Jean-Michel Mathonière est un passionné du Compagnonnage. Il en est un spécialiste, un historien. Il tient un blog à cette adresse "Côté blog" : www.compagnons.info; un site internet : www.compagnonnage.info
Du Compagnonnage français, il connaît les mouvements, les courants, les époques, les légendes, qu'elles contiennent ou non des vérités historiques ou intellectuelles. En tant que spécialiste, il se tient à distance des mouvements engagés. Il n'est donc ni pour ni contre à priori, telle personne, ou tel mouvement. Il ne suffit pas qu'il y ait écrit "compagnonnage" sur tel ou tel mouvement, qu'il y ait écrit "compagnon" sur telle ou telle personne pour qu'il reconnaisse ou nie la qualité, au mouvement, à la personne. Ce sont, comme le dirait des Compagnons qui ne sont pas oublieux de leur Histoire, les oeuvres qui importent, et dans les "oeuvres", il y a aussi les comportements sociaux, publics, les engagements de terrain. Quand, comme dans l'association AOCDTF, on fait référence, dans l'introduction de ses statuts, à l'Histoire des Compagnons, en tant qu'ouvriers/artisans, que l'on reconnaît que ces ouvriers ont eu à combattre le patronat de son temps, on y réfléchit à deux fois avant de s'allier objectivement avec le pire patronat de France, le MEDEF. Hélas, certains n'ont pas cette précaution, ni cette retenue. En lieu et place du travail, des oeuvres, certains prétendus compagnonses ne jurent et ne pensent qu'à l'argent. Ce sont des Tartuffes, et la section CGT dénonce et dénoncera ces comédiens. Aussi, quand Jean-Michel Mathonière parle de la "fondation" de l'association, par Jean Bernard, notamment, il ne peut souscrire à la légende angélique et christianisante que certains colportent sur cet homme. Et ce parce que les faits sont là, et qu'ils sont têtus. Jean Bernard a cherché, pour le Pétainisme, à rassembler les Compagnons et le Compagnonnage, afin de les mettre au service de ce régime, et des maîtres étrangers de ce régime, les Nazis. Ceux qui n'ont pas accepté le prétexte d'une "unification" qui en fait se voulait une domination sur des soumis qui se bouchaient les oreilles et se voilaient les yeux, ont été dénoncés par Jean Bernard, et cette dénonciation dans la principale revue anti-maçonnique de son époque avait pour objet de nuire aux "renégats". A cette époque, de telles accusations pouvaient avoir de graves conséquences, de l'arrestation jusqu'à la déportation. Les fautes de Jean Bernard sont donc avérées et gravissimes, et elles sont à notre avis impardonnables. Mais depuis ces années tragiques, Jean Bernard, de son vivant, et depuis son décès, continue de faire l'objet d'un culte. Il faut ouvrir les yeux sur cette situation : il y a des inconscients qui ne connaissent pas son Histoire et cette Histoire, et il y a les autres, ceux qui approuvent en lui, tout, dans les faits, les décisions, les adhésions, les soutiens, les "idées". Or, nous posons la question : quel Compagnon peut adhérer à une telle infâmie ? Etre Compagnon, ce n'est pas qu'avoir des droits et aucun devoir. Mais, hélas, c'est ce que nous observons, à la fois dans le champ pratique de nos problèmes salariaux et dans ce champ intellectuel, où certains ont un culte pour Jean Bernard. L'Histoire du Compagnonnage ne les autorise pas cela. Jean Bernard, de tout ce que nous savons sur lui, confirmé régulièrement par de nouvelles découvertes, aura été un un manipulateur - et peut-être même un usurpateur ? Il serait temps que des travailleurs qui prétendent être des Compagnons ou qui prétendent le devenir se réveillent de leur "sommeil dogmatique".
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