en œuvre des résolutions du 49ème Congrès portant sur notre organisation et sa nécessaire évolution. Il porte une appréciation positive de la progression régulière du nombre de syndiqués qui cotisent à la CGT depuis 2006 à un rythme d’environ 4% pour 2010. Pour autant, le CCN estime que la situation sociale et l’implantation globale des syndicats dans notre pays est largement insuffisante pour créer les conditions de conquête sociale, dans un contexte où l’affrontement avec le patronat et le gouvernement s’aiguise. De nombreux salariés sont aujourd’hui disponibles pour s’engager dans l’action collective et témoignent de leur confiance dans les syndicats, notamment la CGT. Le CCN a témoigné d’une confiance des organisations de la CGT et d’une volonté unanimement partagée de passer à la concrétisation et à l’accélération des dispositions décidées par les syndicats au 49ème Congrès : • Offrir le cadre de syndicalisation nécessaire au salariat d’aujourd’hui, notamment en direction des jeunes salariés, • Mobiliser toutes les ressources de la CGT pour viser cet objectif et une amélioration significative de la vie syndicale dans notre organisation (presse, formation syndicale, contribution des élus et mandatés).

    Les organisations du CCN s’engagent : • A favoriser, ensemble, l’organisation des assemblées générales ou congrès de syndicats d’ici la fin de l’année et à susciter l’examen de leurs missions et de leurs périmètres de syndicalisation, • A contribuer à la mise en place du dispositif d’accueil des adhérents, • A mettre en place, avec les fédérations, les espaces de travail sur les enjeux revendicatifs communs. A cette fin, il mandate la Commission exécutive confédérale pour impulser et proposer une lisibilité de ceux-ci d’ici le prochain CCN, • A poursuivre le débat sur les enjeux territoriaux et créer les conditions pour que le CCN de juin 2011 décide des contours et des modalités d’organisation de conférences territoriales interprofessionnelles de syndicats, • Mettre en place au mois de juin sa commission affiliation, Le CCN a convenu de faire un point d’étape régulier sur la mise en œuvre des résolutions et des résultats obtenus dans la campagne de syndicalisation.

    Résolution adoptée à l’unanimité

    Résolution du CCN de la CGT

    Le Comité confédéral national de la CGT réuni les 3 et 4 février a procédé à un large tour d’horizon des défis à relever par le mouvement syndical dans un contexte politique et social lourd d’enjeux en France comme au plan international. L’ensemble des organisations de la CGT réaffirme sa pleine solidarité à l’égard des peuples et des syndicats engagés dans des luttes de libération pour la promotion de la démocratie, des libertés, de la laïcité et la justice sociale, comme c’est notamment le cas en Tunisie et en Egypte. Face à la gravité des événements de ces derniers jours, la CGT exige du gouvernement français qu’il use de tous les moyens de pression, y compris des sanctions à l’égard des régimes corrompus pour exiger la liberté de manifestation et d’expression syndicale. La CGT appelle à une large participation à la journée de solidarité syndicale internationale à l’égard de l’Egypte le 8 février. En Europe, ce qui domine, c’est la poursuite des plans de rigueur, la multiplication des remises en cause des droits sociaux, la réduction des budgets et des moyens à disposition des services publics et des systèmes de protection sociale. Pour s’y opposer, la CGT s’affirme disponible pour une action coordonnée des syndicats européens comme envisagée le 9 avril par la CES. Le CCN constate un foisonnement d’actions souvent unitaires dans le public et le privé portant des revendications sur les salaires, l’emploi, le temps et les conditions de travail, la défense des services publics ... Loin d’être marqué par la résignation, le climat social est à l’exaspération après une réforme des retraites imposée malgré l’hostilité d’une très large majorité de salariés. la CGT réaffirme que l’action syndicale unitaire est en mesure d’avancer sur des revendications fondamentales en matière de répartition des richesses, d’augmentation des salaires, de développement de l’emploi, de conditions de travail et de protection sociale, de reconnaissance des métiers pénibles. C’est pourquoi la CGT propose que l’ensemble des organisations syndicales se réunisse très prochainement pour définir des revendications communes et les mobilisations nécessaires à leur satisfaction. D’ores et déjà, la CGT a adopté son agenda des luttes sociales interprofessionnelles : 
    - elle participe aux initiatives du 15 février pour la défense des moyens de la prud’homie, 
    - elle appelle à des rassemblements le 24 février devant les chambres patronales pour l’avenir des retraites complémentaires, 
    - elle invite ses organisations à faire du 8 mars une journée d’action dans les entreprises pour l’égalité salariale entre les femmes et les hommes, 
    - elle est partie prenante des initiatives unitaires du 21 février pour le fret ferroviaire, du 12 mars sur les besoins de logements sociaux et contre la hausse des loyers et du 2 avril pour la défense de l’hôpital public et des moyens pour la santé, 
    - elle retient la date du 28 avril (journée internationale de l’OIT pour la reconnaissance des accidentés du travail et des maladies professionnelles) pour agir sur la reconnaissance des métiers pénibles par des départs anticipés en retraite. Le CCN réaffirme l’engagement de la CGT dans des campagnes de reconquête de la protection sociale et des services publics.

    Résolution adoptée à l’unanimité

  • Pénibilité, une prise en compte pour ne pas prendre en compte

     

     

     

    Sur cette question, le projet de loi initial prévoyait un départ à la retraite à 60 ans pour les salariés justifiant d'un taux d'incapacité de 20%, suite à une maladie professionnelle ou à un accident du travail. Devant le tollé provoqué par sa première annonce et l'importance des manifestations du 7 septembre dernier, le ministre du Travail, Eric Woerth, a présenté dès l'ouverture du débat parlementaire un amendement qui ramène à 10% le taux d'incapacité médicalement constaté permettant de bénéficier d'une retraite anticipée. Mais pour faire valoir leurs droits, les salariés concernés, déjà handicapés, devront encore passer devant une commission pluridisciplinaire, dont la composition doit être fixée par décret.

     

    Moins de 5% des salariés concernés par la retraite anticipée

     

    D'après le gouvernement, ce dispositif élargi devrait concerner 30 000 salariés par an, soit trois fois plus qu'avec le taux de 20% précédemment arrêté. En 2009, plus de 730 000 travailleurs sont partis à la retraite. Moins de 5% des salariés seraient donc concernés par la mesure de départ anticipé. La CFDT a estimé que l'élargissement du nombre de bénéficiaires potentiels pouvait constituer un premier pas. Mais, comme les autres organisations syndicales, la centrale refuse que la pénibilité soit réduite à un constat d'incapacité. "20% ou 10%, cela ne change rien. Le gouvernement reste sur un dispositif invalidité, et non sur un dispositif de prise en compte de la pénibilité", s'insurge de son côté Eric Aubin, de la CGT. Pour Eric Beynel, de Solidaires, le projet actuel n'est même pas amendable. "Les salariés qui partent en retraite doivent pouvoir le faire en bonne santé", soutient-il. Du côté de FO, on juge que la pénibilité ne doit pas être abordée dans une réforme des retraites. "Les départs anticipés à la retraite ne sont qu'un élément de la prise en compte de la pénibilité, il faut aussi améliorer les conditions de travail",ajoute Bernard Devy. Relayant les analyses de l'ensemble des organisations syndicales et d'associations de victimes telles que la Fnath-Association des accidentés de la vie et l'Association nationale de défense des victimes de l'amiante (Andeva), les députés de l'opposition ont réclamé en vain un départ anticipé pour les salariés exposés aux facteurs de pénibilité, qu'il y ait ou non des effets constatés sur la santé. De fait, le dispositif du gouvernement exclut les milliers de salariés exposés à des conditions de travail réduisant leur espérance de vie sans pour autant entraîner d'incapacité. Comme l'ont rappelé les députés de gauche, de nombreuses études de spécialistes en santé au travail ont montré que des facteurs de pénibilité - travail en horaires alternants ou de nuit (1), port de charges, postures pénibles, exposition à des agents toxiques, etc. - peuvent avoir pour effet un vieillissement prématuré, voire un décès prématuré par cancer ou maladie cardiovasculaire, souvent après le départ en retraite.

     

    La réduction de l'espérance de vie en bonne santé est mesurable

     

    Cette pénibilité au travail diminue l'espérance de vie en bonne santé, ce qui est mesurable. Par ailleurs, l'enquête épidémiologique Sumer (pour "Surveillance médicale des risques") a mis en évidence que plus de 2,3 millions de salariés, dont 70% d'ouvriers, sont exposés à un produit cancérogène. Le travail de nuit concerne 19% des salariés, la manutention manuelle de charges près de 43%. Plus de 20% des salariés sont exposés à des postures pénibles. En dépit de ces travaux de recherche, menés notamment par les services du ministère du Travail, Eric Woerth a campé sur ses positions, en prétextant de la nécessité d'une mesure de la pénibilité médicalement constatée, selon lui objective. Inspiré de l'accord Rhodia (voir article page 18), un amendement déposé par deux députés UMP - Denis Jacquat, rapporteur du projet de loi, et Pierre Méhaignerie, président de la commission des Affaires sociales - ouvrait la possibilité aux branches professionnelles de négocier des accords de retraite anticipée pour pénibilité du travail. Les députés de la majorité voulaient en ce sens permettre une prise en compte de la pénibilité différée. Cet amendement, accueilli avec réserve par les organisations syndicales au regard des réticences patronales de certaines branches, a cependant été rectifié par le gouvernement. Considérant que la possibilité de négocier de telles retraites anticipées reviendrait à recréer un système de préretraite, le ministre du Travail a déposé un sous-amendement. En définitive, ces accords de branche sur la pénibilité devront porter uniquement sur un dispositif d'allégement ou de compensation de la charge de travail pour les salariés exposés à des travaux pénibles: passage à temps partiel assorti d'une indemnité complémentaire, mission de tutorat, journées supplémentaires de repos ou de congé… Même si le gouvernement a assuré qu'il ne toucherait pas au dispositif amiante, lequel permet un départ anticipé à la retraite en fonction des années d'exposition à la fibre cancérogène, il ferme de fait la porte à toute avancée similaire. Pour Eric Aubin, ce sous-amendement du gouvernement est d'autant plus dangereux qu'il rend caducs les quelques accords de retraite anticipée pour pénibilité qui ont pu être signés par certaines entreprises. La Fnath et l'Andeva se sont, pour leur part, émues de la création d'un fonds public destiné à aider les entreprises qui auraient mis en place des dispositifs d'allégement de la charge de travail. La dernière mouture du texte adopté par les députés avant sa discussion au Sénat début octobre précise que les recettes de ce fonds de soutien relatif à la pénibilité proviendront en partie de la branche accidents du travail-maladies professionnelles (AT-MP) de la Sécurité sociale, mais aussi de l'Etat. "Alors que ce sont les employeurs qui créent l'usure au travail, ce ne sont donc pas eux qui vont en financer les conséquences", dénoncent les deux associations. Pour inciter les entreprises à adopter des mesures de prévention de la pénibilité, des députés de l'opposition ont proposé de majorer les cotisations à la branche AT-MP pour les employeurs exposant durablement leurs salariés à des conditions de travail pénibles. Les dispositions adoptées par l'Assemblée sont beaucoup moins incitatives. Il est simplement prévu une pénalité de 1% pour les entreprises de plus de 50 salariés qui n'auraient pas signé un accord ou adopté un plan de prévention de la pénibilité. En revanche, les députés ont adopté un texte qui prévoit un carnet de santé au travail, afin de garder une trace des travaux pénibles effectués tout au long du parcours professionnel. Ce carnet, constitué par le médecin du travail, comporterait des informations sur l'état de santé du salarié et retracerait ses expositions professionnelles. Pour le compléter, l'employeur devrait, de son côté, consigner dans une fiche les facteurs de risques professionnels: contraintes physiques marquées, environnement physique agressif, rythmes de travail susceptibles d'altérer la santé. Sans remettre en cause la nécessité d'une traçabilité des expositions professionnelles, les députés de gauche se sont interrogés sur le sens de ce suivi, dans la mesure où les salariés devront être en incapacité pour faire valoir leur droit à une retraite à 60 ans. Dans un contexte où l'indépendance des médecins du travail est sérieusement menacée (2), les organisations syndicales craignent, quant à elles, les effets pervers d'un carnet de santé qui risquerait de stigmatiser les salariés.

  • Quelle est la santé des travailleurs âgés en Europe et en France ? et des femmes ?

     

     

     

     

    "L'’argument pour étendre la période de vie active, en France ou ailleurs, est que les cohortes les plus récentes vivent plus longtemps que les précédentes. Mais qu’en est-il de l'état de santé de la population ? Au cœur du débat sur le recul de l'âge de la retraite, ce numéro deRetraite et société s’intéresse à la santé des 50-65 ans. Bien que cette tranche d’âge soit de première importance lorsqu’on étudie les conditions de fin de vie professionnelle et le passage à la retraite, elle n’a pas fait l’objet d’une grande attention en santé publique au cours des 20 dernières années. En effet, les études ont été davantage orientées sur les problèmes de dépendance et limitées au troisième ou quatrième âge. Pourtant, les analyses qui se préoccupent des quinquagénaires mettent au jour des situations de santé susceptibles d’entraver dès 50 ans la qualité de vie et la participation sociale. L’enquête européenne SILC (Statistics on income and living condition) montre qu’en France, près d’un quart des 50-54 ans déclare des limitations dans les activités usuelles ; chiffre qui augmente ensuite progressivement avec l’âge : 27 % des 55-59, 30 % des 60-64 ans et 33 % des 65-69 ans (www.ehemu.eu). Ces constats, mis en parallèle avec des discussions sur la durée de vie professionnelle, soulèvent bien sûr des questions. Les personnes proches de la retraite sont-elles en bonne santé et en capacité de travailler plus longtemps ? La situation s’est-elle améliorée au cours du temps alors que l’espérance de vie augmente ? Quelle est l’ampleur des disparités de santé au sein des populations ? Ces différences s’expliquent-elles en partie par la vie professionnelle et les conditions de travail ? Les articles présentés dans ce dossier sont empruntés à la démographie ou aux statistiques de la santé et du travail, dressant un panorama de la santé des quinquagénaires et des sexagénaires, travailleurs ou inactifs, en France, en Europe, aux États-Unis ou encore au Canada. Loin de prétendre couvrir l’ensemble du champ des recherches sur la santé des travailleurs, ce dossier entend apporter des éléments de réponse à ces questions d’actualité en mettant en perspective différentes études sur les situations de santé et de travail des populations en fin de vie active." L’article de Nicolas Sirven et Catherine Sermet, qui ouvre ce dossier, répond à la première de nos questions à partir des données de Share (Survey on health, ageing and retirement in Europe). Il montre des problèmes de santé non négligeables dès 50 ans, mais aussi une forte hétérogénéité des situations au sein de l’Europe parmi lesquelles la France occupe une position relativement médiocre. Si la France est la championne des espérances de vie, tout au moins pour les femmes, il n’en va pas de même pour la santé de ses quinquagénaires. En distinguant les actifs des inactifs, l’article rappelle aussi que, même s’il paraît indispensable de mener des études sur les travailleurs âgés, il faut également tenir compte de la situation de ceux qui sont inactifs avant l’âge de la retraite, et qui le sont souvent pour des raisons de santé. La part des actifs et des inactifs dépend, entre autres, des dispositifs de sortie précoce d’activité mis en œuvre.

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    Les femmes qui occupent des emplois stressants voient leur risque d'avoir une crise cardiaque augmenter de 88 % par rapport à celles qui ont un travail moins pénible, montre une étude de l'université de Harvard.

    Les chercheurs ont considéré comme "stressants" les emplois qui combinent des responsabilités importantes, et l'absence d'autorité et d'espaces de créativité. Plus globalement, l'étude, qui portait sur 17 415 patientes depuis 1991, montre que ces emplois augmentent de 40 % le risque d'accident cardiovasculaire. "Ce à quoi vous êtes confronté aujourd'hui, en termes de tension mentale, a des effets à long terme sur votre santé", explique Michelle Albert, coordinateur de l'étude.

    Parmi les pistes évoquées par les chercheurs pour réduire le risque d'accident cardiovaculaire figurent la pratique d'une activité physique, la pratique d'activités de détente ou la méditation, ou encore les discussions avec des proches connaissant des conditions de travail similaires.

    Le stress produit une réaction biologique, observée également chez les animaux, et baptisée "combattre ou fuir". "Cette réaction augmente le rythme cardiaque et la pression artérielle", détaille Michelle Albert, "et peut provoquer des dégâts à long terme sur les cellulles du coeur".